La formation dans le commerce international : Les entreprises face au défi de l’exportation

En plus de disposer d’un grand potentiel à l’export ainsi que d’une volonté affichée par les pouvoirs publics d’accompagner les opérateurs, la formation de la ressource humaine et des entreprises exportatrices est un impératif pour réussir dans le commerce international, qui requiert des exigences particulières.
L’importance et la nécessité de la question ont été soulignées par les experts et les professionnels, appelant les opérateurs à disposer d’une formation aux métiers de l’export. Ainsi, Ali Bey Nasri, expert et formateur à l’export, a souligné la pertinence de la formation dans l’activité de l’exportation. « On ne peut pas exporter sans être formé », a-t-il déclaré en marge de sa communication sur le « Dispositif d’appui à l’export et perspectives des exportations algériennes », lors de la conférence intitulée « L’entreprise face au défi de l’exportation », organisée en parallèle avec la tenue du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, qui va prendre fin aujourd’hui. Selon le formateur à l’export, l’entreprise doit créer une structure à l’exportation et cette mission ne doit en aucun cas être confiée à un personnel non formé.
« L’entreprise doit disposer d’un service export et les personnes en charge de ce service doivent absolument être formées au métier de l’export », a-t-il précisé, soulignant le recensement de 24 activités dans le métier de l’exportation.
Selon lui, il est nécessaire de disposer de connaissances en financement et en commerce international, en logistique internationale, sur la responsabilité des exportateurs, du dispositif juridique et réglementaire du pays destinataire… « L’exportation c’est plusieurs étapes. Il faut les maîtriser pour ne pas s’exposer à des infractions vis-à-vis de la réglementation des changes ou le risque de non-paiement, la prise en charge des risques… », a expliqué Ali Bey Nasri, insistant sur le fait que l’exportation est un métier à part entière.
Interrogé sur l’adhésion des opérateurs à cette démarche, l’expert a affirmé que « les grandes entreprises le font mais les petits exportateurs estiment qu’ils n’ont pas de moyens pour former leur personnel ». Il a, dans ce sens, appelé les primo-exportateurs à aller vers la formation qu’assure notamment la Chambre de commerce et dont l’Etat prend en charge 80 % du coût.
Pour sa part, Jean-Pierre De Bono, président du Club d’affaires pour le développement des entreprises françaises en Algérie (CADEFA), qui est aussi DG d’un institut de formation, a souligné l’importance de la formation à l’export pour pénétrer au mieux le marché international.
Mettant en avant le potentiel dont dispose l’Algérie en matière d’exportation dans plusieurs secteurs d’activités ainsi qu’en termes d’infrastructures qui donnent les meilleures cartes aux entreprises algériennes pour exporter, il a indiqué que la formation sur les techniques du commerce international est nécessaire. « Les entreprises doivent être formées. Comme ça elles seront mieux armées pour conquérir le marché étranger », a-t-il signalé.
Dans sa présentation, il a mis en exergue les objectifs de la formation qui sont, entre autres, la compréhension des enjeux de l’exportation, la connaissance des étapes de l’exportation, la maîtrise des aspects juridiques et réglementaires, le développement des compétences en négociation, le développement des stratégies de compétitivité ainsi que l’acquisition des outils de gestion de projet.
La formation sera également axée sur les fondamentaux et la préparation de l’exportation, la gestion des opérations d’exportation ainsi que sur la négociation et la communication interculturelles. « L’Algérie dispose d’infrastructures importantes et de bons fleurons de l’industrie. Il suffit de former à l’exportation pour améliorer la compétitivité et ainsi conquérir de nouveaux marchés », a précisé Jean-Pierre De Bono, affirmant que l’Algérie dispose de tous les atouts, notamment dans le secteur de l’agriculture
Par ailleurs, la priorité accordée par les autorités aux exportations a été saluée lors de cette conférence. Ali Bey Nasri a en effet évoqué le dispositif de soutien à l’export, citant le fait que l’exportation est totalement défiscalisée, avec la suppression de la TAP, la TVA, l’IBS, l’IRG ainsi que le soutien au fret garanti par l’Etat à hauteur de 50 %, ajoutés à la promotion des Foires et expositions à l’étranger, qui offrent plus de visibilité aux opérateurs. « L’état d’esprit des institutions vis-à-vis de l’activité d’exportation a totalement changé.
Nous sommes en train de réunir toutes les conditions qu’on n’avait pas avant », a-t-il affirmé, notant l’ouverture des filiales de banques algériennes à l’étranger.
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