Justice: Formation de 1 500 magistrats en trois ans
Le gouvernement a accordé une dérogation exceptionnelle pour la formation de 500 étudiants magistrats chaque année pendant trois ans, soit un total de 1 500 étudiants magistrats. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, à l’occasion de la cérémonie de sortie de la 26e promotion d’élèves magistrats au siège de l’Ecole supérieure de la magistrature (ESM) à Koléa.
A cette occasion, le ministre de la Justice a annoncé que la prochaine promotion devrait rejoindre l’ESM dès la semaine prochaine. Il a souligné que ce programme a été initié dans le but « de renforcer les capacités humaines de l’appareil judiciaire compte tenu de la création de nouvelles juridictions et de pôles spécialisés ».
La cérémonie de sortie de la 26e promotion d’élèves magistrats, la première à être formée à l’Ecole supérieure de la magistrature à Koléa depuis son inauguration en décembre 2020, supervisée par le garde des Sceaux, s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée populaire nationale, Ibrahim Boughali, et de hauts fonctionnaires de l’Etat. Cette promotion est composée de 145 élèves magistrats, dont 31 étudiants magistrats militaires.
Lors de son discours, M. Tabi a appelé les diplômés de la magistrature « à faire preuve d’intégrité, d’impartialité et de respect de l’honneur de la profession » et « à éviter tout ce qui pourrait entacher la dignité de la profession », ainsi que « continuer à développer leurs compétences et leurs connaissances ».
Selon le ministre, « la clé du succès d’un juge réside dans son respect de l’éthique professionnelle, son impartialité et sa dévotion à sa noble profession ». Il a ajouté que l’Ecole supérieure de la magistrature à Koléa, « qui a été créée selon des normes internationales et a relevé les critères d’admission, fait partie des mécanismes et mesures mises en place pour renforcer le système de formation des magistrats, qui a connu une importante évolution », insistant sur le fait que les étudiants diplômés ont bénéficié d’une formation de haut niveau.
Le premier responsable du secteur de la justice a déclaré, dans ce sillage, que l’Etat était « déterminé à renforcer le système judiciaire en développant le système de formation afin de pouvoir accompagner les évolutions continues de la société » et « de faire face à l’augmentation du nombre et de la complexité des litiges dans le contexte de l’évolution technologique et numérique ».
Le ministre a affirmé que cette amélioration de l’efficacité du système de formation s’est traduite par la mise en place de plusieurs mesures dont, notamment, l’enrichissement du contenu des programmes de formation et le fait de relever les critères d’admission à l’ESM. La formation de base des étudiants magistrats a ainsi connu une évolution importante grâce à l’adoption d’une nouvelle pédagogie, à une attention particulière accordée aux stages sur le terrain et à la mobilisation des ressources matérielles nécessaires à cette fin.
Outre les aspects juridiques, la période de formation inclut également les finances publiques, les techniques bancaires, le droit des affaires et les nouvelles formes de criminalité. De plus, l’échange d’expériences au niveau international a été mis en place à travers le renforcement de la coopération avec plusieurs pays et organisations internationales et régionales, et ce en particulier en ce qui concerne les affaires commerciales, financières, la lutte contre la corruption, le crime organisé et la cybercriminalité.
Par ailleurs, le ministre de la Justice a souligné que « l’objectif de l’Etat est également d’améliorer la qualité des services publics de la justice, de protéger les droits et les libertés fondamentaux des citoyens ». Il ajouté que « cela entre dans la perspective d’ancrer une justice citoyenne avec toutes les connotations et les dimensions que ce terme implique ». Il a tenu à préciser qu’il s’agit d’« une justice moderne et de proximité ».
Il a affirmé, dans le même sens, que « la justice moderne et de proximité exige de travailler selon des normes de qualité, de maîtriser les outils numériques pour gagner en efficacité et en rapidité ». Il s’agit également d’adopter une approche axée sur la prise en compte des préoccupations du citoyen et d’assurer la qualité des services qui lui sont fournis, ainsi qu’une bonne collaboration avec les autres institutions, et ce afin de répondre aux exigences de soutien au processus de développement que connaît le pays dans divers domaines.
Il convient de noter que la 26e promotion d’élèves magistrats a été nommée en hommage au martyr Salah Rahmani, qui a été le premier directeur de l’Institut national de la magistrature entre 1990 et 1998, décédé en 2018. Le ministre de la Justice a souligné que l’hommage est en reconnaissance de son combat lors de la révolution glorieuse et en appréciation des efforts qu’il a déployés tout au long de sa carrière dans le secteur de la justice.