Il est l’homme de l’affaire des magistrats faussaires : Mellouk blanchi

Le verdict du procès en diffamation, dans le cadre de l’affaire des « magistrats faussaires », opposant Benyoucef Mellouk – celui qui a révélé l’affaire en 1992 – à Mohamed Djeghaba (ancien ministre des Moudjahidine) et Mohamed-Salah Mohammedi (ancien ministre de l’Intérieur), a été prononcé mercredi dernier par le président de la 9e chambre pénale de la cour d’appel d’Alger, en l’occurrence Amrani Abdennour.
Le président en question a purement et simplement innocenté l’ancien cadre du ministère de la Justice des accusations qui lui ont été reprochées depuis plus de 25 longues années, jugeant que l’inculpation retenue contre le mis en cause au cours de l’instruction judiciaire est nulle et non avenue. Une décision qui a été accueillie avec un grand soulagement par les proches et les avocats mais aussi par le public qui a suivi les débats.
A la prononciation du verdict, Benyoucef Mellouk , accusé de diffamation par Mohamed Djeghaba, n’a pas pu retenir ses larmes. Dans le hall du palais de la Justice, le concerné a déclaré aux journalistes qui l’entourait : « Je suis très content aujourd’hui.
Le président et ses conseillers m’ont rendu justice après des cabales judiciaires qui ont duré plus de 25 ans ! Je n’ai fait que mon devoir envers mon pays. J’ai dénoncé… »
Pour rappel, Benyoucef Mellouk a déclaré être en possession de pas moins de 520 dossiers sur des magistrats faux moudjahidine ainsi qu’une liste complète de l’ensemble des personnes concernées.
Cet ancien fonctionnaire du ministère de la Justice, qui a révélé l’affaire en 1992 dans le cadre d’une mission qui lui a été officiellement attribuée pour mener cette enquête sur de fausses déclarations de participation à la guerre de libération nationale, n’a cessé de réclamer que la justice se penche sur les dossiers en sa possession.
Il convient de signaler qu’il a été condamné à deux reprises. La première fois, il y a plus d’une décennie, à une peine avec sursis, et la seconde, il y a quelques années, avec une peine privative.
Lors du premier jugement, en compagnie du journaliste Abderrahmane Mahmoudi, directeur de la publication de l’Hebdo libéré, le procureur avait accusé Mellouk de « divulgation de secret professionnel » et de « vol de documents confidentiels ».
L’ancien directeur de l’Hebdo libéré avait déclaré dans son témoignage devant le juge d’instruction alors en charge du dossier : « En clair, la justice reconnaît que Mellouk a mis à jour des faits graves se rapportant à de fausses déclarations de participation à la guerre de libération nationale émanant de magistrats, dont certains siégeaient, à l’époque, à la Cour suprême.
Mais jamais aucun des noms cités parmi les 520 personnes concernées n’a été inquiété par la justice ». Selon M. Mellouk, plusieurs hauts cadres et hauts fonctionnaires de l’Etat figuraient sur la liste des faux moudjahidine.
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