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Nationale

Krach chinois et désastre algérien

Krach chinois et désastre algérien

Face à un tsunami financier, les Occidentaux enfilent leurs gilets de sauvetage. Ils ne perdent guère leur temps pour désamorcer les sentiments de peur et d’anxiété et valoriser leurs potentiels économiques.

Mieux armés qu’avant, plus expérimentés économiquement et plus soudés politiquement, les Occidentaux ne cèdent pas à la panique et préparent des filets pour amortir la chute.

Depuis des jours, les politiques occidentaux, relayés par leurs économistes et autres experts, ne parlent que de krach boursier sur les places chinoises.

Les gouvernements, jouant la transparence et la communication moderne en face de leurs opinions publiques locales, ne cachent plus leurs inquiétudes sur la déprime de Pékin, ses difficultés et les énormes pertes occasionnées aux actionnaires et hommes d’affaires.
Partout on évite la démoralisation mais on partage la prudence.

Que ce soit en France ou en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud, en Amérique latine ou en Europe de l’Est, c’est la même mobilisation et la même analyse.

La faillite chinoise dans ses marchés financiers aurait des conséquences directes sur l’économie mondiale. Elle sera minime si un pays a moins de rapports en termes d’échanges commerciaux, d’achats et d’export. Elle sera funeste si ces rapports sont plus denses et plus complexes comme le craignent beaucoup de pays asiatiques.

Mais, en quoi cette crise des places boursières chinoises concerne-t-elle l’Algérie ? Dans nos précédentes éditions, on a évoqué justement que ce krach, qui aura un effet domino en peu de temps, va influer directement sur les cours du baril. Aujourd’hui, ce même baril couvre difficilement ses coûts de production et son transport, ainsi que son raffinage.

En quelques mois de crise, le segment de l’exploration et de l’exploitation de nouveaux gisements pétrolifères vient de perdre plusieurs milliards de dollars. Les grandes compagnies ne veulent plus mettre de l’argent et des fonds dans ce segment en raison des incertitudes qui planent déjà sur ce secteur.

Des scénarios sont consultés librement sur les réseaux sociaux et pratiquement aucun chercheur spécialiste de renommée mondiale n’évoque une reprise durable à moyen terme des cours du pétrole. En un mot, des cabinets-conseils disent que le pétrole n’est plus porteur comme marché potentiel capable de subvenir aux besoins d’un Etat ou aux financements de ses structures sanitaires, éducatives et sécuritaires.

Qu’en est-il chez nous ? C’est pratiquement la même rengaine. Le ministre des Finances lui-même contourne les questions pertinentes, refusant d’évoquer les mesures anti-crise et s’interdisant de parler de désastre. Tout comme les autres membres du gouvernement qui crient sur tous les toits que leur secteur n’est pas concerné par la crise, ni par un plan d’austérité ou de rigueur. Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, fait des serments, annonçant à chaque sortie que l’Etat algérien ne renoncera pas à son « social ».

En fait, il est clair que le pouvoir algérien va maintenir ses subventions des produits de première nécessité, va continuer à financer les carburants, l’électricité. Il clame le maintien de la gratuité des soins pour tous. Il va même continuer à financer à perte la construction de millions de logements sociaux.

Propagande primaire ? Il est sûr que le gouvernement Sellal ne veut pas céder à l’alarmisme, à la panique et que politiquement un langage de vérité par les temps qui courent ne servira que les pôles de l’opposition. Difficile de croire encore que ce même gouvernement pourra adopter un langage économique cohérent et homogène et qu’il dira la stricte vérité quand tout le système va sombrer.

Pour beaucoup d’observateurs les indicateurs sont là. Si la Chine subit le krach aujourd’hui ou que l’Europe est secouée par la crise et la déflation, elles ont par contre les moyens d’en sortir. Elles ont cette capacité de rebondir et de rebâtir leurs systèmes. Leurs dirigeants et leurs politiques ont inculqué ce mental fait de valeurs et de morale brute.
Des valeurs qui contredisent l’assistanat, la distribution de la rente, des valeurs qui nient toute accointance avec la corruption, le clientélisme et le gaspillage des deniers publics.

Des valeurs qui sanctionnent sévèrement le vol et la rapine et récompensent les compétences et non la loyauté. Nos politiques n’ont évidemment rien fait pour changer les mentalités, eux-mêmes issus ou victimes de cette situation.

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