Hirak an 2: La silmiya revisite Alger – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Hirak an 2: La silmiya revisite Alger

Hirak an 2: La silmiya revisite Alger
©Riad Abada/Le Jeune Indépendant

Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce lundi à Alger pour célébrer pacifiquement le deuxième anniversaire du mouvement populaire « Hirak », qui a suscité des mois durant l’admiration du monde entier, conduisant, au demeurant, à la chute du régime du président Abdelaziz Bouteflika.

A 10h, de la Grande poste à la rue Didouche Mourad le même impressionnant dispositif de sécurité était déjà mis en place comme lors des 57 semaines ininterrompues du hirak. Des dizaines de fourgons et de voitures de police occupaient le côté gauche de la voie. Des dizaines de policiers anti-émeute en casques et boucliers formaient un cordon tout au long de la rue Larbi Ben M’hidi jusqu’aux hauteurs de la rue Didouche Mourad.
Vers 11H45, des échos de cris résonnaient jusqu’à la fac centrale, brisant le silence sur l’une des rues les plus animées de la capitale, et lieu de rendez-vous de milliers de manifestants durant une année et demie de marches populaires pacifiques, entamée un 22 février 2019, pour mettre terme au règne d’Abdelaziz Bouteflika et exiger un changement radical.

Même si la foule n’était pas encore visible, on distinguait bien l’un des slogans phare du Hirak, « Selmiya, Selmiya» (pacifique pacifique). Tous les regards étaient tournés vers la rue Victor Hugo, d’où descendaient habituellement, chaque vendredi, les manifestants avant de suspendre le mouvement populaire le 13 mars 2020 en raison de la propagation du coronavirus en Algérie.
Les policiers redressent leurs casques et d’autres descendent des bus en se hâtant, le premier rang qui fera face aux manifestants est déjà formé.

De loin, on observe un énorme drapeau national porté par six personnes, ouvrant la marche devant une foule nombreuse brandissant banderoles et pancartes. « Le Hirak a repris », s’est écrié un jeune homme assis sur le banc d’un abribus.
En dépit du temps pluvieux et de l’interdiction de tout rassemblement à cause de la pandémie de la Covid-19, les manifestants ont répondu présents pour célébrer cette date qui symbolise le début d’un éveil populaire inédit.

Le carrefour de la grande poste a été le point de rencontre des deux marches qui avaient démarré de Bab El Oued et de la de Belouizdad via rue Didouche, scandant tous « Nous ne sommes pas venus pour célébrer (le 2e anniversaire du Hirak), mais réclamer votre départ ».
Une foule immense parmi lesquelles des personnalités publiques a marché, comme toujours, sans le moindre débordement. Une détermination a caractérisé cette marche populaire durant laquelle les manifestants ont appelé de tous leurs vœux à un changement radical loin des anciennes figures du système politique.

Photo © Riad Abada/Le Jeune Indépendant

Les manifestants ont sillonné les rues d’Alger, scandant « hada elhirak wajeb watani w lazem nekherjou guaa» (ce hirak est un devoir national, il faut que tout le monde y participe). « les algériens khawa khawa we chaab twahed » (les algériens tous frères et unifiés) a scandé à gorge déployée la marée humaine dans le centre d’Alger.
Plusieurs pancartes avec des slogans et messages appelant notamment au changement, à l’instauration d’une liberté, et de la justice ont été brandies par des manifestants de tout âge. « Nous voulons récupérer notre pays, dégagez tous », « La liberté s’arrache », pouvait-on lire sur certaines pancartes.

« Regardez c’est extraordinaire, le civisme et le pacifisme des Algériens finiront par avoir gain de cause », a affirmé au Jeune Indépendant, Hamid, un sexagénaire qui dit vivre avec une maigre retraite et ayant deux enfants au chômage. Il a aussi dénoncé les publications mensongères largement reliées sur les réseaux sociaux faisant état de possibles violences.

Pour Nacer, la trentaine, rien n’a changé, au contraire la situation se dégrade à tous les niveaux. Il affirme que les manifestants sont aujourd’hui sortis pour exiger que la situation doit impérativement changer car selon la misère et la cherté de la vie se propagent et il n’existe pas de perspective de sortie de crise.

Photo © Riad Abada/Le Jeune Indépendant

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