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Nationale

Intoxication alimentaire : Un danger de santé publique

Intoxication alimentaire : Un danger de santé publique

Les étudiants vivent, au quotidien, un cauchemar dans les restaurants universitaires. Des repas « sans goût, infesté d’insectes et de cafards » sont servis dans la majorité des cités universitaires et dans les restaurants des facultés. En plus de « la salubrité et de la situation catastrophiques » de ces résidences, la qualité des repas a été à l’origine de dizaines de cas d’intoxication alimentaire, selon des témoignages recueillis par le Jeune Indépendant.

L’Etat algérien consacre chaque année un budget conséquent pour la gestion des restaurants et résidences universitaires, mais la « triste réalité » vécue par les étudiants ne traduit nullement les efforts consentis par les hautes autorités du pays pour instaurer un climat idoine à la créativité et à l’invention au sein de l’université algérienne.

Aymen, en première année science de l’information et de la communication, résidant à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane, à Alger, a mis en avant la situation catastrophique en termes de services médiocres et de repas « infects » fournis aux étudiants. « Nous sommes victimes de la mauvaise qualité de la nourriture qui nous est proposée. La plupart du temps, nous restions sur notre faim. Je me rappelle avoir eu, un jour, au menu une salade infestée de petits insectes. J’ai été malade toute la journée rien qu’en voyant le repas », a-t-il confié.

L’étudiant a évoqué la saleté accumulée dans le hall et les odeurs dégoûtantes qui empêchent les étudiants de profiter de leur soi-disant repas.

Amel, une jeune étudiante en deuxième année de sciences politiques, résidant à l’université de Mostaganem, a indiqué que les étudiants sont contraints de faire appel à des restaurants privés, étant donné l’état déplorable de la restauration dans la cité universitaire. « Même les ustensiles avec lesquels nous sommes censés manger sont sales. Les petits cafards circulent normalement sous nos pieds », a-t-elle ajouté.     

Pour sa part, Fadi Tamim, chef de l’Organisation nationale pour la protection des consommateurs, a déclaré que la situation des restaurants universitaires est terrible, car la plupart d’entre eux se noient dans la moisissure et la saleté, en plus de la piètre qualité des services et des repas, et ce selon les plaintes accompagnées de photos que nous avons reçues d’étudiants de plusieurs régions. Ce qui montre la dure réalité des restaurants universitaires.

Le porte-parole a ajouté que le manque d’hygiène, de gestion et de qualité des aliments entraîne inévitablement des intoxications alimentaires, lesquelles peuvent nuire à la santé publique.

Il convient de noter que pas moins de 67 étudiantes universitaires résidant au campus universitaire de 2000 lits pour filles à Mostaganem ont contracté une intoxication alimentaire collective. Selon les autorités sanitaires de la wilaya, les étudiantes présentaient des signes douteux et étaient toutes traumatisées, ajoutant que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour leur prise en charge. La même source a souligné que les étudiantes ont quitté le CHU après avoir reçu les soins nécessaires.

Le phénomène de l’intoxication alimentaire a même touché le milieu scolaire. En effet, 59 cas d’intoxication alimentaire ont été enregistrés, jeudi dernier, chez des collégiens dans la localité de Milian, à Aïn Defla. Ces derniers souffrant de douleurs abdominales se sont présentés à l’hôpital de la même localité. Neuf d’entre eux ont été retenus à l’hôpital.

Lors de leur passage sur une chaîne privée, les collégiens hospitalisés se plaignaient de douleurs au ventre, de maux de tête et de vomissements. Même si la cause effective de cette intoxication n’est pas encore déterminée, ils ont déclaré que l’intoxication dont ils ont été victimes a été causée par la consommation d’un yaourt périmé. Des prélèvements devaient être effectués sur les repas consommés le jour de l’incident.

Par ailleurs, les parents d’élèves, inquiets pour la santé de leurs enfants, se sont dirigés vers les urgences pour consultation, mais heureusement, il y a eu beaucoup plus de peur que de mal.

2021 a enregistré de nombreux cas d’intoxication alimentaire  

Près de 80 personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire dans la commune d’Ouenza à Tébessa, et ce après avoir consommé des sandwichs, a appris le Jeune Indépendant auprès du directeur de l’établissement public hospitalier (EPH) de cette collectivité, Nabil Filali. Les victimes ont afflué, présentant les symptômes d’une intoxication alimentaire, notamment des nausées, des douleurs abdominales, des vomissements et de la diarrhée, a précisé ce responsable.

Les victimes ont reçu les premiers soins nécessaires, a-t-il indiqué, relevant que la plupart des personnes atteintes ont déjà quitté cet établissement de santé et regagné leurs domiciles respectifs, tandis que certains d’entre eux sont encore sous surveillance médicale. Une enquête épidémiologique a été ouverte pour déterminer les causes réelles de cette intoxication alimentaire collective.

Par ailleurs, pas moins de 120 personnes de tous âges ont été victimes d’une intoxication alimentaire collective, lors d’une fête de mariage dans la commune d’Héliopolis (wilaya de Guelma), a indiqué la cellule de communication de la wilaya. La même source a précisé sur la page officielle de la wilaya que le wali, Kamel Eddine Kerbouche, s’est rendu à l’établissement hospitalier public (EPH) Ibn Zohr, du chef-lieu de wilaya, pour s’enquérir de l’état de santé des personnes touchées qui y ont été admises, tandis que le reste des victimes de l’intoxication ont été transférées à l’hôpital El Hakim-Okbi ainsi que dans certaines autres structures de santé publique de proximité. L’enquête épidémiologique a mis en évidence que les victimes de l’intoxication alimentaire collective avaient consommé des mets impropres lors de cette fête de mariage, laquelle « n’était pas autorisée », a souligné M. Kerbouche.

L’intoxication alimentaire est un problème de santé publique

Pour sa part, le Pr Abderrezak Bouamra, chef du service d’épidémiologie et de médecine préventive à l’EPH de Tipasa, a déclaré au Jeune Indépendant que le phénomène des toxi-infections alimentaires est un problème de santé publique vu les complications engendrées par cette maladie, laquelle peut mener à la mort. Selon lui, la prévention est capitale, d’où la nécessité d’adopter des gestes à même de protéger le consommateur, en respectant les mesures d’hygiène, notamment celles liées aux locaux, aux ustensiles mais aussi à l’hygiène corporelle de la personne qui prépare l’aliment. Il est également question de respecter la chaîne de froid et l’organisation de stockage des aliments. Il a expliqué que lorsque qu’au moins deux personnes partagent le même repas, on peut parler de toxi-infection alimentaire. 

Il a mis en avant le mode de transmission directe de la maladie, à travers la toux, l’éternuement. Ainsi, la toxi-infection alimentaire se transmet par voie aérienne. La transmission indirecte se fait, pour sa part, à travers un moyen intermédiaire, notamment les mains ou l’eau potable. « C’est la raison pour laquelle on exige le lavage des mains et celui des ustensiles », a-t-il souligné.

On ne peut pas incriminer un aliment ou l’identifier comme étant l’aliment responsable d’une quelconque intoxication alimentaire avant de faire une investigation au niveau du service d’épidémiologie.  

 

 



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