«J’ai prêté 650 000 euros à l’épouse de l’ex-PDG de la Sonatrach !»

Le quatrième jour du procès des ex-cadres et ex-fonctionnaires de la Sonatrach s’est poursuivi hier par l’audition, au deuxième jour consécutif du principal accusé, Al Ismail Djaffer Réda, par le président du tribunal criminel d’Alger Rekkad Mohamed.
En effet, le quatrième jour de l’affaire de l’ex-premier responsable du géant pétrolier Mohamed Meziane, et des dix-huit autres inculpés poursuivis pour malversations ayant conduit à la dilapidation de sommes colossales en dinars et en devises, était riche en déclarations contrairement aux trois premiers jours durant lesquels le mis en cause s’est abstenu.
L’inculpé, incarcéré à El Harrach, a affirmé au président du tribunal : « Je n’ai jamais dit aux enquêteurs que j’ai acheté un appartement personnel en cœur de la capitale française Paris. »
Il a affirmé au juge : « J’ai prêté six cent-cinquante-mille euros à l’épouse de Meziane Mohamed pour l’acquisition d’un appartement à Paris et ce dans le but de rester et se soigner.
Cette dernière suivait des séances de thérapie dans un hôpital parisien. Je voulais porter aide et assistance à la défunte épouse de l’ex-patron de la Sonatrach et en même temps la mère de l’un de mes meilleurs amis c’est-à-dire son fils Mohamed Réda ».
L’accusé, qui était entouré de ses avocats et à leur tête Me Bouchachi Mustapha, a par ailleurs, indiqué que : « Mohamed Réda et moi, nous nous sommes entendus sur le remboursement de cette somme d’argent c’est-à-dire six cent -cinquante-mille euros sur une durée de trois mois ! ».
Il est vite interrompu par le président Rekkad : « A ce que je sache, l’épouse de Mohamed Meziane pouvait être prise en charge par la Sonatrach qui avait conclu une convention avec la société Europe Assistance installée à Paris et qui était spécialisée dans le domaine des secours. A ma connaissance, elle n’avait pas besoin de vous pour l’assister ! ».
Et l’inculpé de répondre : « Je l’ai fait par humanisme, monsieur le président ! »
A la question du président de savoir lequel de vous ou de Mohamed Réda Meziane, avait demandé au notaire la rédaction de la reconnaissance des dettes, l’inculpé répond. « C’est moi qui l’ai demandé au notaire pour les besoins de la comptabilité de ma société, monsieur le président ! ».
« Est-ce que vous pouvez nous dire si vous avez versé des sommes en devises à quiconque durant la période allant de 2006 à 2008 ? » interroge le président
L’inculpé a clamé haut et fort en direction du président : « Non ! Non ! Monsieur le président ! ».
Ce dernier perd de son assurance lorsque le juge en charge du dossier lui a fait savoir qu’il est en possession de documents bancaires qui prouvent qu’il avait versé des montants faramineux en euros à la famille Meziane et à leur tête le père Mohamed Meziane 10 000 euros, 12 000 euros et 19 000 euros pour Mohamed Réda. Coincé par les affirmations du juge, l’inculpé a essayé de le convaincre en déclarant :
« Je voulais porter aide et assistance à toute la famille notamment à l’épouse qui souffrait d’une grave maladie ». « Est-ce que Mohamed Meziane était au courant que vous avez acheté un appartement à Paris au nom de son épouse, à six-cent cinquante-mille euros ? », coupe le président
Paniqué, le mis en cause qui jetait des regards évasifs sur ses avocats a répondu : « Oui ! Oui ! Monsieur le président ! Il était au courant… »
« Pouvez-vous nous dire si ces sommes d’argent ont été transférées de votre compte sur décision personnelle ou sur demande de Meziane Mohamed Réda ? ». Interroge le juge
« J’ai procédé au transfert de ces sommes colossales sur demande de Mohamed Réda. Je ne pouvais pas lui refuser la demande pour la simple raison qu’il était mon ami intime et mon associé au sein de la société Contel Algérie ».
« Est-ce que l’ex-PDG Mohamed Meziane était au courant que son fils Réda Mohamed était associé avec vous ? ». Demande le président
« Absolument monsieur le juge ! Il était au courant de toutes les transactions commerciales qui me liaient à son fils ! ».
« D’où provenait l’argent transféré depuis votre compte personnel à la famille Meziane ? » Questionne le président.
« C’est mon propre argent ! J’ai deux sociétés privées !… ».
Le mis en cause, a par ailleurs, avoué avoir été reçu par l’ex-patron de la Sonatrach et 20 autres hauts responsables sur recommandation de son fils Réda Mohamed Meziane pour discuter sur d’éventuels projets que sa société devait réaliser.
Il a enfin affirmé que la famille Meziane ne lui a pas encore remboursé les sommes de 10 000, 12 000 et 19 000 euros. Al Ismail Djaffer Réda a en outre affirmé avoir acheté une villa sise à Kheraissia à 45 millions de dinars auprès de la famille Meziane.
Au moment où nous mettons sous presse, le président du tribunal criminel d’Alger a entamé l’audition du deuxième accusé Hassaine Mohamed, Alors directeur de l’unité de production au sein de la Sonatrach.
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