Elle provient du Maroc: La consommation de la cocaïne explose en Algérie
C’est devenu plus qu’une évidence pour les experts. La cocaïne en provenance du Maroc est une source de déstabilisation de la société algérienne et du pays en entier. Les jeunes, notamment ceux issus des milieux aisés et instruits sont les cibles privilégiées des trafiquants marocains.
C’est ce qu’a indiqué ce dimanche a directrice de la prévention à l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), Ghania Mekdach, qui relève que la quantité saisie a enregistré une hausse considérable par rapport à 2021.
Ghania Mekdach, qui a signalé que plus de 60 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les services de sécurité durant les dix premiers mois de 2022, a souligné que le Makhzen couvrait les délits des contrebandiers en légalisant la production du cannabis. Ce « plan diabolique » visant la déstabilisation de l’Algérie, a conduit à l’expansion des plans des groupes de crimes organisés menaçant la sécurité du pays. D’autant plus que les récentes saisies laissent penser que la cocaïne transite de plus en plus par la côte nord-ouest.
D’autre part, la responsable de l’ONLDT a souligné que l’Algérie supporte une facture énorme en raison de l’augmentation de la consommation de ce poison. Outre les psychotropes, ou ce qu’on appelle les drogues douces, la cocaïne est de plus en plus consommée par les jeunes en Algérie, selon la même responsable. Les rapports annuels de l’ONLDT font état d’une hausse considérable du trafic des drogues dures visant l’Algérie.
Mme Mekdach, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, a fait état d’une augmentation de 200 % au cours des dix premiers mois de 2022 par rapport à la même période en 2021. Elle a souligné que les adolescents et les jeunes sont les principaux concernés par la consommation de drogue, notamment après que « le pays est devenu une zone de transit pour le cannabis en provenance du Maroc ». Ce dernier est, selon l’intervenante, le plus grand producteur de cannabis au monde, fournissant les contrebandiers en toutes sortes de drogue.
Selon des spécialistes, les quantités de cannabis saisies font passer l’Algérie d’un pays de transit à un pays de consommation de tous types de drogue. Il y a quelques années, la prise de cocaïne était surtout réservée aux plus riches en raison de son prix très élevé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Désormais, elle se « démocratise » de plus en plus.
La drogue est partout : milieu scolaire, prison, foyer familial, cité, rue et milieu du travail, Malheureusement, les jeunes restent les plus accros à ce poison qui frappe de plein fouet notre société.
La porte-parole a également indiqué que la consommation de cocaïne n’est pas la seule à avoir augmenté en Algérie. Effectivement, il est aussi question d’une hausse de 100 % dans la consommation du reste des hallucinogènes.
Elle a appelé à travailler pour réviser la loi sur la prévention de la toxicomanie publiée en 2004, car le grand nombre de variables qu’a connues le pays nécessite de modifier la loi et ses applications. Elle a également expliqué que le projet actuel définit la responsabilité des pharmaciens et renforce les mesures de traitement pour les victimes ainsi que les mesures punitives pour les promoteurs, et ce selon des mécanismes pratiques. Mme Mekdach estime que la prévention est la pierre angulaire. Aussi, les adolescents doivent être protégés.
« Les familles doivent être vigilantes et les pouvoirs publics soucieux de protéger l’entourage des enfants, surtout les garçons », a-t-elle prévenu.
La société civile et les spécialistes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme contre la banalisation de sa consommation, et ce devant le laxisme des autorités publiques et la démission des parents.