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Nationale

Hausse record des prix : Les véhicules d’occasion inaccessibles 

Hausse record des prix : Les véhicules d’occasion inaccessibles 

Avec l’indisponibilité de voitures neuves, le marché automobile d’occasion en Algérie, sous tension depuis plus de trois ans, connaît une flambée des prix sans précédent. Enregistrant une hausse allant de 30% à plus de 100%, selon le modèle et l’année, les voitures d’occasion sont devenues sans conteste inaccessibles pour la plupart des citoyens. C’est ce qu’a constaté le Jeune Indépendant lors d’une tournée au marché hebdomadaire de voitures de Sétif.

Le rêve d’acheter une voiture neuve vire au cauchemar depuis le gel des importations des véhicules et la fermeture des usines de montage  automobile en Algérie. Le manque de véhicules neufs sur le marché a poussé les acheteurs à se rabattre sur l’occasion, provoquant une hausse vertigineuse des prix y compris de la pièce de rechange.  De moins en moins d’offres, de plus en plus de demandes. Le marché de l’occasion automobile pourrait connaître une flambée record au cours de cet été, estiment des experts.

Dans l’un des plus grands marchés hebdomadaires de l’est du pays, les voitures sont certes disponibles, mais leurs prix causent problème, a affirmé au Jeune indépendant des citoyens désirant acheter une voiture d’occasion à un prix raisonnable. Ils ont quitté le marché de Sétif bredouille.

Une Renault Symbole, immatriculée en 2017, a été vendue à 270 millions de centimes cette semaine au niveau de ce marché d’automobile, alors que son prix d’acquisition neuve en 2017, ne dépassait pas les 1.469.000 DA. En cinq ans, elle a donc gagné plus de 83% de sa valeur, un fait inédit qui n’est du goût des citoyens qui peinent à s’offrir un outil indispensable pour leur quotidien. 

Pour une Sandero Stepway 2019, il faut débourser plus de 350 millions de centimes, alors qu’elle ne coûtait neuve que  1.730.000 DA.  Le prix d’une Seat Ibiza 2016 dépassait les 360 millions de centimes, alors qu’une Skoda Fabia 2020 coûte pas moins de 500 millions de centimes.

De nombreux spécialistes soulignent que « la flambée des prix des voitures d’occasion se maintiendra durant la saison estivale, qui connaît habituellement une augmentation de la demande.

« Un simple citoyen ne peut se permettre de débourser de tels prix pour l’achat d’une voiture», a déclaré Meziane, enseignant, ajoutant que « ce type d’achat est réservé actuellement aux riches ».

Les prix des voitures ont littéralement doublé, a lancé Imed, 26 ans fonctionnaire dans une entreprise nationale, constatant qu’une simple Maruti Suzuki datant de 2011 coûte pas moins de 700.000 Da, tandis qu’une Kia Picanto 2015 vaut plus de 2.300.000 Da.

« Les voitures de plus de 15 ans sont vendues à des prix exorbitants malgré leur état usé, une voiture récente est vendue plus cher que son prix d’acquisition neuf », a-t-il pesté, ajoutant que des citoyens viennent et repartent chaque semaine sans acheter de voitures. « La plupart du temps, ils se contentent de regarder ».

Les personnes interrogées par le JI, ont affirmé unanimement que l’achat d’une voiture d’occasion « nécessite pas moins de 200 millions de centimes », ce qui a fait que les transactions sont devenues rares.

De son côté, Amer Belhenda, gérant d’une concession automobile à Alger spécialisée dans l’occasion, a indiqué au Jeune Indépendant que ses ventes ont diminué depuis plusieurs mois. Les véhicules plébiscités par les acheteurs les années précédentes étaient récents, « entre 1 et 3 ans », mais dernièrement la demande a baissé et les clients ne cherchent que les petites voitures de plus de cinq ans.

Pour ce professionnel de l’automobile, tant que l’importation des véhicules neufs et surtout d’occasion n’a pas repris, les prix des voitures ne diminueront pas et le marché ne se stabilisera pas. « Cette hausse historique des prix des voitures a été causée par la suspension des importations, surtout des véhicules de moins de trois ans», a assuré Amer, soulignant que la stabilité des prix des voitures dépend étroitement de l’importation des voitures d’occasion.

La question de l’importation de véhicules d’occasion accapare l’attention des Algériens, qui désespèrent d’acheter un véhicule neuf.

L’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), avait fait des propositions au Gouvernement afin de débloquer la situation, dont l’importation des véhicules de moins de trois ans, s’appuyant sur une disposition de la loi de Finances complémentaire 2021 autorisant les citoyens nationaux résidents à acquérir des véhicules de moins de trois ans.



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