Hanoune dans un meeting : «Le changement ne peut provenir que de la base»

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, refuse la fatalité face à la conjoncture économique difficile que traverse le pays.
Ce principe, la première responsable du PT l’a rappelé hier, dans un meeting qu’elle a animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
Comme à son habitude, Louisa Hannoune a commencé par dénoncer le système de gouvernance national en vigueur jusqu’à maintenant, tout en pointant du doigt le gouvernement sans pour autant citer le Premier ministre.
Ce sont plutôt le RND et le FLN qui ont essuyé les tirs de la secrétaire générale du PT, même si ces deux partis sont désignés par le terme « les partis majoritaires ».
Ces derniers sont accusés d’avoir toujours fait barrage aux propositions émanant du Parti des travailleurs, lesquelles sont toujours allées dans le sens de l’intérêt des citoyens et dans la trajectoire tracée par la révolution de Novembre 1954.
Louisa Hanoune a également explicité que ces partis majoritaires reçoivent des directives pour faire barrage au PT ; ce qui signifie qu’eux-mêmes subissent le diktat. La secrétaire générale du PT a, dans la perspective de séduire l’électorat tizi-ouzien, fait des révélations fracassantes sur les mœurs du pouvoir, notamment dans la gestion financière du pays.
La réévaluation de certains marchés, ceux portant surtout les dossiers routiers, n’est qu’une façon de s’approprier, encore une fois, l’argent du peuple puisqu’il n’y a ni étude ni un quelconque contrôle.
Le recours à la planche à billets prônée par le gouvernement Ouyahia est loin d’être la solution idoine pour Louisa Hanoune puisque les caisses de l’Etat peuvent être aisément renflouées avec la fiscalité, dont le montant non perçu est estimé à plus de 12 000 milliards de DA, et avec une multitude d’autres créneaux où l’Etat pouvait récupérer son argent.
« En tout, il y a plus de 30 000 milliards de DA que l’Etat peut récupérer légitimement », a affirmé Louisa Hanoune avant de poursuivre que le montant d’argent à récupérer dans le recours à cette planche à billets n’est que de 500 milliards de DA.
Selon la première responsable du PT, cette politique antisociale et antinomique avec les acquis initiaux de la Révolution de novembre 1954 est en réalité faite spécialement pour servir les riches, car « on veut une Algérie riche pour une minorité et une Algérie pauvre pour la majorité ». « Cela est inacceptable ! », a vivement martelé l’oratrice.
Dans la même foulée, Louisa Hanoune a informé l’assistance que le budget de l’éducation est réduit de 40 milliards de DA et celui de la santé a aussi connu une amputation drastique.
La situation difficile que connaît le pays, a poursuivi la secrétaire générale du PT, n’est pas due seulement à la baisse du prix du pétrole, mais obéit surtout à cette volonté d’instaurer définitivement un régime où la puissance financière détient le pouvoir.
L’oratrice citera une multitude d’exemples pour assurer le bien-fondé de cette thèse. L’assistance aura des sueurs froides tant « les injustices » énoncées Louisa Hanoune sont « nombreuses et flagrantes ».
Fidèle à sa stratégie de grande oratrice, la secrétaire générale du PT a fait savoir que rien n’est perdu, car à vrai dire le changement de « notre système ne relève pas de l’impossible » et la situation « que nous vivons ne relève pas non plus de la fatalité et de l’inéluctabilité ».
« Cependant, poursuit Louisa Hanoune, le changement ne peut se faire que par la base, c’est-à-dire par les APC ». Et pour cette raison, elle a appelé à voter massivement le jour « J » en faveur des candidats de son parti.
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