IA, scanner 3D, réalité virtuelle: À Sétif, le patrimoine passe à la vitesse supérieure

À l’heure où les technologies bouleversent tous les domaines, Sétif fait le pari audacieux de marier tradition et innovation. À travers un cycle de conférences, de tables rondes et d’ateliers pratiques, la ville explore comment l’intelligence artificielle (IA) peut devenir un allié stratégique pour préserver et valoriser son patrimoine culturel.

Sous le haut patronage du wali de Sétif, la direction de la Culture et des Arts lance, en partenariat avec l’Université Ferhat Abbas Sétif 1, le Musée Public National de Sétif et le Laboratoire Habitat et Environnement (IAST), un cycle d’événements autour du thème : « Patrimoine et Intelligence Artificielle ».

Conférences, tables rondes et ateliers pratiques rythmeront un mois placé sous le signe de l’innovation au service de la mémoire collective.

Du 26 avril au 15 mai prochain, universitaires, chercheurs, architectes et archéologues se réuniront pour croiser leurs regards sur l’apport des outils numériques et de l’intelligence artificielle (IA) dans la sauvegarde, la documentation et la valorisation du patrimoine culturel.

Le rendez-vous inaugural est fixé au Musée public national de Sétif, le 26 avril. Une série de conférences sera animée par des spécialistes de renom.

Parmi les intervenants attendus, Pr. Abdelouahab Moussaoui posera les bases théoriques de l’IA et ses applications concrètes dans le domaine du patrimoine. Dr. Mansouri Ahmed s’intéressera quant à lui aux techniques d’automatisation des traitements patrimoniaux et aux prédictions que permet l’IA dans la conservation des monuments.

D’autres experts, tels que Dr. Houda Oufaida, Dr. Selma Khouri et Dr. Sabrina Kacher, présenteront des recherches novatrices sur l’intégration des outils intelligents dans la gestion du patrimoine bâti. L’architecte Yasmina Dechouk offrira un éclairage original sur le recours aux outils numériques dans la mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel, en présentant notamment « Aout Majeur », un dispositif interactif d’archivage et de visualisation du patrimoine.

La réflexion se poursuivra le 10 mai avec une table ronde organisée à l’Auditorium Naït Belkacem, sous le titre : « Des données à l’IA : Documentation, Traitement, Approches et Valorisation du patrimoine culturel ».

Chercheurs, enseignants et étudiants en architecture et en archéologie dialogueront autour des enjeux éthiques, méthodologiques et technologiques soulevés par la numérisation croissante du patrimoine. Cette rencontre vise à interroger la manière dont les données, devenues essentielles, façonnent aujourd’hui notre rapport aux vestiges du passé et à la mémoire collective.

Point d’orgue de cette programmation, un atelier pratique se tiendra du 13 au 15 mai. Animé par Amine Machane, enseignant-chercheur et architecte spécialiste des technologies numériques appliquées au patrimoine, cet atelier initiera les participants aux techniques de photo- et lasergrammétrie.

Les étudiants doctorants en architecture et les archéologues auront l’opportunité de réaliser des répliques numériques d’éléments patrimoniaux emblématiques tels que les bains romains et des objets du musée.

Au programme : numérisation, traitement des nuages de points, génération de maquettes 3D et initiation à leur exploitation dans des projets de sauvegarde et de valorisation. L’objectif est de doter les futurs professionnels d’outils innovants pour pérenniser le patrimoine face aux défis du temps.

À travers ces manifestations, la ville de Sétif affirme son ambition de se positionner comme un pôle régional de l’innovation patrimoniale.

Dans une époque marquée par l’accélération technologique, il devient en effet crucial de repenser les modalités de sauvegarde et de mise en valeur des héritages culturels.

La conjugaison du numérique et du patrimoine ouvre des perspectives inédites : création d’archives virtuelles, modèles prédictifs de dégradation, muséographie interactive, autant d’outils au service d’une mémoire renouvelée.