Kurt Moskard ou la vérité à la face de l’UE

Dans une édition du JI, nous publiions le compte-rendu d’un démenti de l’UE au sujet des accusations infondées de détournement de l’aide humanitaire aux Sahraouis qui ont visé l’Algérie.
Aujourd’hui, c’est l’ex-commandant de la MINURSO qui vient apporter son témoignage en dénonçant, à son tour, l’ignoble campagne d’intox anti-algérienne. Un témoignage qui a permis aussi au général Kurt Moskard de revenir sur les exactions de l’occupant marocain.
L’ex-premier responsable de la MINURSO, le général Kurt Moskard, a répondu à une sorte de convocation de l’intergroupe chargé de la question du Sahara occidental au Parlement européen. Selon les échos qui nous sont parvenus de Bruxelles, le témoignage a naturellement consisté à décrire la souffrance du peuple sahraoui opprimé par la politique coloniale du makhzen.
Moskard illustrant son propos par des éléments concrets tels le danger mortel permanent que constitue le minage des alentours du mur édifié par les forces d’occupation marocaines sur les territoires sahraouis. Et de souligner l’objectif du référendum dans le mandat de la MINURSO tout en rappelant le niet du royaume alaouite face au plan Baker III, alors que le Polisario l’a accepté.
Dans son exposé, l’ex-commandant de la Mission onusienne n’a pas hésité à dénoncer les actes belliqueux de Rabat en racontant, notamment, qu’il a dû ordonner qu’on décroche des drapeaux du Maroc accrochés, en guise de provocation, au-dessus du quartier général de la MINURSO.
Démenti catégorique
Descriptif sans appel. Le Maroc use et abuse de toutes les méthodes immorales propres aux systèmes coloniaux. Mur à l’israélienne sur plus de 2 000 km pour accaparer des territoires, terreur, oppression et propagande. Contre l’Algérie à laquelle on reproche son soutien à la cause sahraouie.
Kurt Moskard vient donc de confirmer les propos de Kristalina Georgieva, vice-présidente de la Commission européenne en charge du budget et des ressources humaines. « Pour avoir moi-même assuré des tournées d’inspection, je peux affirmer qu’il n’y a pas eu de détournement de l’aide humanitaire », aurait-il déclaré en substance.
Une mise au point nette et précise à l’endroit des accusateurs de mauvaise foi qui ont voulu fabriquer un « rapport » accablant sur la question sensible de l’aide internationale en faveur des réfugiés sahraouis. Un rapport qui aurait été rédigé il y a plusieurs années et que des lobbies marocains ont voulu utiliser pour porter préjudice à l’Algérie et aux différents responsables sahraouis dans la chaîne de solidarité.
MINURSO et droits de l’homme
Enfin, sur un autre plan, l’expertise de l’officier de terrain, qui a eu à évaluer les différents aspects de la répression multiforme que les services de sécurité marocains font subir aux Sahraouis, en arrive à une conclusion qui a certainement secoué le Parlement européen.
Kurt Moskard plaide haut et fort pour l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance du respect des droits de l’homme.
Sujet tabou pour les pourfendeurs de la cause juste et noble du peuple sahraoui, mais que l’ex-émissaire des Nations unies a abordé en signalant les graves offenses à la liberté, les persécutions et autres atteintes à la dignité humaine que les forces d’occupations marocaines commettent au quotidien contre les populations locales.
L’UE se réveille
Suite à ce témoignage reposant sur une expérience concrète, de nombreux députés européens ont manifesté leur réprobation du fait colonial marocain en soutenant l’ex-commandant de la MINURSO, qui a interpellé l’Europe pour son manque d’engagement coupable vis-à-vis de la cause sahraouie et qui a condamné la spoliation des richesses naturelles du Sahara occidental.
L’un des Eurodéputés a tenu à relever la responsabilité du Conseil de sécurité, trop passif par rapport à ce dossier de décolonisation tout en demandant à la France de se défaire de « son rôle négatif ». Kurt Moskard a su ébranler le Parlement européen par son franc-parler au sujet d’une tragédie dont il a partagé qu’un épisode, le temps qu’il m’a passé à la tête de la MINURSO. L’UE va-t-elle enfin revoir sa copie dans son appréhension longtemps franco-marocaine, contre le bon sens, contre la réalité ?
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