La guerre a commencé au Sahara Occidental
En violation du droit international et des résolutions de l’ONU et avec l’assentiment de la France, qui conforte l’expansionnisme marocain, le Maroc a conduit une agression militaire dans la région d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara Occidental.
Les troupes marocaines, mobilisées afin de prendre le contrôle d’une partie de la zone tampon d’El-Guerguerat sous contrôle des Nations unies, ont ouvert trois nouvelles brèches illégales dans le mur de l’humiliation marocain.
Le mur de sable construit par le Maroc, qui sert de ligne de démarcation, sépare les belligérants sahraouis et marocains depuis l’accord de paix de 1991. Ce mur est bordé de chaque côté par une zone tampon de cinq kilomètres de large sous la responsabilité des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
Le Front Polisario a annoncé vendredi que «la guerre a commencé» au Sahara occidental et que les forces sahraouies se répliquaient à l’armée marocaine qui a déclenché une opération militaire dans la zone-tampon, près de la Mauritanie.
«C’est une agression. Les troupes sahraouies se retrouvent en situation de légitime défense et répliquent aux troupes marocaines qui essaient de continuer leurs marches en dehors du mur de défense qui constitue la ligne de démarcation », a déclaré à la presse, Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique.
«La guerre a commencé. Le Maroc a liquidé le cessez-le feu »signé en 1991, a ajouté le ministre.
Hier, aux premières heures de l’aube, le Maroc a «violé le cessez-le-feu à travers l’intrusion d’un groupe d’agents en civil pour attaquer les civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El Guerguerat », a déclaré le gouvernement sahraoui dans un communiqué.
Rabat a procédé à un acte plus dangereux en laissant ses forces armées s’introduire dans l’autre coté du mur de «l’humiliation et de la honte près de la brèche pour encercler la zone», ajoute le texte.
En réaction à cet acte «méprisable et désespéré», les forces de l’armée populaire de libération sahraouie, ont riposté aux troupes marocaines, tandis que les militants sahraouis ont affronté courageusement les ‘Baltaguia’ (voyous) pour l’occupant marocain a fait appel ».
«En fin de compte, les batailles ont commencé et la guerre imposée à notre peuple a éclaté, et avec elle nous sommes entrés dans une nouvelle étape décisive dans la lutte de notre peuple fier, défendant son droit légitime à la liberté, à la dignité et à la souveraineté », juge le gouvernement sahraoui.
En conséquence, le Front Polisario appelle l’ensemble du peuple sahraoui à se dresser comme un seul homme avec fermeté et courage pour riposter à une autre agression brutale et à achever la libération de la partie occupée avec tout ce que cela implique comme sacrifices », at-on conclu.
Le Polisario avait averti dès lundi «que l’entrée de tout élément militaire, sécuritaire ou civil marocain» à Guerguerat, qui borde une zone tampon contrôlée par l’ONU serait «considérée comme une agression flagrante, à laquelle la partie sahraouie répliquera énergiquement, en légitime défense et en défendant sa souveraineté nationale ».
Le Maroc a annoncé pour sa part avoir lancé une opération militaire dans cette région, dans un contexte de tensions croissantes autour de l’ancienne colonie espagnole.
Le but de l’opération est de «mettre un terme à la situation de blocage» et de «restaurer la libre circulation civile et commerciale» sur la route qui conduit vers la Mauritanie, a précisé un communiqué de la diplomatie marocaine.
Les Sahraouis quant à eux, dénoncent l’existence de la route en question, que le Maroc considère comme essentielle pour ses échanges avec l’Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, le Parti communiste français (PCF), a mis en garde mercredi dernier contre une nouvelle agression marocaine contre le peuple sahraoui dans la région d’El-Guerguerat, soulignant que cette opération «effectue avec l’assentiment de la France qui conforte ainsi l’expansionnisme marocain »en violation du droit international.