Industrie pharmaceutique : Des mesures strictes pour contrôler le marché

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a mis en avant, ce lundi, la nécessité de développer la production pharmaceutique à travers la régulation du marché des médicaments ainsi que de garantir leur disponibilité, en sus de la nécessité d’intégrer la numérisation dans le secteur.
Lors d’une audition devant la commission de la santé de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a passé en revue les réalisations de son secteur mais surtout les perspectives à même de réduire la facture d’importation des médicaments.
Le ministre a ainsi fait savoir que la production locale a réussi à couvrir les besoins locaux en médicaments à hauteur de 68 %. Il est prévu que ce pourcentage atteigne 70 % avec l’augmentation des capacités de production au cours du second semestre de l’année en cours pour certains médicaments comme l’insuline.
Aoun a affirmé que la plupart des problèmes liés à la disponibilité de l’insuline, des collyres ou encore des pilules contraceptives ne sont plus posés, signalant l’amélioration de la disponibilité de ces médicaments sur le marché par rapport à la fin de 2022.
Insuline : la production nationale a réduit la facture d’importation
Le ministre a, en outre, affirmé que la construction de l’usine de production d’insuline permet d’économiser 100 millions d’euros par an. Il a également annoncé que l’octroi d’une licence à une usine de montage de stylos à insuline à Boufarik permettra de réduire de 44 millions de dollars la facture d’importation d’ici à 2024.
Le même responsable a indiqué que la facture d’importation en insuline a baissé durant l’année 2023, atteignant environ 68 millions d’euros, soit 21 % par rapport à la facture de 2022, estimée aux environs de 320 millions d’euros.
Anticancéreux : de nouveaux projets approuvés
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique est, par ailleurs, revenu sur la production des anticancéreux. Il a révélé que six projets de production de médicaments anticancéreux ont été approuvés, tenant compte de la production de formes injectables de médicaments anticancéreux, qui devrait débuter au deuxième semestre 2024.
De plus, des fabricants locaux, tels que le complexe Saidal, seront accompagnés pour produire d’autres types de médicament qui ont souffert de problèmes de disponibilité, tels que les gouttes ophtalmiques et les hormones de croissance, en sus de la réhabilitation des usines conformément aux bonnes pratiques pour produire des pilules contraceptives avec des capacités de production élevées.
Il a rappelé, dans ce sens, que la priorité en 2023 était de se diriger vers la production de médicaments à haute valeur ajoutée, qui sont exclusivement importés, afin de sortir de la dépendance aux importations.
Pour ce qui est de la pénurie d’anesthésique dentaire, signalée par les professionnels, le ministre a révélé que cette pénurie est due au monopole d’un laboratoire étranger. Ce laboratoire a acheté de grandes quantités d’anesthésique et les a vendues à des prix exorbitants, allant de 5 à 15 euros. Le gouvernement a rejeté cette pratique et a mis en place des mesures pour remédier à la pénurie.
Dans cette optique, M. Aoun a indiqué que son département a mis 6 850 000 doses d’anesthésique sur le marché. 600 000 doses supplémentaires seront distribuées cette semaine. Le ministre a également expliqué que le gouvernement continue de diversifier les sources d’approvisionnement en matière de médicaments anesthésiques, et ce à travers l’implantation de quatre projets de production locaux.
S’agissant de la digitalisation du secteur, le ministre a mis l’accent sur le rôle de la numérisation dans la garantie de l’abondance des médicaments, le suivi de leur acheminement et la lutte contre toutes les pratiques commerciales illégales. Il a, en outre, expliqué que la plate-forme numérique du ministère comprend actuellement des données relatives aux programmes de production et de livraison conformément aux programmes d’importation, ainsi que des relevés hebdomadaires sur les stocks des producteurs, des importateurs et les quantités de matériel pharmaceutique distribuées. A cet égard, plus de 5 000 relevés ont été reçus et traités hebdomadairement, a précisé le ministre.
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