"Ichou" ouvre le 16e FNTP: Entre héritage ancestral et conflits tribaux – Le Jeune Indépendant
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Culture

« Ichou » ouvre le 16e FNTP: Entre héritage ancestral et conflits tribaux

« Ichou » ouvre le 16e FNTP:  Entre héritage ancestral et conflits tribaux

La pièce « Ichou », mise en scène par Abdelkader Azzouz et produite par le Théâtre régional de Biskra, a inauguré la compétition officielle de la 16e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP). Cette œuvre, imprégnée de la richesse du patrimoine authentique amazigh, a transporté le public dans un voyage à la fois festif et tragique, explorant des thèmes humains et sociaux tout en célébrant l’héritage culturel algérien.

Présentée au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), la pièce explore les thèmes de la réconciliation et de la séparation à travers les tribus qui, autrefois ennemies, se rassemblent chaque année pour le Ichou, une danse également connue sous le nom de « Chaïb Achoura », une tradition puisée dans les rituels ancestraux berbères, notamment de la région d’Adrar.

L’œuvre, écrite par Okbaoui Cheikh et d’une durée de 75 minutes, tisse sa trame autour d’une série d’événements en crescendo, alimentés progressivement par les hostilités exacerbées entre les deux tribus, à savoir El Amamda dirigée par Cheikha Hasna incarné par la comédienne Houria Bahloul et El Haddada menée par Cheikh Brahim joué par Hamza Debab. Tout au long de la pièce, Cheikha Hasna s’engage à organiser le plus grand des mariages, un événement dont toutes les tribus du désert entendront parler, où son fils, Tayeb, sera couronné chef, et elle le mariera aux plus belles femmes de la tribu.

Dans la tribu adverse vit Cheikh Ibrahim, qui avait autrefois aimée et voulait épouser Hasna mais a été empêché par le père de Hasna et a forcé sa deuxième fille, Rokia, à l’épouser et depuis ont divorcé. Il a promis de saboter la fête, que prépare la cheffe de la tribu El Amamda pour se venger. Tayeb, le fils de Hasna, destiné à monter sur le trône, se marie en secret avec sa bien-aimée, Mariama, la fille de l’ennemi Cheikh Ibrahim et de Rokia, brillamment rendu par Wahiba Baâli. Parallèlement, Nafae (Mohamed Abdelhak), le fils de Cheikh Ibrahim, nourrit une haine envers Tayeb et souhaite l’éliminer.

À la fin de la pièce, lors de la cérémonie, Tayeb (Adel Bellota) devait exécuter la danse Ichou, mais à la grande surprise, c’est son cousin Djaffer (Ali Djebari), élevé par Hasna, qui se présente habiller pour prendre part à la scène. Nafae concrétise sa menace en tuant Djaffer, sans réaliser qu’il s’est trompé de personne.

Entre passion et haine

Cette tragédie bouleverse tous les plans des deux chefs de tribu, entraînant la mort de Mariama (Imane Belallem), qui se suicide en croyant à tort que Tayeb est mort. La pièce se termine dans un chaos de feu, symbolisant la passion, la haine et le ressentiment qui persistent depuis les premiers jours de l’humanité, soulignant la tragédie inévitable qui découle des querelles ancestrales.

La pièce de théâtre se distingue par une structure basée sur des tableaux dansants, agissant comme des indicateurs distinctifs pour chaque tribu. Malgré la férocité et la violence des danses, elles demeurent contemporaines, apportant une dimension essentielle au rituel ancestral à travers des performances corporelles et vocales modernes.

Les effets sonores de la pièce capturent l’essence spirituelle africaine, avec une musique extérieure évoquant la guerre et une musique intérieure composée de mélodies naturelles jouées au tambour par un personnage, soulignant ainsi le rythme dramatique de la pièce. Les danses des tribus se distinguent par leurs thèmes agricoles et de chasse, représentant respectivement la célébration des récoltes et l’hostilité liée à la chasse. Ces danses ajoutent à la pièce une dimension à la fois mythique et contemporaine en fusionnant des éléments traditionnels avec une expression artistique moderne.

La scénographie, pensée de manière astucieuse, a accompagné de façon ingénieuse les différents tableaux de la pièce. Cependant, l’utilisation de l’espace ouvert, où le quatrième mur est brisé, a introduit simultanément deux tableaux, parfois avec les comédiens quittant la scène pour entrer depuis la porte de la salle, tandis qu’une autre scène se déroulait sur les planches. Cette approche a laissé le public perplexe, incertain sur la scène à suivre.

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