La migration clandestine en débat à Rome : L’approche multidimensionnelle de l’Algérie

Visant à garantir une gestion plus efficace de la migration clandestine, l’Algérie a adopté une approche multidimensionnelle, reposant sur les axes juridiques, humanitaires, opérationnels et de développement. C’est ce qu’a indiqué, à Rome, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad.

Dans son allocution lors de sa participation jeudi dernier, aux travaux de la réunion de coordination de haut niveau sur les questions liées à la migration clandestine, regroupant les ministres de l’Intérieur de l’Algérie, de l’Italie, de la Tunisie et de la Libye, M. Merad a déclaré que l’Algérie « a adopté une approche globale et intégrée pour faire face à la migration irrégulière, reposant sur les axes juridiques, humanitaires, opérationnels et de développement ».

Il a affirmé que cette approche a permis de garantir une prise en charge « juste et humaine » protégeant toutes les parties, quelles que soient leur origine et destination, en mettant principalement l’accent sur les causes profondes de ce phénomène. Le ministre a appelé à « dépasser l’approche restrictive qui se limite aux mesures opérationnelles, sécuritaires et administratives pour faire face au phénomène de la migration clandestine ».

Dans cette optique, l’Algérie préconise de faire avancer les efforts communs vers une approche visant à traiter en profondeur les causes réelles et profondes de l’accroissement de ce phénomène, en adoptant des approches globales et équitables ainsi que des solutions efficaces et humaines.

Il a souligné que cette approche « sérieuse » a été au centre des discussions entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, qui ont convenu de « mettre en place une approche participative visant le développement des régions frontalières et l’unification des visions et des positions concernant la question de la migration dans la région ».

  Le développement, pilier de la stratégie algérienne

Merad a soutenu que l’Algérie contribue de manière significative au soutien des efforts de développement des pays voisins. Ces efforts se traduisent à travers l’exploitation de tous les cadres et mécanismes disponibles, y compris les mécanismes dédiés au développement des régions frontalières, plaidant pour la question du développement dans tous les fora internationaux. Il s’agit également de la mise en place de ressources importantes pour le soutien humanitaire et la concrétisation des projets de développement dans les pays voisins, ainsi que les projets d’intégration devant booster le développement dans ces pays et leur permettre de créer des opportunités de croissance et d’emploi.

Le ministre a, en outre, indiqué que l’Algérie tient compte de tous les aspects humanitaires dans ses efforts visant à traiter le phénomène de la migration clandestine. L’Algérie place le respect des droits humains et la dignité des migrants au cœur de ses efforts de lutte contre la migration clandestine. Elle adhère scrupuleusement à ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et offre une prise en charge humanitaire digne aux migrants clandestins qui arrivent sur son territoire.

Il a déclaré que l’Algérie, fidèle à sa politique de solidarité avec les pays frères, déploie des efforts qui vont au-delà de ces engagements, en mobilisant des ressources humaines, financières et matérielles considérables pour prendre en charge, dans les meilleures conditions humanitaires, les migrants clandestins qui arrivent souvent sur le territoire national dans des conditions de santé dégradées. Cela se traduit par la fourniture de services de santé, en particulier aux catégories vulnérables telles que les enfants et les femmes, ainsi que par l’accès à des conditions d’hébergement décentes et à une alimentation adéquate.

Merad a souligné que le plan mis en place par les autorités algériennes a permis d’obtenir « des résultats très positifs en termes de réduction des tentatives de migration par mer à leur plus bas niveau ». Il a conforté ces propos en indiquant que « les cas de ces traversées à partir des côtes algériennes vers l’Italie étant quasiment inexistants, puisqu’ils ne dépassaient pas en 2023 les 0,4 % du total des migrants clandestins arrivés dans ce pays par différentes voies ». Le ministre a conclu son intervention en soulignant la nécessité d’un soutien continu de tous les acteurs bénéficiaires des efforts algériens pour garantir la pérennité et l’efficacité de cette approche multidimensionnelle.