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Nationale

La France peut mieux faire !

La France peut mieux faire !

Les Algériens sont les deuxièmes à avoir bénéficié, en 2015, du plus grand nombre de visas d’entrée en France, de court séjour, après les Chinois, ont indiqué vendredi des chiffres communiqués par le ministère français de l’Intérieur.

Les Chinois, considérés comme des moteurs du tourisme, ont bénéficié, en 2015, de 820.000 visas de court séjour, suivis des Algériens (420 000) et des Marocains (260 000).

Le ministère de l’Intérieur relève que la délivrance de visas en général a connu une hausse de 13,5% (à 3,2 millions), avec un bond des visas touristiques (+25,7%, à deux millions environ) et une progression des visas étudiants (+5,4%).

Sur fond de conflits au Proche-Orient et de crise de réfugiés, la France a délivré 1 800 visas à des Syriens et 2 300 à des Irakiens. Ces visas, une fois octroyés, ouvrent la voie à une demande d’asile en France.

Les demandes d’asile en France ont augmenté de 22% (79 130) et le taux d’acceptation progresse, à 31,5%, puisque 19 500 personnes ont obtenu le statut de réfugié (donnant droit à un titre de 10 ans) ou la protection subsidiaire (un an renouvelable), selon le communiqué du ministère de l’Intérieur qui précise que le profil des demandeurs a changé.

Ce sont principalement les Soudanais (4 830), les Syriens (3 550) et les Kosovars (3 100) qui ont demandé l’asile. En ce qui concerne l’attribution de la nationalité française, le ministère a indiqué qu’il y a eu 87 000 personnes supplémentaires l’an dernier, dont 62 000 par décret et 25 000 par mariage, soit une hausse de 12%.

Par ailleurs, la France a expulsé de son territoire, vers leurs pays d’origine, 6 300 personnes en situation irrégulière (hors Union européenne), soit une augmentation de 11% par rapport à 2014.
Le total des éloignements (qui compte aussi les Européens, ou les sans-papiers déjà enregistrés dans un autre pays) a augmenté de 2% par rapport à 2014, à 15 500 environ.

Visa refusé : l’enquête scandale de la CIMADE

On se souvient qu’en 2010, la question de la délivrance de visas pour les Algériens a fait scandale. En effet, selon une enquête menée par La Cimade, une association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, les consulats de France en Algérie battent le record en matière de refus de demandes de visa avec une moyenne de 35% de dossiers rejetés, 14% seulement au Maroc. Le taux moyen de refus par les consulats de France dans le monde ne dépasse pas les 9,6%.

Les Algériens sont les plus lésés dans la politique française de délivrance de visas. Les conclusions du rapport de la Cimade confirment une réalité longtemps dénoncée en Algérie. Cette association a mené, durant l’année 2009, une enquête « Visa refusé », sur les conditions d’octroi des visas dans six pays différents, dont l’Algérie.

Mais depuis, qu’est-ce qui a réellement changé ? Les refus de visas pour les Algériens sont certes motivés. En outre, le délai d’attente pour le traitement des dossiers des demandeurs de visas est ramené à cinq jours, en théorie.

Le 20 décembre 2012, le président français a promis dans un discours prononcé devant le Parlement, à Alger, d’ »accueillir mieux » les Algériens demandeurs de visas. « Nous attendons de l’Algérie qu’elle ouvre plus facilement ses portes aux Français », a-t-il ajouté. Il a aussi insisté sur l’importance des accords de formation entre la France et l’Algérie. La jeunesse « est une ressource que nous devons accompagner et valoriser (…)

Je pense à ces 25 000 Algériens qui étudient en France. Je veux que l’on accueille mieux et davantage les étudiants algériens. Je veux une maison à la cité internationale universitaire de Paris pour accueillir ces étudiants ».

Cependant, les nouveaux chiffres des visas octroyés pour les Algériens en 2015 demeurent en-deçà des attentes. Pourquoi ? La proximité géographique et linguistique ne fait plus de l’Algérie le plus grand client de la France en termes de visas. Elle lui préfère la Chine dans un calcul mercantile de courte vue.

Mais ce qui est considéré de l’autre côté de la Méditerranée comme un privilège, est vu en Algérie comme une conséquence logique du rapprochement entre la France et l’Algérie. Du reste, l’Algérie est toujours liée à la France par les accords de 1968 sur l’émigration, lesquels accords sont fondés sur l’apport incontestable de la communauté algérienne établie en France au développement de ce pays.

Par ailleurs, les relations algéro-françaises sont marquées ces dernières années par une complicité et un échange intense. Cet état de fait induit logiquement un flux migratoire plus important que par le passé. De ce fait, le nombre de visas accordés aux Algériens par les services consulaires français, même s’il les place en deuxième position juste derrière la Chine, demeure insuffisant.

Les autorités françaises devraient revoir leur copie et augmenter le quota des Algériens, dont les demandes émanant des étudiants sont en grande progression.



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