Législatives: les indépendants en force – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Législatives: les indépendants en force

Législatives: les indépendants en force
La tendance est inédite et sans précédent. Pour la première fois dans l’histoire électorale du pays, les listes indépendantes en lice dans des élections sont majoritaires et dépassent de loin les listes des partis politiques. Ainsi, la tradition dominatrice des formations est brisée grâce à plusieurs facteurs favorables qui ont boosté ce score inattendu des indépendants. 
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a, lors d’un point de presse tenu dimanche dernier à l’issue d’une rencontre avec des leaders de 18 partis politiques, fait état de 837 listes indépendantes et de 646 listes de partis politiques, sur l’ensemble de 1483 listes qui ont été acceptées « sans réserve » pour prendre part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain.
Des chiffres qui démontrent cette nouvelle tendance, notamment chez les jeunes algériens, cadres, fonctionnaires ou enseignants, de postuler à des sièges sans passer par un parti politique. Avant, les partis politiques étaient les seuls acteurs, les décideurs qui donnaient le quitus final aux candidats, les seuls qui trient et qui font le choix selon des considérations propres à ce parti ou selon des normes subjectives.
Cette fois, les données ont changé. Avec un nombre aussi élevé de listes indépendantes, on peut dire qu’il s’agit d’un véritable tournant dans la vie politique nationale. Cela va bouleverser, les équilibres politiques au sein de la future Assemblée, et pourrait bien encourager d’autres milliers potentiels candidats à se lancer dans l’aventure dans les prochaines élections communales et wilayales, prévues l’an prochain.
Pour les observateurs, le renversement de cette tendance dans la course pour les législatives du 12 juin, s’explique surtout par le phénomène de rejet des organisations traditionnelles, comme les partis, dont la gestion interne, ses lourdeurs et l’autocratie ambiante, ne plaident guère pour un militantisme souple, pragmatique et efficace. L’émergence en force des listes indépendantes traduit donc la faillite des partis politiques, qui n’arrivent plus à drainer de nouveaux militants.
Des partis qui ne semblent point peser sur le déroulement des événements sociaux dans le pays, complètement out et « hors cadre » des préoccupations de la société. Pire encore, selon les analystes, la décrédibilisation des partis politiques dans leur forme passée et actuelle n’est guère une orchestration ou un simple épiphénomène. Pour beaucoup, la tendance est lourde.
Sinon comment expliquer que même ces partis politiques, dits puissants et très présents, se sont mis à solliciter des candidats non militants, qui ne possèdent aucune carte d’adhésion à leurs structures, et qui n’ont jamais participé à une quelconque rencontre, meeting ou rassemblement d’un parti. Comment expliquer que des partis comme le MSP, dont le président Makri s’enorgueillit pourtant de diriger le plus grand parti d’opposition, ratisse au sein des catégories jeunes non militants. Ce changement est important et dénote déjà une révision dans la stratégie de ces partis politiques dans leurs approches des élections. Ainsi, Abderrazak Makri, président du MSP, a  fait état de la participation de son parti avec 584 candidats, dont 330 non militants, donc plus de la moitié.
Le Mouvement El-Bina fait partie des partis politiques ayant opté pour cette stratégie, dont le premier responsable, Abdelkader Bengrina, avait déclaré que plus de 65% des candidats sur les listes du Mouvement pour les prochaines élections législatives, ne sont pas des militants de son parti.
L’ouverture organique à des candidats non militants est une décision presque nécessaire, voire vitale, venue appuyer la présence des partis politiques dans les enjeux électoraux.
Cependant, l’engouement des candidats indépendants pour les prochaines législatives a été surtout motivé par l’appel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux jeunes de participer à la vie politique pour l’édification de nouvelles institutions « crédibles ».
Lors d’un Conseil des ministres, Tebboune avait donné des instructions afin de prendre toutes les dispositions relatives à l’appui et à l’encouragement des jeunes à participer aux législatives pour parvenir à « des élections démocratiques qui traduisent le véritable changement ».

Le chef de l’Etat avait même ordonné de mettre à la disposition des jeunes candidats, gratuitement, des salles et les affiches publicitaires.

Pour rappel, L’ANIE a réceptionné 4900 listes ayant exprimé leur intention de prendre part aux législatives du 12 juin prochain et ayant retiré les formulaires de candidature. Ses services ont enregistré 2490 listes ayant déposé les formulaires de candidature, dont 1237 présentées au titre d’un parti politique et 1253 listes indépendantes. Un total de 1483 listes ont été acceptées « sans réserve », dont 646 listes présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes.

L’ANIE a indiqué que le nombre des listes acceptées, mais qui comptent un candidat rejeté, a atteint 898 listes dont 462 listes présentées au titre d’un parti politique et 436 listes indépendantes.

Pour les listes indépendantes, chaque liste doit être appuyée, pour chaque siège à pourvoir, par, au moins, 100 signatures des électeurs de la circonscription électorale.

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