Hissé au rang de référence nationale : Inauguration d’un laboratoire d’analyses oléicole à Béjaïa
La filière oléicole se dote d’un laboratoire d’analyses national de référence, inauguré ce mercredi à Takrietz dans la wilaya de Béjaïa. Réalisé dans le cadre du programme d’appui au secteur de l’agriculture en Algérie (PASA), financé par l’Union européenne en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, ce laboratoire constitue une étape majeure pour la promotion de l’économie oléicole en Algérie. D’autres projets de coopération sont également annoncés.
C’est l’ambassadeur de l’UE en Algérie, Thomas Eckert, et le directeur de la formation et représentant du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, accompagnés des responsables locaux, qui ont procédé à l’inauguration de ce laboratoire à la station de l’Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV), lequel est mis à la disposition de tous les professionnels de la filière. Selon la délégation de l’UE en Algérie, ce laboratoire « se veut être un laboratoire national de référence qui bénéficiera d’une accréditation à travers l’Organisme national d’accréditation (ALGERAC) et l’agrément du Conseil oléicole international (COI) ».
« Avec un aménagement intérieur et extérieur aux normes internationales, des équipements de dernière génération, des formations de haut niveau des personnels aux meilleures techniques de laboratoire et au management de la qualité et une inscription dans le réseau international d’inter-comparaisons du COI, ce laboratoire ITAFV s’inscrit dans le cadre du renforcement en cours de la chaîne de valeur de la filière huile d’olive algérienne, vierge et vierge extra », signant ainsi « la montée en gamme et la reconnaissance des huiles d’olive algériennes de qualité sur le marché domestique et les marchés internationaux ».
Ce nouveau laboratoire servira de fer de lance dans la politique de dégustation scientifique des huiles d’olive, la création de nouveaux panels de jurys et la quête d’excellence oléicole basée sur les variétés, les terroirs et le savoir-faire de ce secteur, selon la délégation de l’UE en Algérie. Cette dernière estime que la refondation des laboratoires physico-chimiques et d’analyse sensorielle permettra d’améliorer la caractérisation des huiles produites dans la région et de diffuser la culture de l’analyse chez les professionnels, en sus de renforcer les capacités de projection à l’export de ce produit.
« Avec ce laboratoire, nous arrivons à la fin de notre engagement de cinq ans dans le cadre du programme PASA-Pôle Soummam, financé par l’UE à hauteur de près de 6 millions d’euros », a indiqué M. Eckert, exprimant son souhait de participer, avec cette réalisation, à l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive algérienne. « Grâce aux activités menées en partenariat avec les partenaires algériens, nous avons pu former un nombre important d’acteurs dans le secteur et nous espérons contribuer, ainsi, à une amélioration significative de la qualité de l’huile d’olive algérienne pour lui donner de meilleures perspectives à l’export », a-t-il souligné.
L’expertise et l’ingénierie algérienne, mobilisées par le PASA à travers l’assistance et la maîtrise d’ouvrage, les travaux d’aménagement intérieur et extérieur du laboratoire et de la salle de conférences, la fourniture et la mise en place des grands et petits équipements de laboratoire, les formations et l’accompagnement à l’accréditation et enfin le co-pilotage des équipes PASA et ITAFV locales et nationales, ont été saluées.
La nouvelle édition du catalogue des variétés d’oliviers d’Algérie, financé aussi par l’UE, a été parallèlement présentée, en avant-première, à l’occasion de l’inauguration de ce laboratoire d’analyses oléicole.
Une nouvelle étape pour l’exploitation de l’huile d’olive
Le fait de se doter d’un laboratoire d’analyses oléicole constitue une nouvelle étape pour l’exploitation de l’huile d’olive pour non seulement répondre à la demande locale mais surtout pour placer ce produit très prisé sur les marchés internationaux. Cela a été souligné à l’unanimité par les intervenants de cette journée inaugurale de ce laboratoire.
« Ce laboratoire permettra d’améliorer la qualité et la visibilité de l’huile d’olive algérienne », a affirmé Hamid Ould Youcef, directeur de la formation au ministère de l’Agriculture et représentant du ministre, lequel a souligné l’importance de disposer de ce laboratoire qui facilitera le placement de ce produit algérien à l’étranger. Soulignant l’importance qu’occupe la filière oléicole, classée comme filière stratégique par les autorités, ce responsable a fait savoir que la réalisation de ce laboratoire démontre les résultats du programme PASA. « C’est une continuité des efforts du ministère de l’Agriculture, notamment dans le cadre de la formation des jurys de dégustation », a-t-il noté.
De nouveaux projets en perspective
L’ambassadeur de l’UE en Algérie a, de son côté, affirmé que la réalisation de cet établissement permettra de franchir une nouvelle étape dans l’exploitation de l’huile d’olive, à même de se faire une place à l’international.
Le diplomate a, par ailleurs, affirmé que le secteur de l’agriculture constitue un secteur de coopération clé entre l’UE et l’Algérie. « Nous avons financé plusieurs projets qui ne sont pas uniquement consacrés à l’huile d’olive mais aussi à la pomme de terre et la datte, et nous espérons entamer des projets similaires pour l’avenir pour d’autres filières », a-t-il indiqué, sans préciser les filières ciblées pour la prochaine coopération annoncée. « L’UE a investi une somme globale de 30 millions d’euros dans le secteur agricole, dont 6 millions destinés à la filière oléicole », a ajouté l’ambassadeur de l’UE.