Jil Jadid participera aux législatives du 12 juin
La participation de Jil Jadid aux prochaines législatives a fait, samedi, l’unanimité au sein de son conseil national.
C’est ce qu’a indiqué, ce dimanche à Alger, le président du parti, Djilali Soufiane, lors d’une conférence de presse, estimant que la composante actuelle du paysage politique fait de son parti «le seul représentant du courant démocratique et de l’opposition authentique».
Sur le plan technique, Djilali Soufiane a affirmé que le parti a formé 50 listes et pu collecter plus de 25 000 signatures à travers plus de 40 wilayas en prévision de la course électorale du 12 juin prochain.
Pour ce qui est des candidats, les listes ont été ouvertes à ceux qui étaient dans le Hirak du 22 février et croient en la vision de Jil Jadid, dont le nombre de nouveaux membres adhérents connaît une courbe ascendante, a-t-il précisé.
Le chef du parti s’est attaqué aux partis ayant opté pour le boycott des prochaines échéances, estimant que ces formations politiques, qui ont déjà participé aux élections organisées sous l’ancien régime, refusent aujourd’hui de participer au rendez-vous du 12 juin sous prétexte que «les conditions démocratiques ne sont pas réunies».
«Selon leur logique, nous étions dans un régime démocratique que le Hirak est venu casser !», a-t-il argué, ajoutant qu’une telle position fait de ces partis «des alliés de l’ancien régime». Pour le patron de Jil Jadid, le parti a toujours eu des positions après évaluation et lecture de la situation politique en toute indépendance et responsabilité.
Il a toujours avancé que le vide politique favoriserait un retour en force des appareils «bouteflikiens». Il considère que la composante actuelle du paysage politique fait de Jil jadid «le seul représentant du courant démocratique». «Le paysage politique du 12 juin est comme suit : il y a des partis « bouteflikiens » qui dirigeaient le pays et dilapidaient ses richesses et qui sont aujourd’hui présents et vont probablement revenir en force car on leur a laissé un vide.
Ce courant « nationaliste » a pris racine et il est toujours capable de porter préjudice à la scène politique. Il y a aussi le courant « islamiste » qui défend, légitimement, ses idées et projets. Ces deux courants constituent désormais la grande majorité de l’activité politique», a-t-il décortiqué.
Cependant, Jil Jadid a regretté que d’autres partis de l’opposition aient décidé de boycotter les prochaines échéances, estimant que leur présence aurait permis de former un «bloc des démocrates» en mesure de s’imposer au sein de la future Assemblée nationale. «Nous allons accomplir notre rôle en bonne et due forme afin de défendre les valeurs démocratiques et la modernité de l’Etat algérien à travers l’exercice d’une opposition authentique», a déclaré le chef du parti, qui se dit pour une citoyenneté basée sur le respect de la diversité des idées, des visions et celle des opinions, non sans insister sur le respect des libertés individuelles.
A en croire les assertions du président du parti, Jil Jadid subissait des pressions et des offres «alléchantes» ont été proposées par des militants issus de certains partis ayant servi l’ancien régime en vue de se présenter comme candidats sur les listes de Jil Jadid. Chose que la direction du parti a refusé, a-t-il fait savoir, soulignant que «le parti réitère son attachement au renouvellement de la classe politique, et que les postes de l’Etat soient confiés à de nouveaux visages censés être l’émanation du peuple et du cœur du Hirak ».
Par ailleurs, Djilali Soufiane a révélé que, lors de l’opération de souscription des signatures, il s’est avéré que les hommes de l’ancien pouvoir sont bel et bien enracinés dans les rouages de l’administration locale, mettant en garde contre certaines dérives observées sur le terrain. Selon ses précisions, certains partis ont procédé à la collecte des signatures à travers des listes préétablies sans avoir obtenu au préalable l’accord des électeurs, ce qui constitue, selon lui,
«une grave dérive». En somme, le parti participe au jeu politique en vue d’instaurer l’esprit du Hirak au sein des institutions de l’Etat et de faire émerger une nouvelle carte politique tant revendiquée par le peuple. Telle est l’intime conviction de Jil Jadid.