La coke dope le terrorisme – Le Jeune Indépendant
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Nationale

La coke dope le terrorisme

La coke dope le terrorisme

En octobre 2009, on a découvert dans l’épave d’un Boeing 727 calciné dans le secteur de Bourem, au nord du Mali, des tonnes de cocaïne provenant d’Amérique latine (Venezuela) et destinées à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

C’était là la première grosse affaire de trafic de cocaïne découverte au Mali. En 2011, une filière malienne a été décimée en Algérie et dans laquelle des stewards algériens étaient impliqués, ainsi qu’un célèbre chanteur algérien. En 2013, une autre filière africaine sera, à son tour, démantelée par les gendarmes de Ghardaïa et plusieurs kilos de cocaïne et d’héroïne ont été saisis et huit Africains arrêtés.

Les filières africaines de cocaïne ont multiplié leurs activités vers l’Algérie. En juillet dernier, un réseau composé de 14 ressortissants africains de différentes nationalités a été démantelé à Tamanrasset. L’axe Sahel-Algérie- Europe est devenu le nouvel eldorado des réseaux transnationaux et les saisies de drogues dures en Algérie se font de plus en plus fréquentes.

La situation qui prévaut dans les pays voisins, notamment les perturbations sur le plan sécuritaire et la présence de terroristes a encouragé le trafic de cocaïne au Sahel, devenant une véritable menace pour l’Algérie, après le cannabis. Le trafic de cocaïne en Algérie a commencé en 2009, à l’époque où des petits avions suspects avaient atterri en plein désert au nord du Mali, avec à leur bord des tonnes de drogues dures en provenance d’Amérique latine.

Ces drogues arrivent au Mali et au Sénégal avant de finir entre les mains des terroristes d’Aqmi et des narcotrafiquants et aussi des trafiquants d’armes. C’est ainsi que des filières maliennes sont nées pour exécuter des missions qui consistaient à acheminer des quantités de cocaïne vers l’Algérie, l’Europe et d’autres horizons. 

Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, des quantités de cette drogue sont interceptées par les gendarmes et les policiers aux frontières, dans les quartiers et dans les ports et aéroports du pays, car en face, le Mali et le Niger, à l’instar du Sénégal, sont inondés de drogues dures. En 2011, l’affaire des stewards avait éclaté au grand jour. Huit stewards algériens avaient été arrêtés pour appartenance à un réseau transnational de trafic de drogues dures. Leur mission était d’acheminer des drogues dans les avions d’Air Algérie. Toutefois, le réseau avait été décimé par la police des frontières (PAF).

Aussi, le démantèlement récent d’une grosse filière de trafic de cocaïne et d’héroïne par les gendarmes de Ghardaïa a été une sonnette d’alarme quant à la menace qui pèse sur l’Algérie et qui a pour nom cocaïne. Pour rappel, une dangereuse filière africaine a été décimée par les gendarmes suite à une enquête qui s’est soldée par l’interpellation à Ghardaïa et à Oran de huit trafiquants de drogues dures, entre autres des ressortissants camerounais, sierra-léonais, maliens et un Franco-Algérien.

Ces derniers étaient en possession de 4 kg de cocaïne et d’héroïne, dont une partie était destinée à la vente dans l’Algérois et l’autre devait être acheminée vers l’Europe. C’est suite à un accident routier que les gendarmes ont pu localiser le dangereux réseau avant de l’éliminer grâce à des perquisitions dans les domiciles des ressortissants africains et du Franco-Algérien à Oran.

En effet, un accident de la circulation avait eu lieu sur la RN 01 reliant El-Menéa à Ghardaïa. Un bus de voyageurs s’était renversé avec des dizaines de personnes à bord. Parmi ces passagers figuraient des ressortissants africains, plus exactement quatre Maliens dont une femme de 22 ans. Evacués vers l’hôpital de Ghardaïa, les quatre Maliens avaient réussi à s’échapper lorsque l’un des leurs a été soumis à un contrôle par scanner.

Grâce aux images obtenues, des capsules blanches ont été localisées dans son estomac. Suite à cette découverte, les gendarmes ont donc traqué les quatre fugitifs avant de les rattraper. Entamant l’enquête avec eux, les gendarmes ont été informés par les quatre Maliens que quatre acolytes figurent au sein de leur réseau et que ces derniers résident à Oran. Exécutant une extension d’expertise, les gendarmes se sont déplacés vers la ville d’El-Bahia. Là, trois Africains et un Franco- Algérien ont été arrêtés.

L’Ivoirien, son épouse nigériane et la cocaïne dans l’Algérois

Juillet passé, les éléments de la Gendarmerie nationale d’El-Menéa, en mission de contrôle sur la RN 01 reliant El-Menéa à Ghardaïa, ont stoppé un bus de voyageurs desservant la ligne Tamanrasset – Ouargla.

Deux gendarmes sont montés à bord pour contrôler les pièces d’identité des passagers. C’est à ce moment que l’attention de l’un des gendarmes a été attirée par un sac en plastique contenant diverses nourritures, une tablette de chocolat et une capsule de couleur blanche contenant une poudre marron. En demandant à qui appartenaient ces affaires, un ressortissant africain d’origine ivoirienne, le nommé B. I, a répondu que la nourriture était la sienne.

Emmené au siège de la Section de recherches d’El-Menéa, il a avoué qu’il s’agissait de cocaïne qu’il devait transporter pour ses « clients ». Poursuivant les investigations, les gendarmes ont réussi à avoir un autre renseignement fourni par l’Ivoirien. Il a avoué avoir jeté par la fenêtre du bus deux autres capsules bourrées, cette fois, d’héroïne. En se déplaçant vers le barrage, les gendarmes ont effectivement découvert les deux capsules qui contenaient de la poudre blanche, d’un poids de 54,7 et 53,9 grammes.

De retour au siège de la Section de recherches, les gendarmes ont relancé l’interrogatoire avec le trafiquant afin d’avoir d’autres détails sur le réseau auquel il appartient. C’est ainsi qu’il a déclaré que les trois capsules qu’il transportait appartenaient à une personne résidant à Aïn Guezem (Tamanrasset) sans toutefois pouvoir donner son nom. Selon lui, il devait transporter les capsules vers Alger afin de les remettre à une femme d’origine nigériane qui lui remettra, en contrepartie, une somme d’argent.

Cette dernière demeure à Bordj El-Kiffan, indique-t-il. Exécutant une extension d’expertise, les gendarmes d’El- Menéa se sont déplacés, le lendemain, vers Alger afin de localiser la femme nigériane et procéder à son arrestation. Une perquisition du domicile de la Nigériane sis à Bordj El-Kiffan a permis de découvrir plusieurs capsules d’héroïne, tandis que la femme, âgée de 35 ans, a été arrêtée lors de cette opération. Soumise à un interrogatoire, elle a déclaré que les quantités de cocaïne et d’héroïne proviennent du Mali, transitent par Tamanrasset et arrivent à Alger et une partie sera transférée vers l’Europe.

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