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Nationale

La grève de la faim, dernier recours des détenus du hirak

La grève de la faim, dernier recours des détenus du hirak

Le contexte politique national se complique davantage avec le dossier des détenus du Hirak, qui commence à prendre ces derniers jours un tournant inquiétant, marqué par la grève de la faim entamée par les prisonniers arrêtés lors des manifestations hebdomadaires à travers le territoire national, ainsi que le nombre croissant des arrestations des activistes du Hirak.

Ce lundi c’est le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, en prison à El Harrach depuis plus de trois mois, qui a rejoint les détenus du mouvement populaire en grève de la faim entamée la semaine dernière, selon son avocate Nabila Ismail, signifiant que l’état de santé de son client s’est gravement détérioré, à tel point qu’il ne peut supporter la grève de la faim. Arrêté le 29 juin passé pour atteinte au moral de l’armée, la défense du moudjahid Bouregaâ avait introduit deux demandes de liberté provisoire de leur client en raison de son état de santé et son âge, 86 ans, mais sans résultat.

Maitre Ismail a tenu à préciser, également, que les détenus ont eu recours à la grève de la faim en réaction à la lenteur des procédures judicaires, d’autant qu’ils croupissent dans la prison d’El Harrach depuis le mois de juin dernier et qu’après la rentrée sociale, il n’y a plus de motifs pour retarder encore leur procès. Signalant dans ce sillage que l’ensemble des détenus ne font plus confiance à leur défense et décident ainsi d’entamer une grève de la faim. Néanmoins, la militante du Front des forces socialiste (FFS) estime que la grève de la faim comme méthode de protestation contre le retard dans la tenue de leur procès n’est pas vraiment la bonne solution. « Nous avons emmené les parents des détenus afin de les persuader que ce n’est la mort des détenus qui pourrait déranger le régime, mais plutôt leur vie et leur militance », assène-t-elle.

Par ailleurs, les dénonciations des arrestations qualifiées « d’arbitraires » se poursuivent dans plusieurs wilayas. Des rassemblent ont été, effectivement, observés hier devant les tribunaux d’Oran et de Tlemcen pour exiger la remise en liberté des personnes arrêtées avant-hier. À Oran, plusieurs personnes se sont déplacées hier pour soutenir le journaliste et militant des droits de l’homme Said Boudour, placé en garde à vue avant-hier et qui devait comparaître hier matin devant le tribunal d’Oran.

De son côté, le comité national pour la libération des détenus (CNLD), a dénoncé avant-hier les arrestations opérées contre les manifestants qui tenaient un sit-in devant le tribunal de Sidi M’hamed. « Des policiers en civil postés aux alentours du tribunal de Sidi M’hamed sont en train de lancer une opération de chasse à l’homme, surtout des personnes connues du CNLD et du RAJ, du réseau de lutte contre la répression et même des parents des détenus », indique un communiqué sur la page Facebook du CNLD. On dénonce aussi une série d’arrestations ayant ciblé des militants de l’association RAJ et des journalistes vendredi soir, auxquelles s’ajoutent les interpellations opérées samedi à la place des Martyrs, lors du 31e anniversaire des événements du 5octobre 1988. Certaines personnes parmi celles qui ont été interpellées ont été relâchées quelques heures après leur arrestation.

Le mouvement populaire, en outre, se dote de réseaux de veille afin de réagir en cas d’arrestation d’activistes et de procéder à la défense devant les tribunaux. C’est dans ce sillage que le Réseau de vigilance et de défense des libertés (RVDL) a été créé à Constantine, à l’initiative des citoyens engagés et convaincus de la nécessité de la solidarité à même de préserver les acquis du Hirak et maintenir la mobilisation, selon le préambule du texte fondateur.

Ainsi le RVDL vient en appoint à d’autres structures similaires mises en place à Alger, Blida, Béjaïa et Tizi Ouzou, dont le principal et commun objectif est de faire face aux tentatives d’intimidation et de répression menées contre les hirakistes.



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