Hanane la jardinière : La fée à la main verte – Le Jeune Indépendant
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Lifestyle

Hanane la jardinière : La fée à la main verte

Hanane la jardinière : La fée à la main verte

Dans le jardin se tenait une jeune femme agile, grande et mince, au visage ovale exprimant un regard vif. Des cheveux soyeux et souples attachés à l’aide d’un élastique, dont la couleur est assortie à son long chemisier bleu ciel sur lequel des petites fleurs violettes sont imprimées. Les mains gantées tenant un sécateur, Hanane est prête à s’occuper du jardin.

Agée de 27 ans, la jeune jardinière coupe les branches d’arbres, arrache les mauvaises herbes, se faufile entre les buissons afin d’examiner la santé des plantes, telle une maman qui fait la toilette de son enfant.

Selon la jardinière, prendre en charge la santé des plantes et aménager les jardins de ses clients la rend heureuse. En effet, sur son lieu de travail, elle n’a pas peur de se casser un ongle ou de se faire piquer par des épines. Investie, elle prend la pioche, retourne la terre et ajuste l’alignement des plantes afin de respecter la structure géométrique des îlots de fleurs.

Hanane Chougui est native de la wilaya de Tissemsilt. Elle a fait ses études jusqu’au baccalauréat dans la wilaya de Tiaret et a décroché son diplôme d’agronomie à l’université Abdelhamid-Ibn Badis, dans la wilaya de Mostaganem. Elle explique qu’elle a découvert la branche d’agronomie le jour de son inscription à la faculté. Dès lors, la passion n’a fait que croître.

Concernant ses études universitaires, elle estime avoir eu de la chance de tomber sur de bons professeurs « Ils nous ont livré leur savoir avec générosité et m’ont fait découvrir un domaine qui m’était inconnu », précise-t-elle avec un sourire nostalgique.

Avant de devenir la « sentinelle » des jardins, Hanane a exercé comme professeur de sciences naturelles au lycée, et ce pendant plus d’une année. Elle souligne avoir beaucoup aimé cette période. Seulement, la passion des végétaux et le contact avec l’environnement botanique lui manquaient énormément. « Il était impératif de retrouver le milieu floral des jardins, de s’occuper de la terre en donnant à manger et à boire au sol pour que ce dernier le rende généreusement », explique-t-elle. Lorsqu’elle s’occupe des plantes, Hanane se sent bien et particulièrement apaisée. Selon elle, les fleurs étant des êtres vivants, elles sont essentiellement porteuses d’énergies positives, tout en préservant la nature.

Persévérante, Hanane n’a pas tardé à obtenir un poste d’ingénieur agronome dans une pépinière des cultures maraîchères, une zone dont l’aspect ressemblait à un grand jardin et qui attirait un flux de chalands cherchant des renseignements sur la manière de soigner les plantes malades ou encore ceux qui voulaient installer un coin jardin dans leurs habitations. A ce propos, l’agronome répond à toutes les questions, en donnant énormément de conseils sur le traitement des plantes d’intérieur au quotidien.

Cet échange avec les clients de la pépinière lui a permis de s’engager en tant que « horticole » et choisir ainsi de faire de cette passion son métier. Dès lors, Hanane a lancé sa petite entreprise et a commencé à travailler à son compte. Depuis, elle se déplace chez ses clients pour « soigner » les plantations chez certains et aménager ou réaménager les jardins chez d’autres.

Sur son lieu de travail, l’horticultrice œuvre, avec des gestes habiles et précis. Elle saisit les fleurs une par une, délicatement entre le pouce et l’index, prend le pétale pour examiner et déterminer les soins qu’il faudrait leur attribuer, ensuite, à l’aide d’une bèche, elle retourne la terre et retire les résidus pour l’aérer et lui donner un coup de jeunesse. En deux temps trois mouvements, la jardinière grimpe sur l’arbre avec agilité et procède à l’élagage de certaines branches mortes, et ce dans le but d’équilibrer sa silhouette et de stimuler sa floraison.

Sécateur à la main, Hanane retire les herbes mortes, dégage le jardin des poussées anarchiques permettant d’embellir l’espace botanique et faire naître la « magie » dans ce jardin. Côté rosier, la jardinière conseille de nettoyer les fleurs à l’automne, qu’elles soient remontantes ou pas. Il est impératif de retirer régulièrement les fleurs fanées. Afin d’effectuer des coupes nettes et de ne pas transmettre de maladies, la jardinière précise qu’il faut couper avec un sécateur bien aiguisé et désinfecté les petites branches sèches pour dynamiser les roses.

La botaniste explique que les végétaux ont besoin d’un suivi spécifique. Il y a des traitements à faire mensuellement contre les maladies cryptogamiques qui surviennent au début de l’automne jusqu’à la fin du printemps. Concernant l’irrigation, chaque plante a ses propres besoins en eau, selon la saison. On augmente le nombre d’arrosages avec l’augmentation de la température.

Il faut parler avec les plantes car cela les aident à pousser en bonne santé, ajoute l’agronome. L’homme est redevable à la nature, « cette dernière lui procure tellement dans sa vie au quotidien : de l’air frais, de la nourriture, de l’eau, des médicaments par ses végétaux naturels ». Elle poursuit : « Tous ses services écosystémiques, nous devons les protéger par notre engagement », en plantant des fleurs pour les abeilles, en mettant un hôtel à insectes, en construisant un abri pour les mésanges, en prenant soin de ces botaniques. Ce sont là des gestes simples que l’être humain doit adopter pour retrouver la connexion avec la nature.

« L’avantage de ce métier est l’opportunité de rencontrer des personnes qui nous ressemblent, c’est ce que j’ai appris de mon expérience », conclut Hanane.

 

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