La France invite ses ressortissants à éviter le sud algérien
La France classe étrangement le Tchad et le Soudan dans la même case que les régions sud de l’Algérie, tandis que le Maroc, est classé en « vigilance normale ».
Le ministère français des Affaires étrangères a reproduit le même avertissement publié le 20 janvier dernier et validé encore hier pour ses ressortissants français en voyage en Algérie.
Ce message invite les Français à ne pas se rendre dans les régions du nord de l’Algérie « sauf raison impérative » et « déconseille formellement » les régions du Sud dans sa dernière mise à jour de la carte de « Conseils aux voyageurs » disponible sur son site web.
La France classe étrangement le Tchad et le Soudan dans la même case que les régions sud de l’Algérie, alors qu’elle recommande une « vigilance renforcée » pour le Sahara occidental et les régions Nord de la Tunisie, tandis que le Maroc et la Turquie sont classés en « vigilance normale ».
Cet avertissement, même s’il considère que la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Algérie depuis la fin de la « décennie noire et que les grandes villes, et en particulier la capitale Alger, bénéficient d’un dispositif de sécurisation très développé, estime que le pays reste, selon la diplomatie française, « exposé à la menace terroriste en raison, à la fois du risque terroriste régional lié en particulier à la zone sahélienne limitrophe de l’Algérie, et à la situation sécuritaire qui prévaut en Libye ainsi qu’à l’ouest de la Tunisie, dans la région frontalière du mont Chaambi ».
A cela s’ajoute, selon le MAE français, « la persistance d’un risque terroriste interne, pour l’essentiel localisé dans le quart nord-est du pays ». En raison de la persistance de ce risque terroriste, la plus grande prudence continue d’être recommandée aux ressortissants français résidant en Algérie ou prévoyant d’y voyager.
« Il en résulte que les déplacements sont formellement déconseillés à nos ressortissants dans la zone rouge définie par ce site, notamment au sud et à l’est de l’Algérie », est-il écrit.
De même que les déplacements professionnels et touristiques « sont possibles dans les villes d’Alger et de Tipasa, d’Oran et de Tlemcen, sous réserve de faire preuve de vigilance ». Tous les ressortissants français voyageant en Algérie sont appelés à se signaler au Centre de crise du ministère des Affaires étrangères et du Développement international en s’inscrivant sur le site Ariane.
L’avertissement classe ainsi la zone frontalière avec la Tunisie et la Libye dans sa quasi-totalité en zone rouge, en raison de la présence de groupes terroristes et de la poursuite d’actions conjointes des forces de sécurité des deux pays pour lutter contre l’activité terroriste.
Les déplacements y sont formellement déconseillés. Le risque terroriste demeure élevé dans les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Jijel, Tébessa, El Oued et dans le massif des Aurès, où évoluent toujours des groupes terroristes.
Plus à l’ouest du pays, le sud de la wilaya de Sidi Bel Abbès (triangle Teghilamet, Dhaya, Messerghine avec pour centre Telagh) doit également être considéré comme une zone à risques.
Dans ces régions, tout déplacement par route, même avec une escorte au demeurant nécessaire, doit être considéré avec la plus grande prudence. Les déplacements par avion doivent toujours être privilégiés. Les déplacements professionnels et touristiques dans les villes d’Alger et de Tipasa, d’Oran et de Tlemcen sont possibles, sous réserve de faire preuve de vigilance.
Dans le cas d’un voyage d’affaires ou d’étude, il convient de s’assurer concrètement que l’organisme ou la société hôte a prévu un accompagnement ou une protection le cas échéant. Dans tous les cas, il est avisé de se déplacer accompagné d’une personne de confiance connaissant les lieux. L’avertissement recommande aux Français de privilégier certains hôtels sécurisés de la capitale et dont les accès sont filtrés.