La DGSN va-t-elle renoncer à son retrait des stades ?
Au moment où la Direction générale de la Sûreté nationale prépare toute une stratégie de lutte contre la violence dans les stades, mais sans la présence de ses éléments dans les tribunes, la violence a ressurgi, causant la mort d’un jeune footballeur camerounais évoluant au sein de la JSK, Albert Ebossé, atteint par un projectile à la tête.
Nous sommes au début de la saison footballistique 2014/2015 et la violence a déjà commencé à apporter son lot de victimes, cela au moment où la DGSN prépare son départ prochain des stades, pour laisser place aux stadiers qui seront formés par la Sûreté nationale pour prendre les commandes de la sécurité dans les stades. Qui peut mettre fin au cauchemar vécu dans nos stades ?
Au moment où le ministre des Sports avait déclaré, avant le coup d’envoi de la nouvelle saison du football professionnel, que la violence a connu une baisse de 30 % en 2013 par rapport à 2012, voilà qu’un crime crapuleux est enregistré en ce début du championnat national 2014. Un crime qui relance la polémique sur les violences dans les stades. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la DGSN va quitter les stades, comme cela est prévu, ou renoncer à son plan et continuer à assurer la sécurité dans les arènes sportives ? Nous avons tenté de contacter la cellule de communication de la DGSN pour en savoir plus sur les prochaines mesures qui seront prises par la Sûreté nationale pour faire face à la violence.
Tout comme nous avons tenté, aussi, d’avoir plus d’informations sur les circonstances de la mort d’Albert Ebossé. Mais en vain. Toutes nos tentatives ont été vouées à l’échec, car aucune réponse n’a été fournie par la direction des relations publiques de la DGSN. Pour en revenir au drame survenu avant-hier au stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou où l’attaquant de la JS Kabylie, le Camerounais Albert Ebossé, est mort après avoir été atteint par un projectile parti des tribunes, à l’issue du match comptant pour la deuxième journée du championnat national de football de la Ligue professionnelle, la police a ouvert une enquête afin d’identifier l’auteur du crime. Les footballeurs algériens et étrangers qui évoluent dans le championnat national ont vivement condamné cet acte odieux. Ils sont en deuil comme tous les Algériens.
Le jeune footballeur camerounais, âgé de 24 ans, a succombé à sa blessure à l’hôpital de Tizi-Ouzou, quelques dizaines de minutes après avoir été atteint par une grosse pierre lancée par un supporter à partir des tribunes. Juste après la triste nouvelle, le ministère de l’Intérieur a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ce décès.
192 supporters arrêtés et 136 policiers blessés en 2013
La violence dans les stades, bien qu’elle fût en baisse en 2013 par rapport à l’année 2012, n’a pas empêché la DGSN d’avoir des craintes de voir une recrudescence durant cette année. En 2013, 65 actes de violences ont été enregistrés dans les stades de 11 wilayas du centre du pays, ayant engendré 261 personnes blessées dont 136 policiers, alors qu’un supporter âgé de 17 ans a été mortellement poignardé par un autre. Pis, 192 personnes ont été arrêtées durant la même période, parmi elles 22 mineurs. En 2013, 86 supporters ont été présentés devant la justice, dont 52 ont été placés en détention.
A titre d’exemple, dans les stades de la capitale, 19 cas de violences ont été recensés en 2011, ayant entraîné l’arrestation de 147 supporters, dont 16 mineurs, souvent avec des armes blanches. De même, 50 policiers ont été blessés lors des opérations d’interventions suite à des rixes entre supporters. La ville de Tizi Ouzou avait enregistré, à son tour, un regain de violence dans ses stades. Durant la même période, les policiers sont intervenus dans huit opérations afin de calmer la situation.
Ces interventions ont coûté cher aux policiers, d’autant que 29 éléments des forces de l’ordre avaient été blessés, dont certains sérieusement atteints par des objets dangereux lancés par des supporters. Dans ce contexte, il est bon de rappeler que les mesures décidées par la DGSN d’interdire aux mineurs l’accès aux stades n’ont pas été dissuasives, ces jeunes parvenant toujours à s’infiltrer et ce, malgré les dangers qui pèsent sur leur vie. En ce début de saison footballistique, le phénomène de la violence dans les stades refait surface.
L’exemple nous vient de Tizi-Ouzou avec la mort du joueur camerounais de la JS Kabylie. Le plus inquiétant c’est que beaucoup de supporters, y compris des mineurs, arrivent à introduire des armes blanches et des objets qui peuvent causer la mort de supporters. Le dispositif sécuritaire mis en place voilà des années par la DGSN avait permis d’éviter le pire. Toutefois, le scénario comme celui vécu avant-hier au stade du 1er Novembre peut se reproduire malgré la batterie de mesures de la Sûreté nationale.