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Nationale

Khalifa : l’épilogue ?

Khalifa : l’épilogue ?

L’heure de vérité sonnera aujourd’hui !yeux et les oreilles des algériens seront braqués aujourd’hui vers la salle 1 du tribunal criminel de Blida où le président Antar Menouar se prononcera dans l’affaire de l’ex-golden boy Abdelmoumene Rafik Khalifa et des 68 autres impliqués dans l’affaire de la caisse principale de Khalifa Bank.

Le président devra lire les réponses aux 14 000 questions posées et les réponses données par ses deux conseillers et les deux membres du jury quant à la culpabilité ou l’innocence des mis en cause poursuivis soit en matière délictuelle soit en matière criminelle.

En effet, l’heure de vérité sonne pour les accusés qui connaitront aujourd’hui le sort que leur a réservé les membres du tribunal criminel de Blida après neuf jours de délibérations durant lesquels, juges et membres du jury ont traité accusation par accusation de la plus grave à la plus simple.

Le verdict qui sera prononcé aujourd’hui après 35 jours de débats durant lesquels accusés et témoins ont fait de fracassantes déclarations et témoignages en pleine audience, sera suivi avec intérêt par les parents et proches des mis en cause du hall du palais de la justice de la ville des roses.

Si les uns sont optimistes pour que leurs siens soient purement et simplement acquittés des faits qui leurs sont reprochés, les autres sont par contre pessimistes. Ils estiment que les peines prononcées lors du premier jugement en 2007 vont être tout simplement allégées.

Il ressort de l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation qui a poursuivi inculpés et accusés pour plusieurs chefs d’inculpation entre autre création d’une association de malfaiteurs, détournements de deniers en dinars et en devises confondues, faux et usage de faux dans des documents notamment comptables, bancaires et administratifs.

Il ressort du même arrêt judiciaire qu’en date du 22 mars 2003, LaaoudjBoualem chargé par l’administrateur de Khalifa Bank de se présenter à la brigade de l’économie et des finances de la sûreté d’Alger, en sa qualité de directeur alors du service du contentieux de la banque Khalifa dissoute, pour déposer plainte contre l’ex-directeur général adjoint chargé de la caisse principale de Chéraga et contre Mohamed Chebli, chef de la caisserie au niveau de la même entreprise bancaire, pour détournement de deniers publics. Il s’est avéré après plusieurs inspections et contrôles effectués au sein de cette institution bancaire, que des sommes faramineuses en dinars et en devises se sont évaporées dans la nature.

Ces sommes colossales sortaient sans aucune justification valable. Les sommes retirées de la caisse principale sont 22.292.778.780.69 dinars, 1.796.051.00 Dollars américains, 7.420.412.05 Francs Français, 8.105.371.63 Euros, 8.700.00 Francs Belge, 2.651.00 Deutsch Mark, 12.570.00 Francs Suisses, 57.360.00 Sterling, 210,00 Dollars Canadien, 500. 00 Mark Flandrien et 5. 00 Norvégien. 

*Le premier jour du procès de l’ex-golden boy Abdelmoumene Rafik Khalifa et des 68 autres accusés puisque le nombre a diminué de six accusés (décédés) a été consacré à la lecture de l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation de la cour de Blida relatif aux chefs d’inculpation retenus à l’encontre des mis en cause.

*Le deuxième jour a été également consacré la lecture de la suite de l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation par le greffier de l’audience auquel le président accordait entre dix et quinze minutes de repos. Le rapport en question contient pas moins de 169 pages. 

*Le deuxième jour a été caractérisé par la présence de Mohamed Djellab ancien ministre des finances au tribunal criminel de Blida qui a remis son rapport détaillé concernant la gestion de Khalifa Bank au président Antar Menouar.

*Le troisième jour : Tout le monde se posait la question sur l’absence des noms des Keramane notamment d’Abdelwahab alors gouverneur de la banque centrale d’Algérie, de son frère Abdenour ex-ministre et sans oublier la fille du premier cité à savoir Keramane Yasmine dans ce scandale financier.

Les gens ignorent toujours que les trois mis en cause qui sont frappés d’un mandat d’arrêt international et par-delà leurs noms ne pouvaient être affichés dans le tableau des affaires criminelles publiées dans le grand hall du palais de la justice de la ville des roses. Les évadés avaient été jugés et condamnés par contumace par le tribunal criminel de Blida que présidait talentueusement Mme Brahimi Fatiha en 2007. La juge a été rappelons mutée à la cour suprême pour occuper le poste de conseillère à la chambre criminelle auprès de la plus haute instance judiciaire dans le pays.

*Le quatrième jour : Le président Antar Menouar assisté de Mme Messekem Zahia et M. Boukhobza Laid et des deux membres du jury invite l’ex-golden boy de se présenter à la barre pour répondre aux questions du tribunal criminel et celles du représentant du parquet général en l’occurrence Zerg El Ras Mohamed.

Abdelmoumene Rafik Khalifa a affirmé au président en charge du dossier que : « Ce qui se passe actuellement dans l’affaire de la Sonatrach est plus pire que celle de Khalifa Bank. J’ai financé plusieurs projets de l’Etat dont le nouveau siège du ministère des finances situé à Ben Aknoun. J’ai accordé un faramineux crédit bancaire à la SNVI de Rouïba estimé à des milliards et des milliards de dinars.

J’ai transporté des voitures de hautes gammes à savoir des voitures cylindrées que la Présidence de la République a achetée elle-même. Toutes les entreprises nationales ont bénéficié de crédits de Khalifa bank. J’ai laissé pas de 97 milliards de dinars dans les comptes de ma défunte banque avant mon départ ! ». 

*Le cinquième jour : L’un des principaux accusés dans l’affaire de Khalifa Bank, l’inculpé Issir Idir, l’ancien directeur de l’agence de la BDL de Staoueli a déclaré à l’assistance que : « Le doyen des juges d’instruction à l’époque m’a insulté et humilié au cours de l’enquête judiciaire ! ». Il a tenu à préciser que : « Le taux des transferts d’argent de Khalifa Bank vers Khalifa Airways qui appartenaient à l’ex-boss Abdelmoumene Rafik Khalifa était de l’ordre de 105 millions d’euros par jour ! ».

*Le sixième jour : Les témoins qui se sont succédé à la barre pour donner leurs versions avaient tous nié avoir fait la connaissance ou rencontré Abdelmoumene Rafik Khalifa ce qui suscité l’ire du président Antar Menouar qui était en charge du dossier. Il a lancé à leur direction : « Connaitre Abdelmoumene n’est pas un chef d’inculpation ! ».

Il est allé jusqu’à déclarer en pleine audience que : « Abdelmoumene Rafik Khalifa n’est pas une gale ! Je ne comprends pas pourquoi vous tenter à travers vos déclarations l’avoir côtoyé ou rencontré ! »Le fait le plus marquant lors de ce 6e jour du procès de l’ex-patron de la caisse principale de Khalifa Bank est nul doute la tactique opérée par les accusés qui ont défilé à la barre. Ces derniers ont tout fait pour « Blanchir « le principal inculpé.

Aux questions posées et par le président et par le procureur général, les inculpés étaient unanimes de dire que : « Khalifa n’a absolument rien fait de mal ! »

« J’ai reçu l’ancien ministre du commerce Keramane Abdenour qui est venu me solliciter pour intervenir pour sa fille Yasmine pour la recruter au sein du groupe Khalifa. Après avoir constaté qu’elle avait les capacités et les qualités je l’ai recruté à Khalifa Airways après avoir ouvert une ligne aérienne reliant Alger à Milano.

L’ancien ministre des œuvres sociales Abou DjorraSoltani m’a appelé et m’a sollicité d’empocher son frère à Khalifa TV mais j’ai refusé car il ne répondait pas aux conditionsprofgessionnelles ! »a déclaré Djamel Guelimi, ancien DG de khalifa Airways et Khalifa TV.

*Le septième jour : DellalAbdelwahab, chef d’équipe de la sécurité au groupe Khalifa a affirmé au cours de son audition que : « son chef direct ChachouaAbdelhafid le chargeait de transporter des sommes faramineuses à Khalifa Abdelmoumene Rafik dans des sacs scellés et qu’il remettait des petites feuilles (bouts de papiers) signés par l’ex-golden boy aux directeurs des agences bancaires. Ces derniers exécutaient les ordres sans aucune hésitation ! ».

*Le huitième jour : Tous les accusés qui se sont succédé à la barre ont avoué avoir bénéficié des prêts bancaires auprès de Khalifa Bank.

*Le neuvième jour : Adda Foudad, l’ancien directeur de l’école de police d’Ain El Bénian et ex- membre de la commission du contrôle de la mutuelle de la sûreté nationale, poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation notamment abus d’autorité, corruption et d’avoir bénéficié d’avantages à titre de complaisance. Il a déclaré avoir déposé ses propres fonds au sein de Khalifa Bank suite à un accord qu’il a conclu en personne avec Abdelmoumene Khalifa et ce en date du 01/09/2001 et dont le montant était de l’ordre de 609 000 euros. 

L’accusé qui a purgé sa peine notamment au niveau de la prison d’El Djelfa a ensuite selon l’arrêt de renvoi utilisé une « manière fallacieuse » pour récupérer cette importante somme d’argent, en ouvrant un autre compte bancaire à l’agence de Khalifa Bank des Abattoirs le 01/08/2002, conformément à une autorisation d’ouverture signée par le directeur de ladite agence à savoir Soualmi Hocine, sans toutefois procéder au transfert de l’argent qui se trouvait dans l’agence de Paris.

Au cours de la perquisition effectuée au sein de cette agence, le juge d’instruction a découvert un document émanant du directeur de la représentation à Paris qui occupait le poste du directeur de l’agence d’Hussein Dey, daté du 16/09/2002 et signée le 17/ 09/2002 qui précise que Adda Foudad possède toujours un compte bancaire à l’agence de Paris qui était alimenté de pas moins de 607.796.07 euros et que le taux des intérêts était de l’ordre de 85.371.45 euros.

Le juge d’instruction a par ailleurs conclu que l’argent en question n’a jamais été transféré vers l’Algérie. Pis encore, le même juge a déterminé que l’inculpé a procédé par un contrat formel en hypothéquant ses fonds au niveau de l’agence de Khalifa des Abattoirs d’Hussein Dey au profit de la société mixte Algéro-Espagnole de l’agroalimentaire le 23/02/2003. La transaction en question a été conclue en présence toujours du directeur Soualmi Hocine et des directeurs de cette société Benhedi Mustapha et BourayouNajib.

Ces derniers faut-il le souligner ont hypothéqué l’usine qu’ils possédaient à Oran au profit de Khalifa Abdelmoumene et ont remis à Adda Foudad le montant intégral en 607.796.07 euros soit l’équivalent 52 millions de dinars par tranche juste après la dissoute de Khalifa Bank

A la question de savoir quel était l’objet de la correspondance trouvée dans son tiroir et qui allait être envoyée à l’ancien ministre de l’intérieur français Jean Pierre Chevènement, l’inculpé a répondu à la direction du juge en charge du dossier : « c’est un simple projet de lettre pour bénéficier d’une carte de séjours de dix années. Je possédais une carte d’une année ! »

*Le dixième jour : Les responsables des entreprises étatiques notamment des OPGI ont affirmé au juge d’audience que toutes les sociétés nationales, entreprises privées n’ont pas pu récupérer les fonds déposés au niveau de la caisse principale ou à travers les différentes agences bancaires de Khalifa Bank implantées à l’échelle nationale !

*Le onzième jour : L’un des accusés en l’occurrence El Aichar Rachid a déclaré ouvertement à la direction du juge Antar Menouar que : « Lorsque on s’est présenté à la banque pour renouveler le contrat de dépôt de fonds au niveau de la caisse principale de Khalifa Bank en mars 2003. Des responsables de la banque nous ont affirmé que le marché monétaire de la banque centrale d’Algérie était en bonne santé pour la simple raison qu’il était alimenté de pas moins de 23 milliards de dinars ! ». 

*Le douzième jour : Plusieurs cadres et fonctionnaires ayant occupé des postes de responsabilité se sont succédé à la barre pour répondre des accusations portées à leur encontre notamment négligence manifeste ayant conduit aux pertes considérables de sommes faramineuses. Parmi ces derniers figurent entre autre l’ancien DG du CNR et le représentant de la mutuelle des travailleurs des PTT et celui de la sûreté nationale. 

*Le treizième jour : les débats révèlent que sur les 12000 milliards de dinars de fonds déposés, Kerrar n’a retiré que 8000 milliards de dinars et a laissé 4000 milliards de dinars ! Tout le monde y compris les déposants d’ailleurs ignorent où est passé cette somme importante ! 

*Le quatorzième jour : Le président du tribunal criminel de Blida auditionne la fille de l’ancien PDG d’Air Algérie en l’occurrence le défunt TayebBenouis, à savoir Lynda Benouispourusivie pour n’avoir pas remboursé le crédit bancaire dont elle a bénéficié évalué à 900 millions de centimes.

Cette dernière a déclaré les remis à l’ex-golden boy mais elle est vite démentie par celui-ci. Suite à quoi, le président a décidé de faire une confrontation entre elle et Abdelmoumene Rafik Khalifa durant laquelle, le principal accusé a clamé haut et fort : « Ce n’est pas vrai monsieur le juge, elle n’a jamais remis les 900 millions de centimes qu’elle a pris auprès de l’agence de Chéraga ! Je ne lui ai jamais signé une lettre de félicitations ! Nous avons versé ces sommes faramineuses dans le compte courant de la personne qui devait leur vendre l’appartement ! ».

*Le quinzième jour : L’un des accusés poursuivi pour avoir bénéficié d’avantages à titre de complaisance, Belkebir Mohamed Omar a déclaré au président du tribunal criminel que : « Abdelmoumene Rafik Khalifa m’a donné des directives pour imprimer les portraits géants du président de la République Abdelaziz Bouteflika ! »

*Le seizième jour : Les auditions affirment que l’un des accusés a bénéficié d’un crédit bancaire de 56 millions de dinars sans fournir un dossier ou présenter des garanties ! 

*Le dix-septième jour : Mohamed Djellab ex-administrateur de Khalifa Bank avait déclaré au président Antar Menouar qu’il avait proposé la vente des avions qui appartenaient à Khalifa Airways à la compagnie aérienne nationale Air Algérie et ce dans le but de récupérer de pas moins de 90 millions de dollars sans toutefois préciser cette dernière a été prise en considération ou pas.

Le même témoin a par ailleurs affirmé à l’audience que l’ex-golden boy en l’occurrence Abdelmoumene Rafik Khalifa n’a jamais envoyé le montant de 67 millions de dollars en Arabie Saoudite, pour l’acquisition de deux unités de dessalement de l’eau de mer.
Le même jour : Moncef Badsi a déclaré au juge d’audience que : « Plusieurs noms de hautes personnalités sont concernés dans cette affaire et devraient être poursuivis en matière pénale ! »

*Le dix-huitième jour : Mohamed Laksaci a affirmé au juge d’audience au cours de son témoignage qu’il a informé l’ancien ministre des finances Mourad Medelci quant aux violations enregistrées à Khalifa Bank notamment en matière de gestion des différents départements à l’instar de ceux liés à la monnaie et au crédit.

Il a par ailleurs indiqué que les membres de la commission ayant établis les rapports en question n’étaient pas assermentés ! Il a en outre confirmé que les membres de ladite commission ont établi pas moins de 10 rapports entre 1999 et 2003 dans ce sens.

*Le dix-neuvième jour : Lakhel Abdelkrim, l’ex-secrétaire général du ministère des finances qui a rappelons-le gardé les premières déclarations faites au niveau de l’instruction judiciaire. Il a déclaré à l’attention du juge d’audience : « J’ai reçu un rapport détaillé de la banque d’Algérie en date du 18/12/2001 concernant les violations relatives à la législation du transfert des capitaux de et vers l’étranger conformément à l’ordonnance 22/96 commis par Khalifa Bank.

J’ai immédiatement informé l’ancien ministre des finances en l’occurrence Mourad Medelci et remis un autre rapport au juge d’instruction qui était chargé de l’enquête judiciaire ». Il a tenu à préciser au président que : « Lorsque Terbbèche Mohamed a remplacé Mourad Medelci à la tête de la tutelle, il m’a demandé de lui remettre le dossier mais je lui ai dit que je l’ai remis à son prédécesseur ».

Le témoin a par ailleurs indiqué que : « Quelques temps plus tard, le ministère a réussi de procurer ledit rapport qui lui a été remis par le ministre Terbbèche Mohamed qui l’a chargé de désigner un comité pour l’examen du dossier. Ce qui a été fait entre les 10 et 11 décembre 2002.

Le comité qui était composé du trésorier, président de l’inspection générale des finances et le directeur de la trésorerie a conclu que les agents de la banque d’Algérie qui ont rédigé le rapport n’étaient pas assermentés ». Il a clamé haut et fort : « Je n’ouvrais pas droit monsieur le président de consulter le rapport étant donné que le courrier était adressé au nom de l’ancien ministre des finances en l’occurrence Mourad Medelci ».

Le même jour Abdelmoumene Rafik Khalifa réplique à l’ancien ministre des finances Mohamed Djellab en déclarant au président du tribunal : « Monsieur le président Mohamed Djellab n’avait pas la qualité de membre de la commission monétaire de la banque centrale d’Algérie ! ».

Le même jour c’est-à-dire le dix-neuvième jour l’ex-directeur général adjoint de la caisse principale de Khalifa Bank, Akli Youcef a déclaré au juge en charge du dossier : « Abdelmoumene Khalifa accaparait des sommes faramineuses en dinars et en euros sans que personne n’ose lui faire de remarques ! »

*Le vingtième jour : Le président du tribunal criminel de Blida en l’occurrence Antar Menouar s’est contenté tout simplement de lire les dépositions faites de l’actuel président du conseil constitutionnel à savoir Mourad Medelci alors ministre des finances, Karim Djoudi, un autre ministre des finances qui occupait au moment des faits le poste de directeur général de la trésorerie au niveau de la tutelle et Terbbèche Mohamed qui a remplacé Mourad Medelci juste après son départ. Le président a au début du procès signifié qu’il usera de son autorité pour faire venir les témoins qu’il juge utiles quitte à faire parvenir par la force publique !

*Le vingtième 1 jour : Tous les représentants des sociétés notamment étatiques ont affirmé qu’ils s’intéressaient aux dépôts de fonds au niveau de la Khalifa Bank par rapport aux taux d’intérêts attractifs proposés par Abdelmoumene Rafik Khalifa. 

*Le vingt douzième jour : Mokrani Mohamed Ameziane, directeur exécutif de la mutuelle de la police a déclaré que : « L’ancien administrateur Mohamed Djellab a conseillé les déposants de laisser les fonds déposés au niveau de Khalifa Bank ! ».

*Le vingt troisième jour : Le président du tribunal criminel Antar Menouar se contente de lire les dépositions faites par l’actuel ministre de l’Habitat Tebboune Abdelmajid au cours de l’instruction judiciaire en 2004 qu’il n’avait et n’a rien à voir dans cette scandaleuse affaire et que toutes les opérations des dépôts de fonds se sont effectuées lorsque Bounakraf Abdelkader était ministre de l’Habitat.

*Le vingt quatrième jour : L’ancien ministre du travail et de la sécurité sociale à savoir Abou Djorra Soltani a déclaré à propos des 3200 milliards de centimes de fonds déposés au niveau des différentes agences bancaires par l’UGTA que : « L’actuel secrétaire général de l’UGTA en l’occurrence Abdelmadjid Sidi Said ne l’a jamais informé quant à ces opérations de dépôts ». Il a par ailleurs insisté sur la correction de l’erreur matérielle portée dans l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation de la cour de Blida et concerne la date de l’année dans laquelle il a quitté le ministère.

Il a clamé haut et fort : « Je vous le répète pour la énième fois j’ai quitté le ministère en 2001 et non en 2002 ».
Il n’a pas manqué son mécontentement quant « salaire qu’il percevait en qualité de ministre et qui était de l’ordre de 06 millions de dinars alors que celui du directeur de la CNASCNAS Caisse nationale de la sécurité sociale était 09 millions de dinars ! »

*Le vingt cinquième jour : Touati Ali, l’adjoint du gouverneur de la banque centrale d’Algérie a déclaré au cours de son témoignage dans le cadre de l’affaire Khalifa Bank que : « La banque Khalifa était malade c’est pourquoi la banque centrale d’Algérie a décidé de l’évacuer du champ bancaire pour la simple raison qu’elle avait peur qu’elle contamine les autres institutions financières notamment publiques implantées à travers le pays.

Abdelmoumene Rafik Khalifa a sollicité de recapitaliser sa banque avec des avions de Khalifa Airways qui n’étaient pas d’ailleurs encore payées ! En dépit du gel du commerce extérieur, Abdelmoumene Rafik a réussi à constituer une trésorerie à l’étranger en procédant au transfert illégal de capitaux en utilisant l’instrument bancaire international Swift ».

*Le vingt sixième jour : Badsi Moncef a affirmé à l’audience que : « Le trou financier causé par Abdelmoumene Rafik Khalifa au trésor public est de l’ordre de 1,5 milliards de dollars ! ».

*Le vingt-septième jour : Moncef Badsi, le liquidateur de Khalifa Bank a affirmé au cours de son audition en tant que de témoin que : « sur une créance de 104 milliards de dinars, j’ai récupéré 10 milliards seulement ! L’opération de liquidation de la banque Khalifa enclenchée en 2003 se poursuivra lors des trois prochaines années. Il fallait rapatrier les 1,2 millions de dossiers éparpillés çà et là et il restait 5000 comptes à déboucler »

*Le vingt-huitième jour : Le procureur général demande la requalification des chefs d’inculpation contre inculpés. Il s’agit de KechadBelaid ex-directeur de l’agence de Blida, Mir Ammar, ex-directeur de l’agence de Chéraga, Fayçal Zerrouk, ex-directeur adjoint de l’agence de Blida et enfin Toudjane Mouloud ancien directeur de la comptabilité au sein de la banque Khalifa.

*Le vingt neuvième jour : Me Meziane Ali qui a plaidé en faveur de la liquidation de la banque Khalifa a estimé que : « le préjudice matériel causé suite à cette affaire est évalué à trois milliards de dollars et que plus de 251000 écritures bancaires entre sièges sont en suspens de manière globale dont 31500 au niveau de l’agence de Chéraga et 220 000 à la caisse principale, 15000 à l’agence d’El Harrach et 660 000 à l’agence de Blida et enfin 7000 dans l’agence des abattoirs d’Hussein Dey ». 

Lors du même jour le procureur général du tribunal criminel de Blida à savoir Zerg El Ras Mohamed a dans son réquisitoire estimé que : « Le trou financier découvert dans ce scandale est de 03 milliards de dollars alors que les dettes d’Abdelmoumene Rafik Khalifa sont évaluées à 166 milliards de dinars ».

*Le trentième jour : Le président de l’association des victimes du groupe Khalifa a fait sensation. Selon lui, il existe plus de cinq mille victimes ayant déposé leur argent dans les caisses de la banque sans jamais le récupérer. Omar Abed fait porter le chapeau d’une escroquerie à grande échelle, unique dans les annales financières algériennes au « golden boy ».

En marge de son témoignage, il a affirmé aux journalistes dans des points de presse qu’il a animé dans le grand hall du palais de la justice de la ville des roses que : « Khalifa Rafik Abdelmoumene est un escroc agréé par l’Etat ! ». Le même jour, Me Sidi Saïd Samir a estimé que selon une étude établie avec quelques avocats constitués dans cette affaire, le préjudice matériel causé aux entreprises nationales et aux petits déposants serait de l’ordre de 1,5 milliards de dollars !

Le même jour : Le procureur général Zerg El Ras Mohamed requiert des peines allant d’un an de prison de ferme contre ceux qui sont poursuivis en matière correctionnelle et délictuelle en passant de cinq, sept, dix, quinze, vingt un et la réclusion à vie. Cette dernière a été requise contre l’ex-boss du groupe Khalifa notamment Khalifa Bank, Khalifa Airways et Khalifa construction.

*Le trente unième jour : Me Bouitaouine Tayeb avocat des commissaires aux comptes poursuivis pour non dénonciation a indiqué au cours de sa plaidoirie que : « Les véritables coupables n’ont jamais été inquiétés dans ce dossier que ce soit au niveau de l’enquête préliminaire menée par les gendarmes soit au cours de l’instruction judiciaire dirigée par le doyen des juges d’instruction du tribunal de Chéraga à l’époque ! ».

Le même avocat a pointé un doigt accusateur sur les hauts cadres de la banque centrale d’Algérie qui étaient selon lui « informés des différentes infractions commises notamment en matière de la gestion des finances mais au lieu de réagir sur place, ils ont préféré s’abstenir ! ». Me Bouitaouine a par ailleurs estimé que : « Si l’article 119 du code pénal n’a pas été abrogé, ces derniers pouvaient être poursuivis pour négligence manifeste ayant conduit à la perte considérable de sommes faramineuses en dinars et en devises »

*Le trente deuxième jour : Me Cheli Nora Ould Hocine a dans sa plaidoirie au profit de son client Yacine Ahmed estimé que : « Abdelmoumene Rafik Khalifa est le fils d’un célèbre personnage qui a sacrifié toute sa vie au service de l’Algérie et qui a toujours milité aux côtés de l’éternel martyr Abdelhafid Boussouf ! ». Son collègue à savoir Me Boutarek Omar a déclaré au juge d’audience que : « Pas moins de 17 ministres passaient leur temps à danser dans une villa située sur l’autoroute reliant El Biar et Ben Aknoun ! ».

*Le trente quatrième jour :Me MedjhoudaMerouane, avocat du principal accusé dans cette affaire en l’occurrence Abdelmoumene Rafik Khalifa a saisi le procureur général du tribunal criminel de Blida qui occupe le poste de premier procureur général adjoint près cette juridiction d’une plainte officielle contre plusieurs cadres de la commission entre autre monétaire de la banque centrale d’Algérie lesquels étaient en charge d’enquêter dans l’affaire de Khalifa Bank.

Il s’agit notamment de Mohamed Laksaci gouverneur de la banque centrale d’Algérie, Ali Touati vice-gouverneur de ladite institution financière, Khemoudj Mohamed inspecteur général de la banque centrale d’Algérie, Mohamed Djellab, ex-ministre des finances et ancien administrateur de Khalifa Bank et Moncef Badsi, le liquidateur de la banque crée par Khalifa Abdelmoumene.

L’avocat qui a brillé par sa plaidoirie reproche à travers le document remis en pleine audience au représentant du ministère public d’avoir procédé au gel du commerce extérieur de la banque Khalifa de « manière illégale » et surtout d’avoir formulé au cours de leur intervention de fausses déclarations qui visaient selon lui de « détruire la banque Khalifa ».

*Le trente-cinquième jour : Prévenus et inculpés poursuivis dans le cadre de l’affaire proprement dite la caisse principale de Khalifa Bank étaient unanimes de déclarer dans leurs derniers mots qu’ils ont adressés au président en charge du dossier qu’ils n’avaient rien à voir dans cette affaire qui avait rappelons le secoué Khalifa Bank vers le début des années 2000.

Ce jour-là tout le monde sans exception notamment les avocats, les parents et proches des mis en cause et même les journalistes avaient versé de chaudes larmes à cause de l’état de santé dans lequel se trouvait le notaire Me Rahal Omar.

Ce dernier avait été présenté à la dernière audience du procès sur une civière et puis sur une chaise roulante pour dire son dernier mot, affaibli par la maladie a supplié le magistrat en lui déclarant : « Je suis épuisé monsieur le président par cette affaire. Je vous en supplie monsieur le président laissez-moi rentrer chez moi ! ».

Toutes les personnes qui étaient présentes dans la salle d’audiencelançaient à la direction de la composante du tribunal criminel y compris des deux membres du jury : « Sidi Rais t’lekou Allah youstrek ! » a crié la femme d’un détenu « RahouHallakBarakatallih l’habs Allah yahafedek ! » a lancé la sœur d’un autre accusé.

Le même jour le président déclare que l’affaire est mise en délibérer et annonce que le verdict sera prononcé le 23 juin en cours. Nous n’omettrons pas de signaler que ce procès qui a tenu toute l’Algérie en haleine s’est déroulé dans de très bonnes conditions et ce grâce aux cadres de la cour de juridiction de Blida qui n’ont ménagé aucun effort pour que cela se fasse ainsi et à leur tête le premier responsable du parquet général en l’occurrence AdjilZouaouiet son adjoint le procureur général Abdelaziz Zaim.

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