Maîtrise des prix: Le cheval de bataille des autorités

La régulation du marché constitue une priorité pour le département du Commerce. La question est surtout soulevée durant le mois de ramadhan où les prix des produits alimentaires enregistrent une augmentation. Plusieurs facteurs handicapent la régulation du marché et la maîtrise des prix. Un dossier sur lequel travaille le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations qui veut faire de l’année en cours celle de l’encadrement du marché.
Des mesures sont déjà prises et d’autres devront l’être pour un meilleur encadrement du marché, selon Souhila Abellache, chef de cabinet du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, laquelle est revenue sur les mesures prises à l’occasion du mois de ramadhan. S’exprimant hier sur les ondes de la radio nationale, elle a mis en avant les avancées enregistrées en matière de distribution de certains produits, à l’instar de la distribution du lait et certains autres produits alimentaires de large consommation, comme l’huile, la semoule et le sucre.
Selon elle, c’est le résultat d’un travail cadré d’une cartographie de production obtenue à la base d’un premier recensement économique qui donne un aperçu sur la production nationale.
L’encadrement du marché est hissé au rang des priorités au ministère du Commerce, selon Mme Abellache, qui dit que cet encadrement ne doit pas être conjoncturel et doit se faire tout au long de l’année. « C’est le cheval de bataille du département du Commerce. Le ministre Tayeb Zitouni a indiqué que cette année est celle de l’encadrement du marché », a-t-elle rappelé, soulignant la nécessité de lancer des enquêtes de consommation pour déterminer les besoins, la deuxième étape étant la mise en place d’infrastructures de distribution qui vont permettre une meilleure régulation. Sur ce point, la chef de cabinet du ministère du Commerce a relevé un point faible, soulignant la nécessité de revenir sur la restructuration du marché. « Nous avons 54 marchés de gros de fruits et légumes », a fait savoir l’intervenante, signalant l’absence des marchés de gros pour l’agroalimentaire, qui sont plutôt des « concentrations éparpillées sur quatre régions ».
Pour ce qui est de la grande distribution, elle a signalé une insuffisance en la matière. « Nous disposons uniquement de neuf hypermarchés », a-t-elle noté, d’où la nécessité de multiplier ces espaces. Les investisseurs privés sont appelés à investir dans la grande distribution, selon Mme Abellache, laquelle a indiqué qu’un texte de loi est en préparation pour définir les modalités d’investissement.
Interrogée sur la disponibilité et surtout sur les mesures prises pour limiter l’augmentation des prix des produits alimentaires, notamment durant le mois de ramadhan, elle a mis en avant les mesures préalablement prises, notamment dans le cadre de la loi de finances 2024. Elle a, dans ce sens, cité la suppression de la TVA sur certains produits de large consommation ainsi que la diminution des droits de douanes sur d’autres produits, comme les viandes rouges et blanches. Toutes ces mesures commencent à donner des résultats sur le terrain, selon la responsable, qui a signalé des baisses de prix de certains fruits et légumes mais aussi de légumes secs.
Elle a, en outre, évoqué l’ouverture des marchés de proximité, au nombre de 477, qui seront ouverts tout le mois de ramadhan, permettant aux familles algériennes de s’approvisionner directement auprès des producteurs pour faire barrage aux intermédiaires, souvent à l’origine des hausses de prix. Des points de vente des viandes importées sont également prévus au niveau de ces espaces, selon Mme Abellache, laquelle n’a pas manqué de signaler une tension sur ce produit avant même le mois de ramadhan, d’où la décision prise de recourir à l’importation prise pour réguler le marché.
Elle a, par ailleurs, salué l’initiative du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), à laquelle ont adhéré des opérateurs économiques qui vont commercialiser des packs spécial ramadhan, avec des prix affichés sur les produits.
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