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Nationale

La fin de l’aisance financière ?

La fin de l’aisance financière ?

L’inévitable s’est produit pour l’Algérie. La baisse des cours du pétrole a changé la donne en basculant la balance commerciale du pays dans le déficit après avoir été excédentaire pendant plus de dix ans. Pour les deux premiers mois de 2015, le déficit a atteint 341 millions de dollars, selon les chiffres publiés par les douanes.

Un chiffre non négligeable qui marque le début d’un déséquilibre de la balance commerciale de l’Algérie, surtout lorsque l’on sait que le pays a été excédentaire de 1,71 milliard de dollars durant la même période de 2014, mais qui a clôturé l’année avec un excédent commercial de seulement 0,59 milliard de dollars, contre 9,73 milliards de dollars en 2013, soit le plus faible excédent commercial depuis l’année 1998.

Ainsi l’Algérie, qui reste totalement dépendante des hydrocarbures, subit de plein fouet les conséquences de la baisse des cours du pétrole en chute depuis l’été 2014, après avoir été pendant quatre ans autour de 105 dollars le baril.

Les exportations nationales, représentées à 94 % par les hydrocarbures, se sont établies à 7,72 milliards de dollars contre 10,82 milliards de dollars à la même période de 2014, soit une baisse de 3,1 milliards (-28,6%), précisent les statistiques douanières.

Les exportations des hydrocarbures représentent la quasi-totalité de ce chiffre global avec 7,24 milliards contre 10,39 milliards durant les deux premiers mois de l’année précédente. Ce qui signifie une réduction considérable des recettes générées par l’exportation des hydrocarbures, qui ont dégringolé de 3,15 milliards de dollars (-30,31%) durant la période considérée par rapport à celle de l’année d’avant.

Une chute qui s’explique par le repli du prix de l’or noir, en raison de la baisse de la demande par rapport à l’offre excédentaire qui a inondé le marché pétrolier. En parallèle de ce recul des exportations, l’Algérie a diminué ses importations de plus d’un milliard de dollars (-11,44%) en totalisant un montant global de 8,06 milliards de dollars durant les deux premiers mois de l’année en cours, contre 9,11 milliards de dollars à la même période de 2014.

Des dépenses qui demeurent excessives par rapport à la manne pétrolière qui se rétrécit comme une peau de chagrin. D’ailleurs, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises en appelant à une rationalisation des dépenses.

Dans sa présentation de la note de conjoncture des principales tendances monétaires et financières de l’Algérie, il avait prévenu que la poursuite de « l’emballement » des importations de biens et la baisse des exportations s’étaient traduites par une forte contraction de l’excédent commercial sur l’année 2014, qui risque d’entraîner par la suite un déficit de la balance commerciale.

Une situation qui fait pointer le spectre de la crise des années 1980. Pour contrer la fluctuation des prix de l’or noir, les économistes et les experts de la place financière estiment qu’il est temps pour l’Algérie de diversifier son économie et de s’affranchir de la rente du pétrole et du gaz qui couvre actuellement près de 80 % du budget de l’Etat, prévu sur la base de 71 milliards de dollars.



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