Incertitude dans le marché gazier: L’Algérie a fait preuve de “résilience”
En dépit du contexte d’instabilité qui règne sur le marché gazier mondial, marqué principalement par la volatilité des prix, l’émergence de nouveaux acteurs majeurs et les tensions géopolitiques, l’Algérie a su maintenir sa position d’acteur incontournable dans l’approvisionnement du marché gazier et compte surtout maintenir ce statut.
« L’Algérie a fait preuve d’une remarquable résilience en s’imposant comme un fournisseur gazier sûr et digne de confiance ». C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans une interview exclusive à la Revue El Djeich, soulignant la nouvelle donne du marché gazier mondial.
Ce dernier est soumis à de nouvelles dynamiques, accentuant ainsi son instabilité et les incertitudes, selon le ministre de l’Energie. L’émergence d’acteurs majeurs exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) comme les Etats-Unis, constitue une de ces nouvelles donnes qui vont sans doute peser sur le marché mondial en plus des incertitudes sur l’évolution de la demande européenne.
Néanmoins, l’Algérie compte conforter sa place sur le marché mondial gazier en étant un distributeur et un fournisseur fiable de gaz naturel depuis plus d’un demi-siècle, comme l’avait affirmé le président de la république lors de sa participation au 6ème Sommet du GECFGECF Forum des pays exportateurs de gaz, en février 2022 à Doha au Qatar.
Pour cela, l’Algérie doit mettre en évidence tous ces atouts, relatifs entre autres, à son important réseau de transport pipeline, sa proximité à un marché énergivore, à savoir le marché européen, ses capacités de liquéfaction, sa flotte de huit méthaniers et surtout son expérience dans l’industrie gazière.
C’est d’ailleurs ce qu’a mis en avant M. Arkab qui a souligné les avantages de l’Algérie sur le plan économique, environnemental et géopolitique. « Sur le plan économique, l’Algérie dispose d’un avantage compétitif certain, grâce à d’importantes réserves prouvées, combinées à d’importantes infrastructures gazières de production, de transport et de liquéfaction et des liaisons directes avec l’Europe », a-t-il noté, affirmant que les importants investissements consentis ces dernières années ont renforcé le potentiel gazier national et offrent des capacités d’exportation flexible pouvant répondre agilement aux fluctuations de la demande.
Sur le plan environnemental, le ministre a indiqué que le pays œuvre à réduire l’empreinte carbone de sa filière gazière, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Un engagement lui permettant de promouvoir le gaz naturel comme une énergie de transition et de maintenir sa compétitivité, selon le ministre, qui a également signalé l’atout de la position de l’Algérie.
«La localisation algérienne en Afrique du Nord en fait un fournisseur stratégique de proximité pour l’Europe », a indiqué le premier responsable du secteur de l’Energie, soulignant aussi l’importance de la coopération avec les pays producteurs. « La coopération croissante avec des pays africains producteurs comme le Nigeria pour le projet Trans Saharian Gas-Pipeline (TSGP), renforce le potentiel du pays de hub énergétique régional. Nous avons aussi réussi à gagner de nouveaux clients en Europe centrale et orientale », a fait savoir Arkab.
7ème Sommet du GEFC : Une occasion pour renforcer la coopération entre les Etats membres
La position d’acteur constructif au sein d’organisations intergouvernementales, telles que le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF ou Opep) renforce par ailleurs la crédibilité de l’Algérie auprès de ses partenaires internationaux sur les questions énergétiques, a encore tenu à souligné le ministre de l’Energie.
Qualifiant la tenue du Forum des pays exportateurs de gaz en Algérie d’évènement important pour le pays, Arkab a affirmé que « les participants engageront des dialogues stratégiques et constructifs qui traceront la voie à suivre pour un avenir énergétique durable, sûr et prospère pour les Etats membres ».
Des objectifs stratégiques sont ainsi attendus du sommet de l’Algérie, notamment celui de faire du gaz une ressource majeure et propre en vue d’accompagner le développement global et durable, a précisé le ministre, soulignant que « ce Sommet intervient à un moment sensible ».
Il abordera les questions liées à la croissance de l’économie mondiale, au marché, à la technologie, à l’investissement, à la finance et aux transformations énergétiques.