Il y a 23 ans les inondations meurtrières de Bab El Oued : Une tragédie ancrée dans les mémoires
Il y a 23 ans, le 10 novembre 2001, le quartier de Bab El Oued à Alger a été frappé par l’une des pires tragédies de son histoire. Ce jour-là, des pluies torrentielles se sont abattues sur la capitale, provoquant une crue dévastatrice de l’oued Korich. En quelques heures, des tonnes de boue et d’eau ont englouti tout sur leur passage, emportant des vies humaines et détruisant des infrastructures.
Le bilan humain est accablant, plus de 800 morts, de 100 disparus et des milliers de blessés. Plus de 3000 immeubles ont été endommagés ou complètement détruits, des dizaines de milliers de familles se retrouvent sans abri, elles ont perdu leurs biens dans un désastre d’une violence apocalyptique. Les images de corps et voitures flottant sur les eaux, et de débris charriés par la crue sont restées gravées dans les esprits. Les scènes de destruction totale ont fait le tour du monde, et l’Algérie toute entière s’est retrouvée secouée par la gravité de l’événement.
Cette catastrophe n’était pas le simple résultat d’un phénomène climatique extrême, mais aussi d’une série de négligences, à savoir des réseaux de drainage obsolètes, un urbanisme anarchique et une absence de prévention ont contribué à cette tragédie. Bien que l’élan de solidarité des Algériens ait été exemplaire, la question demeure : avons-nous réellement tiré des leçons de ce drame ? L’Algérie, déjà vulnérable aux catastrophes naturelles, semble voir ses risques accrus par les effets du changement climatique.
23 ans après ce « samedi noir », le souvenir de cette journée tragique demeure ancré dans la mémoire collective, appelant à une prise de conscience plus urgente des enjeux environnementaux et urbains du pays. L’Etat continue de faire face aux défis posés par les catastrophes naturelles et la question des risques climatiques, exacerbée par le réchauffement climatique, reste au centre des préoccupations.
Selon des études présentées lors de nombreuses conférences et journées d’étude, la région méditerranéenne est la plus vulnérable aux effets des changements climatiques, d’où la nécessité de tenir compte des données scientifiques en la matière pour éviter le pire.