La Chine va prêter de l’argent à l’Algérie

L’ambassadeur de Chine en Algérie Yang Guangyua a évoqué hier la possibilité de « développer davantage la coopération financière entre les deux pays ». En clair, la Chine va devoir prêter à l’Algérie à un taux très bas et à long terme de l’argent pour financer une partie de son programme d’équipements.
Cet argent est destiné à financer une vingtaine de projets dans les domaines minier, sidérurgique, électroménager, hôtelier, mécanique, agricole, de la fabrication du ciment et des transports maritimes tel que préconisé par les accords signés entre les deux pays en avril 2015, lors de la visite officielle du Premier ministre Abdelmalek Sellal en Chine.
Le diplomate chinois a fait savoir que plusieurs projets d’investissements industriels mixtes entre l’Algérie et la Chine étaient en cours de maturation. A ce propos, il a relevé que ces projets « avancent bien » et que d’autres sont prévus dans les domaines des énergies renouvelables, de la production automobile et des minerais.
Le gouvernement algérien a déjà demandé un prêt à la Chine pour financer « certains grands projets » dont la construction de CHU. Si pour le moment, le montant n’a pas encore été révélé, -la Chine applique de faibles taux d’intérêts-, il s’agira probablement de plusieurs milliards de dollars.
D’ores et déjà 3,3 milliards seront injectés dans le projet du port en eaux profondes de Cherchell. Des voix se sont élevées pour inciter les décideurs algériens au recours à l’emprunt auprès de la Chine, car il s’agit selon eux d’un choix intelligent, étant donné que la Chine est dans tous les cas bien placée pour arracher les marchés des grands travaux projetés en Algérie et qu’il serait plus judicieux qu’elle soit mise à contribution sur le plan financier.
Dans ces conditions, les deux partenaires seraient gagnants. La Chine est assurée de voir sa mise remboursée avec un taux d’intérêts et de gagner par avance les marchés des grands projets au profit de ses entreprises de réalisation.
L’Algérie réalise ainsi ses grands projets avec l’argent chinois et peut consacrer ses recettes financières propres à ses autres investissements et pour ses dépenses publiques et notamment sociales. Sur un autre plan, la Chine est disposée à accompagner l’Algérie dans son processus de diversification économique et à partager avec elle son expérience réussie dans le domaine de l’industrialisation, selon l’ambassadeur de Chine. « Nous sommes conscients que l’Algérie se trouve à un moment crucial et s’est engagée dans une transition de diversification économique.
La Chine a réalisé avec succès une transition à l’industrialisation. Nous avons tiré des leçons et sommes prêts à les partager avec nos amis algériens », a-t-il encore souligné.
En 2005, le président Bouteflika a décidé que l’Algérie n’aura plus recours à l’endettement extérieur et a remboursé par anticipation sa dette extérieure évaluée auprès d’organismes financiers internationaux.
En 2000, la dette extérieure algérienne s’élevait à 40 milliards de dollars tandis que son service représentait 30% des recettes des exportations. En 2004, la dette était ramenée à 19 milliards de dollars et son service représentait 18% des recettes.
De 2000 à 2004, ce sont donc quelque 21 milliards de dollars de la dette principale qui ont été remboursés. Selon les chiffres de la Banque d’Algérie, la dette extérieure du pays est estimée à 3,7 milliards de dollars (2,27 % du PIB) alors que les réserves de change se sont établies à 152 milliards de dollars, en décembre dernier.
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