Industrie automobile: Pas de modification du cahier des charges
Le traitement des dossiers des constructeurs automobiles s’effectue toujours selon le décret exécutif fixant les conditions et modalités d’exercice de cette activité. Le ministère de l’Industrie a en effet démenti certaines informations publiées dans la presse nationale faisant état de modifications qui auraient été introduites aux dispositions du cahier des charges régissant cette activité. Le ministère écarte aussi toute éventuelle décision dans ce sens à l’avenir.
«L’opération de traitement des dossiers relatifs à la construction automobile se déroule conformément au décret exécutif 20-226 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de construction de véhicules, publié dans le Journal officiel numéro 49, sans modification ni intention de révision de ses dispositions», a indiqué le ministère dans un communiqué rendu public jeudi dernier. La publication de ces informations intervient dans un contexte marqué par la controverse que connaît l’activité de la construction automobile. La liste des premiers bénéficiaires de l’agrément sera prochainement dévoilée. «Il appartient à la presse nationale de ne pas distiller d’informations sans sources sûres ni visées contrariées de parties cherchant tout moyen de voir leurs propres intérêts érigés en repères légaux et réglementaires de l’Etat, ce qui ne saurait exister à l’avenir», a précisé la même source.
Ces prétendues modifications porteraient, rappelons-le, sur «l’annulation de l’exigence de la phase emboutissage, qui nécessite de gros investissements de la part des opérateurs. Une demande qui aurait été exprimée par nombre de constructeurs mondiaux intéressés par le marché algérien et qui pourrait être compensée dès le démarrage par les ateliers de soudure de peinture ainsi que l’intégration de la sous-traitance». Pour rappel, le département de Ferhat Aït Ali Braham a reçu plus de 100 dossiers d’opérateurs nationaux pour l’obtention de l’agrément ou encore pour réaliser les projets de construction automobile. Selon les déclarations du ministre, il y a deux mois, 80% des candidats étaient des opérateurs nationaux inscrits sur la plate-forme numérique mise en place par le ministère de l’Industrie pour la sélection des futurs concessionnaires qui seront autorisés à exercer en tant qu’importateurs de véhicules neufs, conformément aux exigences du cahier des charges. Quant au 20% restants, il s’agit des opérateurs nationaux et étrangers désirant se lancer dans la construction automobile, dont cinq entreprises sont intéressées par l’activité de fabrication de véhicules touristiques. Par ailleurs, le ministre s’est exprimé sur la situation de faillite que connaît l’Entreprise nationale des industries électroménagères (ENIEM), estimant que «cette dernière a coûté des milliards sans qu’il y ait de résultats».
«Il est inconcevable qu’une entreprise industrielle productive ne réalise pas de profits. ENIEM souffre de déficit en attendant d’obtenir des prêts bancaires si les banques acceptent», a déclaré le ministre. Pour leur part, les responsables de la direction de l’ENIEM considèrent que l’entreprise n’a pas bénéficié de crédits bancaires depuis 2009 et fait face actuellement à des contraintes financières et d’approvisionnement en matières premières. Une situation qui a poussé la direction à prendre, lundi passé, la décision de mettre ses employés en arrêt technique pour une durée de 30 jours, et ce à compter du 1er décembre, provoquant ainsi un mouvement de protestation parmi les employés.