Journée d’étude de la CNAS à Tizi Ouzou : Le risque chimique en entreprise
Prévention du risque chimique, tel est le thème de la journée d’étude organisée, ce lundi, par l’Agence la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs de Tizi Ouzou.
Ce rendez-vous scientifique a été l’occasion pour des médecins spécialistes de développer une multitude de sujets relatifs aux différentes maladies dites professionnelles, notamment quand l’élément chimique en est directement responsable. Les intervenants ont mis en exergue l’importance des textes législatifs et leur nécessaire application par l’employeur.
Le chef de service de prévention de l’Agence CNASCNAS Caisse nationale de la sécurité sociale, M. Baïk, qui a développé la thématique « Améliorer les connaissances pour la prévention du risque chimique » a expliqué l’importance de la connaissance des produits chimiques que l’on fabrique ou que l’on manipule.
La représentante de l’inspection du travail, qui a parlé sur « le CPHS et le rôle de l’inspection du travail », a insisté sur la nécessaire corrélation entre l’employeur et les services médicaux du travail. « Cette corrélation devant exister entre la médecine du travail et l’entreprise employeuse, a-t-elle indiqué, permet non seulement d’assurer les droits du travailleur, victime de la maladie professionnelle ou éventuellement ses ayants-droit, mais aussi permettre aux médecins d’identifier à n’importe quel moment l‘origine de la maladie.
Elle également souligné que certaines maladies, notamment le cancer, peuvent se manifester 20 ou même 30 ans après le départ à la retraite du sujet concerné. La représentante de l’inspection du travail a également plaidé à ce que l’employeur remette une fiche de renseignements de chacun de ses travailleurs partis à la retraite tout en précisant ses activités exactes lorsqu’il était en poste de travail. Pour sa part, le Dr Belmahfoud, médecin du travail à l’EPSP d’Iferhounène a fait une communication autour de la thématique portant sur l’usage du formol.
L’intervenant dira qu’en dépit de forte nocivité, c’est un produit chimique très utilisé par les industries et les institutions de santé. « Le recours au formol même les pays développés, a-t-il souligné, est dû principalement à son coût qui n’est pas élevé en termes financier ».
Notons également que dans son communiqué, l’agence de la CNAS de Tizi Ouzou a relevé que « dans le contexte actuel d’évolutions organisationnelles, sociales, techniques et humaines des entreprises, les travailleurs sont confrontés à des risques d’ordre physique, biologique, chimique et psychologique ». « Pour leur maîtrise, poursuit le rédacteur, différentes solutions sont envisagées, mais les actions mises en place peinent à voir leur concrétisation au niveau des entreprises, la culture de prévention n’est pas toujours ancrée dans ces dernières malgré la volonté politique prouvée et les efforts constants fournis par les pouvoirs publics comme le démontre la ratification par l’Algérie des conventions internationales ainsi que l’étendue de la législation nationale ».
Le document renseigne également que la production et l’utilisation des produits chimiques sur les lieux de travail dans le monde s’est accrue ces dernières années avec le développement industriel puisqu’ « on dénombre actuellement sur le marché plus de 100.000 substances qui, par mélange, donnent des millions de préparations à usage professionnel et domestique ».
Ces produits en question, qui sont utilisés pour leurs propriétés spécifiques sont l’apanage des entreprises spécialisées dans le textile, l’agriculture, les imprimeries, les laboratoires, le bâtiment, etc. Le communiqué relève encore que « sur les 85 tableaux de maladies professionnelles, prévues la législation algérienne, un arrêté interministériel du 5 mai 1996 complété fixant la liste des maladies présumée professionnelles, 58 tableaux concernent des maladies provoquées par des substances chimiques tels que le mercure, le plomb, l’amiante, le benzène, etc. ».
Le document conclut qu’ « une réelle maîtrise des risques chimiques n’est possible que si l’information sur la nature de ces risques (la fiche FDS) et sur les moyens de s’en prémunir circule librement entre ceux qui fabriquent ou importent les produits dangereux et ceux qui les utilisent ».