Il y a un an, le Déluge d’Al-Aqsa : Quand Ghaza devient un point d’inflexion géopolitique mondial – Le Jeune Indépendant
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Il y a un an, le Déluge d’Al-Aqsa : Quand Ghaza devient un point d’inflexion géopolitique mondial

Il y a un an, le Déluge d’Al-Aqsa : Quand Ghaza devient un point d’inflexion géopolitique mondial

Le 07 octobre 2023 marquera à jamais la fin d’une ère et le début d’une aube nouvelle qui a replacé la question palestinienne au centre de l’échiquier international.

En effet, l’opération Déluge d’Al-Aqsa a non seulement brisé le mythe de l’invincibilité de l’entité sioniste, son armée et ses services de sécurité, mais elle a confirmé le fait que seule l’option de la résistance est à même de permettre au peuple palestinien de faire valoir son droit à l’existence et son droit à disposer d’un Etat libre et indépendant.

Reste que le prix à payer est lourd, trop lourd : la bande de Ghaza a été littéralement rasée, ses habitants victimes d’un génocide à ciel ouvert dans l’indifférence de l’Occident qui s’est aligné sur les positions criminelles de Netanyahu et de sa clique.

La situation en Palestine occupée, inédite depuis 1947, risque de déborder pour embraser sur toute la région : du Liban à l’Iran en passant par la Syrie, l’Irak et le Yémen, l’axe de la résistance se distingue face à l’indigence des pays arabes, hormis l’Algérie qui a fait de la question palestinienne un axe central de son action diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l’Onu. 

Une année s’est écoulée depuis le renouveau de la résistance palestinienne et ses exploits face à la puissance de feu sioniste. Une année qui a changé la face du monde et fait bouger les plaques tectoniques de la géopolitique mondiale. Aujourd’hui, quel bilan est-il possible de faire pour mieux appréhender les éventuels développements de la question palestinienne ? Plusieurs pistes peuvent être dégagées.

Ghaza, entre martyre et résilience

Au niveau palestinien d’abord. En dépit de l’hécatombe qui se poursuit, plus de 41700 martyrs, dont près de 17000 enfants et plus de 11500 femmes, le peuple palestinien et la résistance ont démontré une grande capacité de résilience. Le génocide subit au quotidien au nom d’une chimérique légitime défense sioniste n’a fait que renforcer les liens entre le peuple et les différentes factions de la résistance (mouvement Hamas, brigades des martyrs d’Al-Aqsa, brigades Azzeddine Al-Qassam, Djihad islamique, FPLP).

D’ailleurs, la stratégie des tunnels, préconisée depuis plusieurs années par la brache armée du Hamas a démontré son efficacité, et l’armée sioniste s’est enlisée dans les sables mouvants de Ghaza. Même si la propagande de guerre sioniste a voulu démontrer sa supériorité, l’opération de communication de la résistance palestinienne a été d’une redoutable efficacité, démontant et déconstruisant la propagande sioniste.

Quant au leadership palestinien, le 07 octobre 2023 a accéléré une décantation nécessaire au sein du personnel politique palestinien. Si dans la bande de Ghaza, le leadership du mouvement Hamas s’est montré à la hauteur des enjeux, avec la forte personnalité du chef du bureau politique et architecte de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, Yahia Sinouar, successeur d’Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran le 31 juillet 2024, il n’est pas de même du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Ce dernier s’est distingué par une extrême faiblesse face à l’entité sioniste et surtout s’est effacé devant le torrent irrésistible de la résistance. Cette position en décalage avec la marche de l’histoire a plombé les résistants en Cisjordanie occupée et a empêché la connexion nécessaire et stratégique entre celle-ci et la bande de Ghaza.   Le paradoxe de cette situation est le refus catégorique des Sionistes de donner une quelconque reconnaissance à une présence de l’Autorité palestinienne dans la bande de Ghaza après la fin de l’agression génocidaire.

Retour de bâton pour une entité sioniste déshumanisée et nazifié

Il ne fait aucun doute que l’opération Déluge d’Al-Aqsa a été un électrochoc pour le gouvernement et la population sionistes. En effet, ni le gouvernement encore moins l’armée et les services de sécurité sioniste n’ont pu réagir à temps ne serait-ce que pour limiter l’impact de l’attaque de la résistance palestinienne. S’il est désormais admis que Benyamin Netanyahu a eu connaissance par des rapports de sécurité que quelque chose de spectaculaire était en préparation à Ghaza, ce dernier à tout fait pour neutraliser toute anticipation.

Son but, laisser faire afin d’en découdre définitivement avec les Palestiniens. Les ténors de son gouvernement, le plus extrémiste depuis 1948, ne sont pas aller par le dos de la cuillère pour appeler haut et fort à l’assassinat programmé du peuple palestinien. Le ministre de la Défense, Yoav Galant a qualifié les Palestiniens d’animaux, le ministre de la sécurité intérieure, Itamar Bengvir préconise leur expulsion massive vers l’Egypte et la Jordanie, le ministre de l’artisanat qui appelle à larguer la bombe nucléaire pour en finir avec la question palestinienne.

Avec l’intensification de la colonisation en Cisjordanie occupée et les agressions quotidiennes et à répétition commises par les colons contre les Palestiniens, l’entité sioniste se confond de plus en plus avec le régime nazi en Allemagne entre 1933 et 1945 dans les pratiques, le discours et l’idéologie.

Les manifestations quotidiennes des familles des prisonniers détenus à Ghaza contre le gouvernement ultra-sioniste de Netanyahu n’ont pas pu provoquer la chute de ce dernier. Au contraire, Netanyahu joue la montre et tente de survivre politiquement jusqu’après la présidentielle américaine, tablant sur la paralysie de l’administration Biden et le retour de son ami Donald Trump à la Maison blanche.

Pis, Benyamin Netanyahu mène tout le monde en bateau en feignant négocier avec le Hamas la libération des prisonniers à Ghaza via l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis. Au fond, il est le seul responsable de l’échec de ces négociations. Plus grave encore ses pulsions criminelles qui sont proportionnelles à l’impasse dans laquelle se trouve son armée à Ghaza. Ni le Hamas a été démantelé, ni ses capacités de nuisances (sic) réduites à néant, encore moins ses dirigeants opérationnels éliminés ou les prisonniers du 07 octobre libérés.

Voici le véritable bilan du plus extrémiste des gouvernements sionistes depuis 1948. D’où sa stratégie d’embrasement de toute la région.

Une région au bord de l’implosion ?

Il est plus qu’établi que le gouvernement extrémiste de Netanyahu est partisan d’une conflagration généralisée du Moyen-Orient. Ayant tablé sur les accords d’Abraham, pilotés par l’administration Trump, pour créer un nouvel ordre régional où l’entité sioniste serait la puissance dominante stratégiquement secondée financièrement par les pays du Golfe arabo-persique, le Premier ministre sioniste a vu ses rêves volés en éclats le 07 octobre 2023.

La nouvelle stratégie sioniste consistait à démontrer au monde entier la supériorité militaire de l’entité, tout en faisant peu de cas des considérations éthiques et humanitaires, ce qui n’est pas une chose nouvelle dans l’idéologie sioniste.

Pour ce faire, l’appui de l’Occident intégral avec le soutien militaire et financier était indispensable pour arriver à cette fin. L’administration Biden, dominée par les partisans de l’idéologie de Leo Strauss, père spirituel des néoconservateurs, avec le soutien des gouvernements européens, complétement inféodés au sionisme politique, ont été de puissants leviers pour le soutien inconditionnel à l’entité sioniste. Cet alignement sans condition a donné un blanc-seing à Netanyahu pour appliquer sa stratégie de remodelage par la force du Moyen-Orient.

Et si le 07 octobre a permis l’émergence pratique de l’axe de la résistance, échafaudé par le général iranien Qassem Souleimani, la stratégie actuelle de Netanyahu consiste à le démanteler systématiquement. Comment se compose cet axe ? Les mouvements de la résistance palestinienne étant en première ligne, soit le noyau du cercle, le deuxième cercle est constitué par la résistance libanaise autour du Hezbollah suivi par un troisième cercle constitué par la Syrie, les mouvements de la résistance en Irak et AnsarAllah au Yémen. Enfin, vient l’Iran comme base arrière de cet axe.

On comprend mieux maintenant l’acharnement sioniste contre le Hezbollah, la Syrie, le Yémen et enfin l’Iran. Ayant tenu la dragée haute à l’armée sioniste sur le front Nord, le Hezbollah a réussi à infliger des pertes stratégiques à l’entité sioniste avant d’essuyer une série de revers tout aussi stratégiques avec les assassinats ciblés ayant touchés son secrétaire général, Sayed Hassan Nasrallah, tombé en martyr le 28 septembre 2024, ainsi que la quasi-totalité de son état-major. Cet acharnement sur la résistance libanaise est, dans l’optique de Netanyahu, un palliatif pour faire oublier la cuisante défaite à Ghaza.

Reste que l’équation stratégique dans la région dépend du rapport de force entre l’entité sioniste et l’Iran. Après avoir viser directement les intérêts iraniens, l’entité sioniste, forte du soutien américain, pensait qu’elle a gagné la partie, c’était sans compter la volonté de Téhéran de rétablir l’équilibre stratégique dans la nuit du 13 avril et celle du 1er octobre dernier.

La partie n’est pas terminée, et les pronostics sont faits ! Reste que Netanyahu, ses soutiens et ses sponsors oublient que la volonté des peuples est la seule qui puisse faire plier celle des puissants. L’Algérie et le Vietnam en sont les exemples parfaits.

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