La croissance algérienne repasse dans le vert

Après une chute de 4,7% du produit intérieur brut en 2020, causée par une pandémie qui a contrarié les activités économiques, une nette reprise de l’économie algérienne a été enregistrée depuis le début de l’année.
Selon l’Office national des statistiques (ONS), la croissance de l’économie nationale a été de 2,3% au cours du premier trimestre 2021, avant de bondir à 6,4% au second trimestre et revenir ensuite à 6% pour le troisième trimestre.
Ce rebond fait ressortir une croissance moyenne de 4,9% durant les neuf premiers mois de 2021, en dépit de la sécheresse qui a affecté négativement le secteur agricole lors de la saison 2020/2021.
Ce taux de croissance reste tout de même proche des 4,40%, prévus par le gouvernement en clôture de l’année 2021. La réalisation d’une telle croissance permettrait de rattraper la récession qui a frappé de plein fouet l’économie algérienne en 2020, et ce suite à la pandémie de la Covid-19 et à l’effondrement des prix du baril de pétrole.
Selon les données relatives au secteur industriel public fournies par l’ONS au second trimestre de 2021, il ressort que la branche énergie a connu une forte croissance, soit une hausse de 13% par rapport à la même période de l’année écoulée. En raison de la grave récession de l’économie mondiale, suite à la pandémie, la production et les exportations des hydrocarbures de Sonatrach avaient sensiblement baissé en 2020.
La forte reprise de la croissance a également été observée dans les secteurs des mines et des carrières avec 9,8%, au même titre que les industries sidérurgiques métalliques, mécaniques, électriques et électroniques, avec une performance appréciable de l’ordre de 50,7%. Le secteur des matériaux de construction, lui aussi, n’est pas en reste. Il réalise une croissance de 7,8% durant le second trimestre de 2021. Ces performances ont permis d’augmenter sensiblement les exportations hors hydrocarbures. Le gouvernement table sur des recettes d’exportation hors hydrocarbures dépassant les 4 milliards de dollars à la fin 2021, contre 2,25 milliards de dollars en 2020.
En termes plus clairs, l’économie algérienne aurait produit plus de deux milliards de dollars de marchandises hors hydrocarbures destinées à l’exportation par rapport aux résultats obtenus en 2020.
La reprise de l’économie mondiale suite aux campagnes de vaccination et au retour à plein régime de l’économie chinoise s’est traduite par une forte demande des matières premières, notamment le pétrole et le gaz, ce qui a donné lieu à un fort redressement des prix du baril.
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Le brent, baril de référence de la mer du Nord, a vu son prix dépasser les 69 dollars durant les dix premiers mois de l’année en cours contre moins de 42 dollars en 2020. Une embellie qui a permis au déficit de la balance commerciale algérienne de baisser et atteindre ainsi moins de deux cents millions de dollars à la fin octobre 2021, contre plus de 10 milliards de dollars en 2020. Le rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale a ainsi permis de freiner sensiblement le processus d’érosion des réserves de change entamé depuis 2015. De janvier à fin août 2021, les réserves de change n’ont baissé que de deux milliards de dollars contre 15,8 milliards de dollars pour toute l’année 2020. A la fin d’août 2021, les réserves de change étaient à 46,2 milliards de dollars. L’Algérie se retrouve bien loin du scénario de tarissement des réserves de change d’ici à 2022 avancé par certains économistes.
Les performances de l’économie algérienne en 2021 ont été saluées par le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport. L’institution de Bretton-Woods apporte ainsi son soutien à «l’orientation du nouveau plan d’action du gouvernement et appuient les réformes prioritaires identifiées par le plan pour faciliter la transition du pays vers un modèle de croissance plus inclusif et plus durable».
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Pour le gouvernement de Benabderrahmane, l’année 2022 sera celle de l’accélération des réformes économiques. La couleur a déjà été annoncée avec l’adoption de la loi de finances de 2022 et la révision de la politique des transferts sociaux de l’Etat. Le nouveau code des investissements va être rapidement promulgué, tandis que les systèmes financier et bancaire sont appelés à s’adapter aux nouvelles exigences du plan de relance adopté par l’Exécutif. De l’avis des experts, l’économie algérienne a besoin d’une forte croissance pour rétablir les déséquilibres financiers internes et externes et créer beaucoup d’emplois pour absorber un taux élevé du chômage.
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