La collapsologie, entre doute et certitude
Notre société va-t-elle s’effondrer ? La science de l’effondrement a-t-elle un sens ? L’homme est-il conscient de ce qu’il use et abuse ?
Réchauffement climatique, extinction de centaines de milliers d’espèces, pollutions globales, guerres nucléaires, de l’eau et d’autres ressources, migrations massives… Tous ces dangers convergent et se démultiplient en un péril unique que certains ont commencé à envisager : celui d’un effondrement lent et graduel, mais global de la civilisation. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, la planète et l’humanité auront atteint un point de non-retour à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial.
Comment serait le monde dans peu d’années ?
La planète est de plus en plus surpeuplée. Elle sera confrontée à des défis démographiques, économiques et climatiques de plus en plus importants. Pour éviter que l’inertie ne rende la situation irréversible, il faut agir, et urgemment.
Selon les dernières estimations, le seuil des 10 milliards d’êtres humains sera franchi. En 2050, la population mondiale sera donc en moyenne plus âgée qu’aujourd’hui.
Les femmes seront toujours plus nombreuses aux âges élevés, même si l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes diminue.
Si nous continuions sur le chemin d’une croissance économique ne tenant pas compte des coûts environnementaux et sociaux, notre civilisation industrielle s’effondrerait dans le courant du XXIe siècle avec pour effet une diminution nette de la population mondiale, de la disponibilité alimentaire et des ressources naturelles. Marquant, non pas la fin de l’humanité, mais un tournant au cours duquel il faut s’attendre à ce que notre niveau de vie baisse.
La biosphère est en danger, et tous les voyants sont au rouge. Si nous ne faisons rien pour diminuer le réchauffement climatique et réduire notre impact sur la biodiversité, notre monde va basculer dans une crise planétaire sans précédent qui anéantirait la civilisation humaine, alertent les scientifiques.
En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales. Et cette météo mortelle persistera. Des milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.
Le changement climatique qui s’amplifie représente une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Il fonctionne comme un multiplicateur de menaces et un accélérateur d’instabilité, contribuant à l’escalade de cycles de crises humanitaires et sociopolitiques, de conflits et de migrations forcées. Les impacts du changement climatique sur la nourriture et l’eau, la baisse des rendements des cultures et l’augmentation des prix des denrées alimentaires conduites par des sécheresses, des incendies de forêt et des mauvaises récoltes sont déjà un signe.
Agir au plus vite contre le réchauffement climatique
Un monde avec 3°C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.
Tout n’est pas perdu cependant mais il faut agir vite. Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et limiter le réchauffement planétaire, il est nécessaire de réduire les émissions et aussi essentiel de construire un système industriel avec zéro émissions de gaz à effet de serre.
Le tissu du vivant, qui a évolué sur des centaines de millions d’années et recouvre la Terre sur quelques kilomètres d’épaisseur seulement, est menacé d’être réduit en lambeaux. Le risque est grand que la Terre se transforme en étuve et devienne invivable à l’horizon 2050. Après la menace atomique, celle de la bombe climatique est là, prenant toujours plus d’ampleur au risque d’un emballement.
À quels changements devons-nous nous attendre ?
La forte probabilité d’un basculement violent de nos modes de vie suite à l’effondrement de la civilisation des énergies fossiles deviendra réelle.
Notre monde se trouve en effet à un moment critique, à l’aube d’une conjonction mortifère créée par l’addition et l’interaction de phénomènes ultimes : la fin des énergies fossiles, l’épuisement de l’ensemble des ressources, la chute sans fin de la biodiversité, la pollution de l’air, de l’eau, des sols et les changements climatiques (inondations, sécheresse, feux de forêt, tempêtes, etc.) dont la puissance et les effets ne sont hélas pas pris en compte à leur juste valeur. Ne soyons pas pour autant pessimistes, mais Il n’y a pas de doute à avoir, notre civilisation s’effondrera, certes, mais lentement et graduellement, signant ainsi la fin de l’Anthropocène. Reste à savoir quand, à quelle vitesse et jusqu’où ?