Inculpation de Poutine par la CPI : La justice de deux poids deux mesures
Quand l’hôpital se moque de la charité ! La Cour Pénale Internationale (CPI) a émis vendredi un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. La cause ? L’opération spéciale russe en Ukraine ? Non ! Le chef de l’Etat russe est accusé d’avoir déporté illégalement des enfants ukrainiens vers la Russie. Un « crime de guerre » selon la CPI.
Cette instance internationale inféodée aux intérêts américains feint d’omettre la raison de cette « déportation », soit les bombardements ukrainiens au quotidien depuis 2014 contre les populations du Donbass. Elle oublie aussi que deux Etats au monde restent au-dessus de toute loi : les Etats-Unis et Israël, notamment celle-ci coupable d’assassinats quotidiens contre le peuple palestinien.
Dans un communiqué rendu public vendredi, la CPI annonce avoir « émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie ». Outre l’effet d’annonce et les répercussions psychologiques de ce communiqué sur les opinions publiques occidentales et ukrainienne, cette décision n’a aucune conséquance concrète sur la réalité des choses. La Russie ayant quitté toutes les instances de la CPI, les décisions de celle-ci n’ont aucune emprise sur elle, Moscou n’étant plus concerné par les décisions de la Cour. Le Kremlin a d’ailleurs jugé « nul et non avenu » le mandat d’arrêt de la CPI, dont Moscou ne reconnaît pas la compétence.
Concernant maintenant les motifs qui ont animés les juges de la CPI, le communiqué ajoute que le président Poutine « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie ». C’est là qu’il est intéressant de s’attarder.
En effet, la Cour ne précise pas les causes de cette prétendue « déportation ». Quelles sont donc les motif de Poutine pour vouloir « déporter » des enfants d’Ukraine vers la Russie? La CPI à laquelle n’ont adhérés ni la Russie ni l’Ukraine, travaille avec Kiev qui a accepté la compétence de la Cour sur son territoire. Cette même Cour fait l’impasse sur les crimes commis par les Ukrainiens eux-mêmes contre leur propre population dans le Donbass et ce depuis 2014.
C’est la poursuite de ces bombardements depuis le coup d’Etat d’Euromaïdan cette année là et jusqu’à aujourd’hui qui a fragilisé la situation des familles et surtout des enfants dans ces régions qui ont voté leur rattachement à la Russie. Vladimir Poutine est accusé donc de vouloir protéger des enfants, devenus il y a quelques mois, des citoyens russes.
Pour les observateurs du conflit ukrainien, il est évident que cette affaire est une tentative de détourner l’attention sur les difficulté que connait Kiev dans sa tentative de maintenir la mobilisation occidentale à ses côtés. Elle signifie également qu’il faut maintenir ce pays à la tête de l’agenda setting des médias mainstream après avoir perdu la tête d’affiche ses dernières semaines. c’est enfin un contre-sens historique que de vouloir accuser le président russe alors que ses homologues ukrainiens passé et présent sont les seuls coupables des malheurs de la région.
En effet, l’ancien président Petro Porochenko (2014-2019) avait entamé son mandat par l’attaque de ses propres provinces de Donestk et de Lougansk, causant des milliers de victime. Celui qui a voulu « exterminer » son propre peuple s’est pourant incliné face à un candidat-acteur, Volodymyr Zelenski (2019-) qui a été élu par les Ukrainiens de l’Est sur la promesse de faire la paix avec la Russie. C’est finalement lui qui sera la cause de tous les malheurs de son pays.
Qu’a fait la CPI ? Rien contre Porochenko et Zelensky, véritables criminels de guerre contre leur propre peuple. Les médias mainstream atlantistes occultent les crimes commis par ces chefs de l’Etat uktainien passé depuis le coup d’Etat de 2014 dans un format nazi et plus globalement dans le giron atlantiste.
Quid des crimes atlantistes ?
De la Yougoslavie en 1999, l’Afghanistan en 2001, l’Irak en 2003, la Libye et la Syrie depuis 2011, des milliers de vie ont été prises au nom d’une démocratie occidentale érigée en modèle de gouvernance. Les présidents américains depuis George Bush père jusqu’à Joe Biden ont tous provoqués des guerres qui ont été essaimées par de véritables massacres, crimes de guerre et de violations caractérisées des droits de l’homme. Personne cependant n’a été inculpé par la CPI.
Justice à deux vitesses? Au-delà des Américains, l’exemple type de cette impunité sont les crimes perpétrés quotidiennement par l’occupant israélien en Palestine occupée. Le gouvernement extrémiste de Benyamin Netanyahu est au-dessus de toutes les lois et les conventions internationales, protégé comme il l’est par la complicité américaine et plus globalement celle des Occidentaux qui ont érigés les normes et les règles du droit international.
Les assassinats ciblés de militants palestiniens, les incursions meurtrières dans les villes et villages palestiniens occupées, les privations quotidiennes commises par les Israéliens ne semblent pas émouvoir les juges de la Cour internationale de justice, pis, c’est toujours un silence assourdissant qui caractérise les crimes de guerre et crimes contre l’humanité israélien.
Suprême pied de nez de Poutine à ses détracteurs, le président russe s’est rendu hier dans la ville de Marioupol, conquise au bataillon ukronazi Azov par Moscou en mai dernier, puis rattachée à la Russie fin septembre. Il a rencontré des habitants de la localité portuaire et s’est entretenu avec le vice-Premier ministre russe. C’est la première fois que Vladimir Poutine visite cette nouvelle région de Russie située sur les bords de la mer d’Azov et appartenant à la République populaire de Donestk.
Lors de sa visite, il était accompagné du vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline qui a « informé le président sur les évolutions des travaux de construction et de reconstruction dans la ville et aux alentours », d’après le Kremlin. Toujours selon la même source, Vladimir Poutine s’est également rendu à Rostov-sur-le-Don où il a « a tenu une réunion au poste de commandement de l’opération militaire spéciale ». « Le commandant en chef des forces armées russes a entendu les rapports du chef d’état-major général, celui du premier vice-ministre de la Défense, Valéry Guerassimov, et ceux d’un nombre de commandants militaires », est-il précisé.
Le président Poutine s’était auparavant rendu samedi en Crimée, pour le neuvième anniversaire de l’annexion en 2014 de cette péninsule ukrainienne par la Russie. Il s’agissait de sa première visite en Crimée depuis 2021.
La visite de Vladimir Poutine dans le Donbass s’est déroulée peu avant celle, prévue à partir d’aujourd’hui, du président chinois Xi Jinping en Russie, censée ouvrir une « nouvelle ère » dans les relations entre deux alliés.