Hausse des prix des produits importés : Guerre ouverte contre les spéculateurs

C’est la flambée de la banane qui a déclenché l’alerte. Les prix de ce produit importé ont atteint des seuils qui rappellent la crise sanitaire du Covid-19. Alors que le kilo de la banane oscillait entre 280 et 320 DA, ces derniers jours, son prix a presque doublé. Un kilo se vend à 500 DA dans tous les marchés. Parfois, ce coût est largement dépassé dans certains endroits.
Pour le gouvernement, cette hausse n’est pas justifiée. Un constat qui a d’abord suscité la colère du ministre du Commerce, allant jusqu’à appeler les consommateurs à boycotter la banane pour punir les commerçants spéculateurs et les obliger à revoir à la baisse les prix affichés. Il a même ordonné lors d’une visite de travail à Alger, au premier jour de l’Aïd, la saisie des bananes dont le prix de gros était de 470 DA.
Son département a dévoilé que la banane est importée en Algérie à moins d’un dollar alors qu’elle est revendue à 470 DA au prix de gros. Il a expliqué que le prix de ce fruit exotique ne devait pas dépasser 200 DA en Algérie. Selon les autorités, ce produit est vendu entre 470 et 480 DA chez les grossistes, alors que les commerces de détail le revendent avec quelques dinars de plus.
Pourquoi la banane ? Selon les spécialistes du ministère et les opérateurs dans le secteur, ce fruit exotique est un régulateur des prix des autres fruits sur le marché algérien, d’où son importance et son impact sur le pouvoir d’achat des ménages et leurs habitudes de consommation.
Cependant, pour freiner cette spirale, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a décidé de lancer des enquêtes de terrain pour contrôler la structure des prix, non seulement de la banane mais de tous les produits importés auprès de différents importateurs et grossistes.
Dans ce cadre, le ministère a fait état « du retrait définitif du document de domiciliation bancaire de deux opérateurs économiques activant dans l’importation de bananes, outre le lancement de poursuites judiciaires à leur encontre dans le cadre de la loi sur la spéculation ».
Ce département a souligné, dans un communiqué diffusé ce dimanche dans la soirée, que « les enquêtes menées ont révélé un non-respect de la structure des prix stipulée dans le document de domiciliation bancaire, malgré un avertissement préalable adressé par les services du commerce et de la promotion des exportations à ces deux opérateurs le 7 avril 2024, sur l’impératif de respecter la structure des prix ».
Le ministère a également souligné « la poursuite de ses efforts visant à suivre les prix et à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir la stabilité des marchés et protéger les droits des consommateurs », appelant tous les opérateurs économiques à « respecter les lois et les instructions émises par le secteur ».
Ainsi, les premières sanctions viennent de tomber. Les deux importateurs risquent gros dans cette affaire. En plus du retrait de la licence d’importation, on annonce des poursuites judiciaires à leur encontre, d’autant que les dispositifs de la loi sur la spéculation menacent les auteurs de faits spéculatifs de lourdes sanctions et des peines de prison.
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