La Minusma appelle les factions armées à s’impliquer dans le processus de paix d’Alger

Sept soldats sénégalais de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été blessés vendredi lorsque leur véhicule a sauté sur un engin explosif à Kidal, dans l’extrême nord-est du pays, a annoncé la Minusma, dénonçant une attaque terroriste contre ses forces. L’attaque s a eu lieu vendredi matin, vers 8h30, lorsqu’un engin a explosé lors du passage d’un véhicule transportant des troupes du contingent sénégalais de la Minusma aux environs de la piste de l’aéroport de Kidal.
Elle a fait sept blessés, affirme la Minusma dans un communiqué, précisant que quatre ont des blessures légères et que les trois autres souffrent de fractures. La zone où l’explosion a eu lieu a été immédiatement sécurisée et une investigation par des experts de la Minusma sur la nature de l’explosif utilisé est en cours, ajoute le même communiqué.
Après cet attentat, la Minusma a condamné avec vigueur cette ignoble attaque terroriste sur les Casques bleus et réitère son appel pour que les responsables de ces crimes soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice.
La multi-force africaine a demandé par ailleurs aux acteurs présents sur le terrain, impliqués dans le processus de paix en cours, de se conformer à l’engagement qu’ils ont pris en septembre 2014 à Alger, qui consiste à prévenir les attaques sur les Casques bleus, en référence aux groupes armés présents dans le nord du Mali participant avec Bamako à des discussions de paix lancées en juillet 2014 en Algérie.
Le Mali a fait face, ces derniers mois, à une forte recrudescence d’attaques contre les forces maliennes et internationales dans le pays, mais également contre les civils. Les violences, qui étaient généralement localisées dans les trois régions administratives formant le Nord, ont également été enregistrées cette semaine dans des localités de la région de Ségou (Centre).
Des terroristes du Mujao et d’Aqmi ont attaqué le 5 janvier passé un camp de l’armée dans la localité de Nampala, proche de la frontière mauritanienne, où au moins onze soldats ont été tués selon des autorités locales et des sources militaires. Quelques heures plus tard, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’opération.
Dans la nuit du 6 au 7 janvier, des terroristes, supposés être les mêmes que les assaillants de Nampala, avait pris pour cible la mairie de Djoura (également orthographiée Dioura), à environ 60 km de Nampala, qui a été incendiée. Dans leur repli en direction de la Mauritanie, ils ont tué un civil, d’après des sources municipales et militaires.
Le nord du Mali est tombé, rappelons-le, en 2012 sous la coupe de groupes armés liés à Aqmi, qui en ont été chassés en grande partie par l’opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France à travers Serval. Toutefois, plusieurs terroristes restent actifs dans ces zones, où opèrent également diverses bandes armées qui se sont également affrontées entre elles dernièrement. Ce qui dénote, quelque part, que l’intervention française n’a pas aboutie réellement à des résultats concrets.
Pire, Aqmi et ses sbires se sont métamorphosés en véritables groupuscules armés capables d’opérer de nouveaux enlèvements d’étrangers et d’exécuter, aussi, de nouveaux attentats. En chiffre, plus de 30 attentats à l’explosif ont été commis par Aqmi durant 2014, ce qui a coûté la vie à des dizaines de soldats africains de la Minusma, ainsi que cinq autres soldats français tués dans les mêmes circonstances.
Pour tenter de répondre à ces actions, l’armée française a mené une opération en août 2012 baptisée Serval, avant de céder la place en août 2014 à Barkhane, dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. La mission de l’ONU au Mali, qui a pris en juillet 2013 le relais d’une force panafricaine pour contribuer à la stabilisation du pays, a perdu ces derniers mois plusieurs Casques bleus dans les attaques.
Selon le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon sur la situation au Mali, daté du 23 décembre, la Minusma comptait au 1er décembre près de 9.600 militaires et policiers (8 543 militaires et 1.019 policiers) sur le terrain, soit 74% de ses effectifs autorisés. A la même date, le contingent du Tchad était en tête avec 1 094 militaires et soldats devant ceux du Togo (1 079), du Bangladesh (1 069), du Burkina Faso (875), du Niger (861) et du Sénégal (764), d’après le document.
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