La grève dans les facultés des sciences médicales se poursuit : Les étudiants réclament plus de garanties
La protestation des étudiants en sciences médicales a entamé sa quatrième semaine consécutive, alors que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Beddari, a donné toutes les garanties pour répondre à leurs revendications, à travers ses 14 engagements. En grève depuis le 16 octobre, les étudiants réclament de meilleures conditions de formation, davantage de postes en spécialisation, et la possibilité de travailler ou de se former à l’étranger.
Bien que le ministre ait annoncé plusieurs mesures au profit des étudiants protestataires, ces derniers estiment que ces efforts sont insuffisants pour résoudre les problèmes structurels du système de formation médicale. Raison pour laquelle, les membres qui représentent les étudiants grévistes lancent un appel aux autorités concernées, en particulier le président de la République, pour intervenir et répondre à leurs demandes par des décisions concrètes pour améliorer la qualité de l’enseignement médical et leur garantir un meilleur avenir.
En même temps, les étudiants affirment refuser les tentatives de « certaines parties », sans les nommer, « de vouloir tirer profit de la situation en diffusant des publications visant à semer la confusion et à politiser les protestations des étudiants ».
Dans un communiqué rendu public, à l’issue de l’assemblée générale des facultés de médecine à travers le pays, les membres qui représentent les étudiants affirment que les revendications soulevées traduisent les besoins essentiels exprimés par les étudiants en médecine à travers tout le pays et visent à améliorer leur environnement d’étude et leurs conditions de formation académique et pratique.
A travers leur communiqué, les représentants des étudiants ont présenté un ensemble de revendications et de solutions jugées essentielles. Ainsi, les protestataires demandent l’émission d’un décret ministériel pour limiter le nombre d’étudiants admis chaque année dans les spécialités médicales à un nombre fixe ne dépassant pas 7 000 étudiants annuellement, comme cela était le cas dans les années précédentes.
Ils revendiquent l’élaboration d’un décret ministériel relatif à l’augmentation de la bourse des étudiants en sciences médicales dans le système classique (avec possibilité de l’accorder rétroactivement dès que le budget sera disponible). L’augmentation devrait être comme suit, ajoute le document : Les trois premières années : 6 000 DZD par mois, les quatrième et cinquième années : 10 000 DZD par mois et les sixième et septième années : 15 000 DZD par mois
Les étudiants réclament aussi un décret ministériel relatif à l’augmentation de la bourse de stage attribuée par le ministère de la Santé : 50 % du salaire mensuel d’un médecin généraliste (avec possibilité de l’accorder rétroactivement dès que le budget sera disponible). S’agissant de la bourse d’infection, ils exigent qu’elle soit alignée à celle du médecin généraliste, soit 7 000 DZD.
En outre, pour ce qui est de l’indemnité de stage, ils réclament la modification des dispositions du décret exécutif n° 306-13 du 31 août 2013, modifié, pour prolonger la durée de la période de stage des médecins internes afin qu’elle corresponde à une durée de 12 mois au lieu de 3 mois, comme définie par la circulaire exécutive. Cette modification devrait, précisent-ils, s’appliquer également aux étudiants en phase clinique (4e, 5e, et 6e années), avec une prolongation de la durée de l’indemnisation pour ces étapes à 9 mois au lieu de 3 mois actuellement.
Absorber un grand nombre de diplômés au chômage
Les étudiants réclament la planification d’une réunion avec le ministre de la Santé et le ministre du Travail pour définir les mécanismes et stratégies réelles de recrutement des diplômés en sciences médicales et absorber le grand nombre de diplômés du secteur qui sont au chômage depuis plusieurs années.
Ils refusent de transformer toute annexe en faculté sans satisfaire les conditions nécessaires (ressources humaines et matérielles, infrastructures, et surtout l’hôpital universitaire). Les étudiants insistent également sur la nécessité de respecter la décision initiale qui a abouti à l’ouverture des annexes, à savoir les intégrer dans les facultés principales après trois ans, c’est-à-dire en 4e année, en tenant compte de la capacité d’accueil de la faculté principale et en s’efforçant de fournir les mêmes conditions d’enseignement dans les annexes que dans les facultés principales. Ils rejettent la proposition d’ouvrir toute nouvelle annexe. Actuellement, expliquent-t-ils, il y a 15 facultés et 21 annexes, et il est nécessaire, jugent-ils, de se concentrer sur l’amélioration des facultés actuelles et sur la qualité de la formation plutôt que d’ouvrir de nouvelles annexes.
Par ailleurs, et concernant les diplômes en sciences médicales, les rédacteurs du communiqué appellent à l’élaboration d’un décret ministériel pour rétablir la certification de ces diplômes au ministère de l’Enseignement supérieur et au ministère des Affaires étrangères. Ils exigent l’abrogation de la circulaire n°1866 du 26 avril 2023 émise par la direction de la coopération et des échanges universitaires, et autoriser les doyens des facultés de communiquer directement par e-mail avec les institutions médicales étrangères comme cela était le cas avant 2023.
Les étudiants grévistes réclament la construction d’un hôpital universitaire spécifique aux étudiants du Sud (Béchar, Ouargla, Laghouat), afin d’offrir une meilleure formation et encadrement aux étudiants et de faciliter la présence d’enseignants spécialisés de divers domaines.
Les étudiants soulignent la nécessité de continuer à augmenter le nombre de places en spécialité chaque année universitaire en fonction de la capacité réelle d’accueil de chaque service hospitalier. Ils réclament l’émission d’un décret ministériel modifiant l’article 09 de l’arrêté 1144 du 9 octobre 2024, qui définit les conditions d’admission en cycle de formation pour les diplômes de médecine spécialisée, tel qu’il a été convenu, à savoir qu’un candidat bénéficie d’un mois d’essai.