La contestation ne fléchit pas à In Salah

Les manifestations se poursuivaient, hier, à In Salah pour la quatrième semaine consécutive en dépit des assurances du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a affirmé que l’exploitation du gaz de schiste n’est envisagée que pour 2022. Des dizaines de personnes sont venues d’Adrar par bus pour apporter leur soutien à ceux d’In Salah. « Tout est redevenu comme avant.
Je veux dire que tout est fermé actuellement dans la ville », a indiqué à la presse Abdelkader Bouhafs, un des représentants de la société civile à In Salah. La tension ne s’est pas apaisée en dépit de l’arrivée la semaine dernière d’une délégation de la présidence dans la daïra, distante de 700 km de Tamanrasset.
Les protestataires, qui ont bloqué le centre-ville, affirment qu’ils ne feront machine arrière que lorsque la présidence de la République annoncera officiellement l’arrêt du forage. La grogne ne s’arrêtera que lorsque sera obtenue la décision de fermeture du forage pilote de gaz de schiste, selon les habitants.
Il y a trois semaines, les résident d’In Salah ont déclenché un grand mouvement de protestation pour exiger l’arrêt du forage du premier puits pilote dans le bassin d’Ahnet, qui se situe à quelque 25 km d’In Salah. Toute la ville d’In Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermés, à l’exception des centres de santé, des pharmacies et des boulangeries.
Une délégation de la présidence de la République conduite par le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, s’est rendue avant-hier à In Salah en vue de désamorcer la contestation. Cette commission, dépêchée par le président de la République afin de recueillir les revendications de la population, est constituée de cinq officiers supérieurs de la DGSN, deux cadres de la présidence et un représentant de l’organisation nationale des zaouias.
La commission a rencontré les 22 membres du comité citoyen d’In Salah, qui ont exposé les appréhensions de la population et sa détermination à voir au plus vite l’arrêt des forages de gaz de schiste comme préalable à toute discussion. L’émissaire de la présidence a demandé au comité de sélectionner trois représentants d’In Salah pour rencontrer le président Bouteflika en personne.
Les représentants de la société civile avaient transmis une lettre au président de la République par laquelle ils réclamaient l’arrêt du forage, la nomination d’un wali délégué et la mise en œuvre d’un programme de développement de la région. Ils souhaitent que les décisions du président de la République leur soient transmises par le biais de la presse.
Il convient de rappeler que des parlementaires de Tamanrasset et d’Illizi ont mis en garde la présidence de la République contre le risque de propagation de la contestation à plusieurs régions du sud du pays.
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