Kamel «El-Boucher » et 12 autres accusés mercredi à la barre – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Kamel «El-Boucher » et 12 autres accusés mercredi à la barre

Kamel «El-Boucher » et 12 autres accusés mercredi  à la barre

Sauf imprévu, le président du pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed, Bensalem Abderezak, ouvrira, ce mercredi , le procès de Kamel Chikhi, dit « El-Boucher », et de 12 autres accusés, dont une femme, tous poursuivis et incarcérés dans le cadre d’une affaire liée à l’atteinte à la réserve foncière.

Le procès devait être jugé le 22 mai dernier mais a été renvoyé par le juge suite aux demandes formulées par le collectif des avocats constitués au profit des mis en cause.
Le collectif, composé de pas moins de 40 avocats, a sollicité des délais supplémentaires pour pouvoir préparer, dans de bonnes conditions, leurs plaidoiries.

Le président du tribunal, s’est par contre, opposé à la constitution de Me Amara Mohsene au profit d’un accusé, estimant que l’avocat ne pouvait exercer car radié du barreau d’Alger.
L’avocat s’est présenté devant le président qui lui a lancé : « Je vous demande poliment de vous retirer du pupitre. J’ai beaucoup de respect pour la robe que vous portez, alors Monsieur, quittez les lieux SVP ! »

Quant à l’accusé principal Kamel Chikhi, assisté par ses avocats Fatima Kadri – celle-ci a plaidé pour « Saïd l’émigré », un baron de la drogue-, il semblait très à l’aise le 22 mai dernier, bien habillé, bien coiffé, souriant, et ce contrairement aux ex-cadres de l’Etat qui paraissaient inquiets. D’ailleurs, il a même salué ses frères et ses amis qui s’étaient déplacés en nombre pour le soutenir.

L’enfant de Bouira, qui possède plusieurs magasins à Alger et à Bouira, suivait avec attention ce que disaient ses avocats.
Pour rappel, le mis en cause sera jugé dans l’affaire relative aux documents, aux livrets fonciers et aux actes de propriété qui lui ont été délivrés par des administrations relevant de la wilaya d’Alger.

Le prévenu Kamel Chikhi, en détention provisoire depuis plus d’une année à l’établissement pénitentiaire d’El-Harrach, est poursuivi avec 12 autres prévenus dans quatre affaires, dont celle du trafic de cocaïne, laquelle « n’est pas encore enrôlée »
L’ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, avait indiqué, dans une conférence de presse, que l’enquête instruite dans l’affaire de saisie de plus de 700 kg de cocaïne au port d’Oran avait révélé l’implication de plusieurs personnes dans des faits liés à la corruption et aux pots-de-vin versés en contrepartie de facilitations.

L’enquête préliminaire s’est soldée par le déferlement de suspects devant la justice pour corruption et pots-de-vin versés en contrepartie de facilitations au profit du principal accusé dans l’affaire de la cocaïne, mais aussi dans le cadre d’une autre mission et d’une autre activité (promotion immobilière)

Il convient de signaler que deux procureurs sont impliqués dans l’affaire de « Kamel El-Boucher » : le procureur de la République près le tribunal de Boudouaou (cour de Boumerdès), Mohamed Meslem, et son adjoint le procureur Sadek. Ce dernier aurait impliqué Mohamed Meslem dans une affaire qui ne le concerne ni de près ni de loin.

Incarcérés à la prison d’El-Harrach depuis l’été 2018, ces deux magistrats seront officiellement poursuivis pour « délit de corruption » et « association de malfaiteurs ». Ils seront probablement jugés par le tribunal criminel de Dar El-Beida.

Les deux procureurs risquent jusqu’à 10 ans de prison ferme, soulignent nos sources. Ils sont accusés d’avoir touché à plusieurs reprises des pots-de-vin versés par le milliardaire Kamel Chikhi, alias El Boucher, le

plus gros importateur de viandes surgelées en Algérie et l’un des plus richissimes promoteurs immobiliers dans le pays.

Au niveau de la justice, les investigations se poursuivent pour démêler le réseau de Kamel Chikhi, qui a corrompu plusieurs hauts commis de l’Etat pour obtenir de précieux avantages ou encore des marchés juteux.

Le frère de Kamel El Boucher, Mohamed, rencontré hier dans le hall de l’ancien palais de la Justice d’Abane-Ramdane, a affirmé aux journalistes : « Mes frères sont des gens droits, réputés pour leur générosité et leur honnêteté. De nombreuses personnes peuvent en témoigner. La justice n’a pas mené son enquête comme il se doit pour identifier l’origine de cette cocaïne. »

Pis encore, le frère a dénoncé le mauvais traitement dont est victime le propriétaire de la cargaison qui dissimulait la fameuse cocaïne saisie au port d’Oran.

Kamel Chikhi et deux de ses frères ont été placés sous mandat de dépôt depuis le mois de juin 2018. La justice n’a toujours pas livré ses conclusions à propos de la provenance des fameux 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran le 29 mai 2018.

Kamel Chikhi a accusé deux frères de l’avoir menacé quatre mois avant la découverte de la cocaïne dans la cargaison de viande importée du Brésil et sa saisie au port d’Oran.

L’accusé aurait affirmé que les deux « richissimes » frères activent dans le même domaine que le sien et auraient voulu lui faire barrage en l’impliquant dans cette affaire de trafic de drogue car il les concurrençait dans leur business. « Si j’étais un narcotrafiquant, j’aurais usé de prête-nom au lieu de mener mes activités ouvertement et dans la transparence », a fait savoir Kamel Chikhi.

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