Arrestation d’une dangereuse bande à Douera

La violence prend quotidiennement de l’ampleur sous différentes formes, notamment dans les quartiers, semant la terreur parmi les habitants. Plusieurs cités sont le théâtre d’incidents violents qui se produisent de façon régulière, instaurant un climat de peur et d’insécurité parmi les citoyens. Les agressions, les vols et le trafic de drogue s’y multiplient, orchestrés par des bandes dont l’entreprise ne cesse de croître.

Face à cette montée en puissance de la criminalité, les services de la Gendarmerie nationale de Douéra à Alger ont récemment mené une opération d’envergure pour démanteler l’une de ces bandes particulièrement dangereuses.

Composée de dix individus, elle était impliquée dans plusieurs affaires de vol avec violence. Les quartiers 20, 22, 23 des cités AADL, le quartier des Frères Kéhal et la cité Sidi Bennour, à Dekakna, étaient leurs terrains de prédilection, a précisé, ce dimanche ce corps de sécurité dans un communiqué.

La Gendarmerie nationale a fait une descente suite aux plaintes des habitants qui ont témoigné de rixes à l’arme blanche, devenues monnaie courante, entre cette bande criminelle et des citoyens du quartier des Frères Kéhal. Outre ces actes violents, la population était confrontée à un fléau de trafic de drogues de tous types, générant une anxiété et une grande terreur chez les habitants de ces quartiers.

Selon la même source, « des descentes ont ensuite été menées dans le cadre d’un plan bien ficelé, mis en place par les mêmes services, pour identifier et arrêter les membres de cette bande criminelle, en coordination permanente avec le procureur de la République et sous la supervision permanente du commandant de la section de Douéra ».

Cette descente, qui s’est produite entre 5 heures et 15 heures, concernait les territoires de wilayas avoisinantes en vue d’arrêter le reste des éléments de la bande, en coordination avec les commandants d’unités territorialement compétentes.

L’opération « s’est soldée par un succès et a abouti à l’arrestation de 10 individus, la majorité des repris de justice, impliqués dans plusieurs affaires de vols avec violence, ainsi que l’arrestation du chef de la bande, un dangereux criminel, et la saisie d’armes blanches, de différents calibres et types, d’un fusil Harpon et de 8 chiens dangereux dressés », a affirmé la même source.

Lors de l’arrestation des membres de la bande, ces derniers « ont incité les familles à s’opposer à la force publique en lançant des pierres, mais la sagesse des membres de la Gendarmerie nationale et la rapidité de perquisition ont permis d’arrêter la plupart des membres de la bande qui semaient la terreur dans les quartiers en question », a ajouté la même source.

Après parachèvement des procédures légales, « les mis en cause seront déférés devant les juridictions compétentes pour délit d’association de malfaiteurs dans le but de préparer le délit de vol en réunion et récidive, association d’une bande de quartier, menaces de violence avec armes blanches, rassemblement armé, destruction volontaire des biens de tiers, bagarres, trouble à l’ordre public et à la quiétude publique, coups et blessures volontaires avec armes blanches », a fait savoir la Gendarmerie nationale.

La prévention avant la répression 

Des mesures urgentes pour faire face à ce phénomène, qui prend de l’ampleur, ont été prises par l’Algérie. Ces dernières visent à lutter contre ce fléau social. Au mois de mars dernier, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, avait rappelé la promulgation de l’ordonnance 03-20 du 30 août 2022, qui criminalise les actes de délinquance urbaine. Mais, selon lui, les dispositions coercitives prises contre les bandes semant la terreur dans les quartiers ne sont appliquées que si de multiples tentatives d’empêcher les actes de violence en amont échouent.

Le ministre avait également affirmé que les services de sécurité veillent au respect de l’intégrité physique et de la propriété privée. Ces derniers fondent essentiellement leurs interventions sur « les aspects préventifs et de sensibilisation ainsi que sur les actions de dissuasion ».

Cette stratégie s’appuie sur de nombreux mécanismes et instances, dont le comité national de prévention des gangs de quartiers, installée au département de tutelle avec des démembrements dans les wilayas qui connaissent une recrudescence du phénomène.

En premier lieu, il est important, selon le premier responsable du secteur, d’informer et de sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à une appartenance à un gang, ainsi que sur les conséquences dramatiques de la délinquance et de la toxicomanie. Ensuite, il avait insisté sur le rôle du mouvement associatif et de la société civile dans le domaine de la prévention des différents fléaux sociaux, « en étant à l’écoute des préoccupations des jeunes au niveau des nouveaux quartiers et des quartiers qui connaissent une forte criminalité ».

Brahim Merad avait précisé que les villes de l’Est étaient les plus touchées par le phénomène, suivies de la région du Centre, puis de l’Ouest. Dans le détail, la wilaya de Blida se positionnait en pole position des villes les plus gangrenées, talonnée par Alger, Constantine, Oran, Khenchela et Biskra.

Le ministre avait avancé quelques chiffres bilan des opérations entreprises en 2022, concernant l’éradication de ce phénomène. Il s’agit de 147 affaires bouclées, impliquant 981 personnes dont 539 placées en détention provisoire et 118 sous contrôle judiciaire. 138 personnes avaient été convoquées en citation directe et 43 en comparution immédiate. 79 suspects avaient été libérés tandis que 51 dossiers restaient en suspens.

Durant cette même année, 85 538 affaires de trafic de drogue et de psychotropes avaient été enregistrées, impliquant 97 863 individus, avec la saisie de plus de 5 tonnes de drogue. Des chiffres élevés par rapport à 2021.