Inquiétante progression des détournements de fonds

Les entreprises publiques et privées font face à des détournements de fonds sans précédent. A Alger, et en l’espace de trois jours seulement, trois affaires de ce genre ont été élucidées par les éléments de la Sûreté d’Alger. Les responsables ne sont autres que des employés, dont des femmes.
Les éléments de la police judiciaire de la Sûreté d’Alger ont arrêté six fraudeurs présumés dont quatre fonctionnaires et deux jeunes femmes, dans le cadre de trois affaires de détournement de fonds estimés à trois milliards de centimes. Les mis en cause ont tous été mis en prison.
Selon la direction des relations publiques de la Sûreté d’Alger, la première affaire, a eu lieu dans la commune de Chéraga. Trois personnes ont été appréhendées par les éléments de la PJ de Chéraga dans le cadre d’un détournement de fonds au préjudice de l’entreprise privée Petrosar.
Les mis en cause, dont deux jeunes femmes, étaient employés dans ladite entreprise. Ils sont accusés de trafic de sceaux, avec de nombreuses copies de demandes fictives, de fausses factures et enfin de détournement de 600 millions de centimes. Tout a commencé suite à une plainte déposée par le directeur général de l’entreprise privée Petrosar contre la contrôleuse de gestion de ladite entreprise.
Celle-ci a été accusée d’avoir utilisé de faux sceaux sous le nom de Petrosar. Le plaignant a déclaré ne pas avoir été au courant de l’utilisation de ces sceaux par la contrôleuse de gestion jusqu’à la disparition des 600 millions de centimes des fonds de l’entreprise. Les policiers chargés de cette affaire ont commencé par interpeller l’intéressée, qui n’a pas tardé à faire des aveux.
Elle qui a avoué avoir détourné 600 millions de centimes avec l’aide de sa collègue qui, elle, occupait un poste au service finances et trésorerie.
Les deux femmes avaient d’autres complices qui, pour leur part, étaient chargés de fabriquer de faux sceaux administratifs sous le nom de Petrosar afin de falsifier les documents de base et, de ce fait, détourner de l’argent de la société avec une grande facilité et sans laisser aucune trace.
Pour parvenir à leurs fins, ils ont fait appel à des gens étrangers à l’entreprise pour établir une facture factice en vue du détournement de fonds de l’entreprise.
Selon la Sûreté d’Alger, la contrôleuse de gestion a avoué aux enquêteurs avoir volé l’argent par vengeance, car le directeur général avait décidé d’augmenter les salaires de l’ensemble des employés à l’exception du sien et de celui de sa collègue, qui travaillait au service finances et trésorerie.
Les investigations de la PJ ont également démontré que la principale suspecte dans cette affaire avait fait appel à un ex-employé de Petrosar pour lui trouver un bon faussaire, qui truquerait des factures et des sceaux portant le nom de l’entreprise. Cet ex-employé a donc, à son tour, fait appel à son cousin qui possède un local de vente de pièces de rechange pour automobiles
Quant à l’employée au service finances et trésorerie, elle était chargée de s’occuper des démarches administratives, notamment de falsifier des documents de base pour obtenir des chèques bancaires avec des sommes faramineuses.
Six documents de base ont été ainsi falsifiés par la bande, ce qui leur a permis de détourner 600 millions de centimes. La contrôleuse de gestion, soit la principale mise en cause dans cette affaire, a réussi à quitter le territoire national. Elle serait en France, apprend-on d’une source proche du dossier.
Ils ont dérobé 1,4 milliard de centimes à Alger-Centre
Dans une affaire traitée par les éléments de la section des atteintes aux biens de la brigade criminelle de la Sûreté d’Alger, deux jeunes personnes ont été arrêtées suite au cambriolage d’un véhicule à bord duquel une 1, 4 milliard de centimes a été volé.
L’un des deux mis en cause était employé dans une société privée basée à Alger et utilisait un appareil capable de brouiller le système de sécurité des véhicules, il avait pour objectif de dérober de l’argent à l’intérieur des voitures. L’affaire s’est déroulée il y a quelques jours à Alger-Centre.
Le cambrioleur, apparemment bien informé sur la présence de plus d’un milliard de centimes en liquide à l’intérieur de la malle d’une voiture de location, a soigneusement surveillé sa victime avant de passer à l’action.
Après avoir brouillé le système de sécurité du véhicule ciblé, il a briser l’une des vitres et s’est emparé d’une valise contenant plus d’un milliard de centimes. A son retour la victime, a constaté la disparition de la valise qui contenait 1,4 milliard de centimes, et alerté les éléments de la brigade criminelle de la division Centre qui se sont déplacés sur les lieux.
Ils ont d’abord relevé les empreintes digitales laissées par le cambrioleur mais aussi, ils ont exploité les vidéos des caméras de surveillance aux alentours, ce qui a amplement contribué à démasquer les auteurs.
Les vidéos ont montré le visage des deux voleurs présumés ainsi que la marque du véhicule utilisé par ces derniers. L’un des deux a été interpellé un jour après le cambriolage en possession de 11,5 millions de centimes.
La perquisition de son domicile a permis aux policiers de saisir encore 10 millions de centimes ainsi que trois couteaux et le brouilleur utilisé lors du vol. Interrogé, le mis en cause a avoué le vol et a dénoncé son complice, un récidiviste recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt lancé à son encontre par le tribunal d’Alger pour le même genre de délit. Ils ont été placés en détention, selon la Sûreté d’Alger.
Un gardien détourne un milliard de centimes
La seconde affaire de détournement a eu lieu au Centre de distribution et de documentation éducative (CDDE) d’Alger-Ouest, à Draria. Un gardien de ce centre a été arrêté par la police judiciaire pour détournement de plusieurs lots de livres scolaires estimés à un milliard de centimes.
Dès la rentrée scolaire, le Centre de distribution et de documentation éducative d’Alger-Ouest a commencé la grande distribution des livres scolaires au profit des élèves de différentes classes et tous niveaux, privées et publiques.
Le nombre de livres préparés et stockés avant la rentrée scolaire était pourtant suffisant. Cette situation alarmante, prévue par le ministère de l’Education nationale vu les promesses des éditeurs, a poussé le CDDE à faire une course contre la montre pour éviter une pénurie.
Au fur et à mesure que les jours passaient, le manque de livres ne faisait que s’amplifiait au CDDE d’Alger-Ouest, ce qui a poussé le directeur général à placer des caméras pour surveiller les dépôts où sont stockés les livres scolaires. Le chargé du dépôt ainsi que le gestionnaire et le gardien ont été équipés de téléphones mobiles pour garder le contact au moment de la surveillance du dépôt.
Quelques jours avant la disparition d’un grand lot de livres, le chargé du dépôt a appelé le directeur général pour l’informer qu’il avait trouvé la porte du dépôt ouverte au moment de son arrivée. Très vite sur les lieux, le directeur général du CDDE a été attiré par la présence d’une voiture de service en stationnement, dont la malle était pleine de livres scolaires et les clefs chez le gardien.
A la vue du directeur général, ce dernier a tenté de s’enfuir, laissant derrière lui les preuves flagrantes de son implication dans le vol des livres. Alertés, les éléments de la police de Draria se sont déplacés sur les lieux où, ils ont découvert 128 livres scolaires de différents niveaux soigneusement dissimulés dans une boîte en fer.
En fouillant le dépôt, les policiers ont également mis la main sur deux lettres contenant une longue liste de commandes de livres scolaires, ce qui confirmait l’implication d’autres personnes dans cette affaire. Un double des clés du dépôt a été également découvert sur les lieux suite à une minutieuse fouille.
Les enquêteurs ont également découvert plusieurs carnets de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance, tous alimentés avec de grosses sommes d’argent. Le mis en cause à savoir le gardien, les avait tous ouvert à la même date au nom de ses fils. Sachant qu’il avait laissé derrière lui des preuves flagrantes, le gardien a fini par se rendre aux policiers.
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