Honeywell au cœur d’un scandale de corruption en Algérie – Le Jeune Indépendant
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Energies

Honeywell au cœur d’un scandale de corruption en Algérie

Honeywell au cœur d’un scandale de corruption en Algérie

Impliquée dans des scandales de corruption avec la compagnie Sonatrach, le groupe américain Honeywell International a accepté de payer un total de près de 203 millions de dollars pour clore des enquêtes aux États-Unis et au Brésil sur des pots-de-vin versés entre, 2011 et 2016, à des agents publics en Algérie et à la compagnie pétrolière publique brésilienne. C’est ce qu’a annoncé la compagnie américaine basée au New Jersey.

Les règlements impliquent UOP, une filiale américaine d’Honeywell qui fabrique des catalyseurs utilisés pour le raffinage du pétrole. Les enquêtes ont révélé que l’UOP avait versé des pots-de-vin à un ancien haut responsable de Petróleo Brasileiro SA afin d’obtenir un contrat de raffinage de pétrole de 425 millions de dollars, a fait savoir la commission américaine des échanges et de la sécurité (SEC) qui a précisé avoir a également découvert que la filiale belge d’Honeywell avait versé des pots-de-vin à des responsables algériens pour obtenir des contrats avec la société pétrolière publique algérienne Sonatrach.

Le 6 décembre 2022,le groupe Sonatrach a signé avec Honeywell un protocole d’entente visant la promotion de la coopération entre les deux parties et l’échange d’expertise, notamment en matière de maîtrise technologique des installations.

Spécialisée notamment dans les domaines de l’aérospatial, l’automatisation du bâtiment et la défense, Honeywell a reconnu les faits qui lui sont reprochés par la commission vendredi dernier et a conclu une série d’accords avec la SEC et le ministère américain de la Justice, ainsi qu’avec les autorités brésiliennes. Les autorités américaines ont accusé l’UOP d’avoir enfreint la loi américaine sur les pratiques de corruption à l’étranger.

« Nous sommes ravis d’avoir cette question derrière nous, car ces événements ne reflètent en aucun cas le leadership, la culture et les valeurs actuels qu’Honeywell est parvenu à établir plus d’une décennie depuis que cette activité a eu lieu », a affirmé lundi soir le président directeur général de Honeywell Darius Adamczyk.

Pour mener à bien son stratagème de corruption au Brésil, UOP a engagé un agent commercial pour verser un pot-de-vin de 4 millions de dollars à des responsables de Petróleo Brasileiro, selon les enquêteurs de la justice américaine dont le procureur général. UOP a finalement réalisé un bénéfice de 105,5 millions de dollars sur le contrat, remporté en 2010, selon les enquêteurs qui ont ajouté que la corruption s’est produite entre 2010 et 2014.

L’affaire de corruption en Algérie était liée aux activités d’Honeywell avec Unaoil Group, une société de services pétroliers basée à Monaco dont les relations avec les clients du secteur de l’énergie ont été examinées de près à la suite d’un rapport d’enquête dans les médias australiens en 2016.

Selon l’agence Bloomberg, la filiale belge de l’entreprise a versé plus de 75 000 dollars de pots-de-vin à un fonctionnaire du gouvernement algérien en 2011 pour obtenir des contrats avec Sonatrach, dans un projet de mise à niveau de la raffinerie d’Arzew dans la wilaya d’Oran.

« Pendant des années, Honeywell a négligé de mettre en place des contrôles comptables internes suffisants pour atténuer les risques de corruption dans des pays comme le Brésil et l’Algérie », a déclaré Charles Cain, chef de la division d’application de la loi de la SEC. « Cette anomalie a créé un environnement propice dans lequel les employés et les agents d’Honeywell ont facilité les versements de pots-de-vin », a-t-il dit.

Le nom du responsable algérien impliqué dans cette affaire n’a pas été précisé. A l’époque, le ministère de l’Energie était dirigé par Youcef Yousfi, qui a remplacé à ce poste Chakib Khelil.
Chakib Khelil a quitté son poste suite à l’éclatement du premier grand scandale de corruption à Sonatrach. Il a été condamné à 20 ans de prison ferme par contumace en juin dernier par la Cour d’Alger pour des faits liés à l’affaire Sonatrach – Saipem, avec confirmation du mandat d’arrêt international émis à son encontre en septembre 2019. Ce scandale avait provoqué le limogeage de Mohamed Meziane à la tête de Sonatrach.

Le 12 décembre 2022, M. Meziane a été condamné à cinq ans de prison ferme dans la même affaire alors que ses deux enfants Mohamed Réda et Bachir Fawzi ont écopé chacun de quatre ans de prison.

Mohamed Meziane, qui a dirigé Sonatrach pendant sept ans, a été limogé en 2010 et remplacé par Noureddine Cherouati (2010-2011) qui a cédé sa place à son tour à Abdelhamid Zerguine (2011-2014).

Le règlement à l’amiable entre Honeywell et le ministère américain de la Justice repose sous la forme d’un paiement étalé sur trois ans, en vertu duquel les procureurs ont accepté d’abandonner les poursuites pénales contre la filiale si Honeywell respecte les termes de l’accord.

Honeywell a annoncé qu’elle se conformerait aux dispositions de l’accord qui inclus aussi une compensation d’environ 38,7 millions de dollars de paiements aux autorités brésiliennes et d’environ 42,4 millions de dollars à la SEC.

Aucune compensation n’est prévue dans l’accord au profit des autorités algériennes.
Depuis 2020, l’Algérie a durci la lutte contre la corruption en renforçant l’arsenal. En même temps, la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption a été créée en mai 2022.

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