La Cour constitutionnelle rend son verdict : Un taux de participation de 46,1%
Le taux national de participation à l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 annoncé par la Cour constitutionnelle s’est élevé à 46,10 %, en légère baisse par rapport à celui annoncé par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui avait avancé un taux de 48,03 %. Ce chiffre officiel a été rendu public, ce samedi, par le président de la Cour Omar Belhadj.
Le Président Abdelmadjid Tebboune a été réélu avec une majorité écrasante. Il a obtenu 7 976 291 voix, soit 84,30 % des suffrages exprimés. Hassani Chérif Abdelaali, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a recueilli 904 642 voix, soit 9,56 % des votes. Quant à Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS), il a obtenu 580 495 voix, soit 6,14 %. Ces scores ont été révisés à la hausse par rapport aux chiffres annoncés par l’Anie qui étaient de 3,17 % et de 2,16 %, respectivement pour Hassani Cherif et Aouchiche.
Le nombre total d’électeurs inscrits s’élevait à 24 351 551, parmi lesquels 11 226 065 ont participé au vote. Cependant, 1 764 637 bulletins ont été invalidés, laissant 9 461 428 votes valides. La majorité absolue, nécessaire pour être élu au premier tour, était fixée à 4 730 715 voix. Tebboune, ayant largement dépassé ce seuil, s’est vu confirmer comme vainqueur.
Toutefois, le processus électoral a été entaché par des incohérences dans la communication des résultats. Le président de l’ANIE, Mohamed Cherfi, avait annoncé un taux de participation de 48,03 % dans la soirée du 7 septembre. Cependant, lors de l’annonce des résultats provisoires le lendemain, ce taux n’a pas été précisé dans son ensemble, mais a plutôt été communiqué sous forme de moyenne nationale de 5 630 196 votants, ce qui a semé la confusion parmi les électeurs et les observateurs. Il convient de noter que le taux de participation avait atteint 46,10 % entre 17 heures et 20 heures le jour du scrutin, selon la version définitive de la Cour constitutionnelle, basée sur un examen approfondi des données électorales.
Dans une démarche sans précédent, les trois candidats à la présidentielle, y compris Abdelmadjid Tebboune, ont publié dimanche dernier un communiqué commun pour contester « l’opacité et les incohérences dans les chiffres de participation », ainsi que « les erreurs » concernant les pourcentages de voix obtenues.
Suite à une vive contestation des résultats provisoires, les candidats Youcef Aouchiche et Abdelali Hassani Chérif ont saisi, le lendemain, la Cour constitutionnelle pour contester les résultats annoncés. Ils ont accusé l’ANIE de manipuler les chiffres et de compromettre la transparence du scrutin. Le Front des forces socialistes (FFS) a révélé avoir comptabilisé plus de 300 000 voix, tandis que l’ANIE n’a annoncé que 122 146 voix pour leur parti. Le MSP a également dénoncé des irrégularités, affirmant avoir recueilli environ 500 000 voix selon leur propre décompte, contre seulement 178 797 voix selon les chiffres de l’ANIE.
Le président de la Cour constitutionnelle a précisé que les résultats qu’il a annoncés interviennent suite à l’examen des deux recours déposés auprès de la Cour, ajoutant que les recours ont été acceptés dans le fond et dans la forme. « Après examen des bulletins nuls, et la correction des erreurs matérielles ainsi que l’ajustement des résultats finaux du scrutin, la Cour constitutionnelle est parvenue aux résultats définitifs », a affirmé Omar Belhadj. Et de poursuivre : « Nous annonçons que Abdelmadjid Tebboune est élu Président pour un deuxième mandat et prendra ses fonctions dès sa prestation de serment ».
Les deux groupes de rapporteurs formés dès la réception des recours, conformément aux directives du président de la Cour Omar Belhadj, ont eu pour mission d’analyser les procès-verbaux (PV) de chaque bureau de vote et de procéder à un recomptage des voix. « Cette démarche vise à garantir l’intégrité des résultats, annoncés par l’Anie le 7 septembre et le 8 septembre, concernant le taux de participation au scrutin, et à répondre aux préoccupations des candidats quant à d’éventuelles irrégularités », a souligné la Cour dans son précédent communiqué.
Abdelaali Hassani Cherif avait déclaré que le recours était motivé par des preuves juridiques montrant des incohérences dans les données publiées par l’Anie. Il a souligné que les taux de participation affichés à différentes heures ne concordent pas avec les résultats finaux calculés à partir des listes électorales, des résultats de vote, et des dépouillements enregistrés dans les procès-verbaux.
Par ailleurs, Youcef Aouchiche avait également exigé une enquête approfondie pour clarifier les ambiguïtés du processus électoral et appelé à des actions juridiques contre les responsables de ce qu’il appelle « une manipulation flagrante du vote, un vol de voix, et une falsification des résultats ».
Abdelmadjid Tebboune entame, ainsi, son second mandat avec l’engagement de poursuivre les réformes entamées lors de son premier quinquennat, particulièrement dans les domaines économique et social. Il s’est engagé pour la continuité de la cohésion nationale et la protection de la nation.