Hommage à Assia Djebar

La littérature algérienne vient de perdre un auteur inestimable et la littérature universelle une de ses plus belles plumes. Parler aujourd’hui d’Assia Djebar au passé est très douloureux, d’autant que son décès va relever l’un des grands paradoxes algériens, il faut mourir pour être (re)connu. Non qu’elle ne l’était pas de son vivant, mais à l’égal de Dib, sa carrière littéraire et son œuvre bien qu’ancrée au cœur d’une Algérie utopique et uchronique se déroulait loin d’elle. Et c’est pourquoi, Assia Djebar tout en étant une grande figure tutélaire était souvent marquée par le sceau de l’étrangeté.
Une œuvre, une vie dédiée à l’Algérie, et tout particulièrement à ses femmes pour imposer la voix de celles-ci comme autant de chants ineffables. Il est difficile de réduire son œuvre en si peu de mots et surtout il serait très grave de la réduire à une écriture féminine ou à une écriture de la femme. C’est en touchant l’intime et le propre même de la subjectivité qu’elle a réussi à tendre vers l’universel.
Depuis la guerre de libération jusqu’à notre présent, elle a donné voix à l’Algérie avec des échos touchant le monde. C’est à l’Algérie aujourd’hui, de reprendre cette voix et de la perpétuer. Le meilleur hommage est de la lire, la faire lire et relire encore pour ne pas la faire mourir une seconde fois. L’oubli.
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