Hadj 2022 : La BNA propose un crédit au profit des pèlerins

Après plusieurs reports à cause de la Covid-19, les Algériens pourront enfin se rendre, cette année, à la Mecque pour le pèlerinage. Mais le coût reste très élevé, ce qui risque de réduire le nombre de personnes souhaitant accomplir le cinquième pilier de l’islam.
C’est pour cette raison que la Banque nationale d’Algérie (BNA) a lancé un nouveau produit relevant de la finance islamique, permettant le financement du pèlerinage (hadj), baptisé «Essabil». Une offre qui vient répondre aux préoccupations des pèlerins algériens suite à la hausse des frais du hadj.
«Il s’agit, en effet, d’un crédit sans intérêts basé sur le principe du -kard hassen – pouvant couvrir jusqu’à 70% des frais du hadj, notamment les frais d’hébergement, de restauration et de transport, dont le prix du billet d’avion, avec un remboursement s’étalant sur 24 mois et un différé de remboursement de 3 mois», a indiqué le directeur général de la BNA, Mohamed Lamine Lebbou.
Une offre qui, du premier coup, s’avère intéressante car elle permet aux candidats au hadj de supporter le coût excessif imposé cette année. Mais beaucoup d’Algériens ont du mal à l’accepter, notamment du point de vue religieux. L’offre de la BNA a suscité le débat chez les Algériens, partagés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.
D’ailleurs ces derniers s’interrogent si dans la charia il est permis d’accomplir le hadj avec un crédit. Interrogées par le Jeune Indépendant, plusieurs personnes ont mal accueilli l’idée du crédit. Ismail, un retraité de l’enseignement, ne voit pas l’intérêt d’un tel crédit du moment où Dieu, le Tout-Puissant, a lié l’accomplissement du hadj à la capacité de la personne tant du point de vue de la santé (physique) que du point de vue financier. «Donc, à mon avis, recourir à l’endettement est contraire à la charia.
Il vaut mieux revoir le coût, et ce dans le cadre de la solidarité entre les êtres humains», a-t-il proposé. Safia, cadre dans une entreprise étatique, se demande, pour sa part, si c’est hallal d’effectuer un crédit pour le hadj. «Depuis toujours, on dit qu’il n’est pas permis d’effectuer le hadj tout en étant endetté. Maintenant, c’est permis ?! », s’est-elle demandée.
«D’après les oulémas de la charia, il n’est pas permis d’effectuer un pèlerinage par emprunt, car le pèlerin n’est pas garant de sa longévité tant qu’il n’a pas remboursé sa dette», a lancé un enseignant dans une école coranique à Boudouaou. Selon lui, le hadj, cinquième pilier de l’islam, n’est pas obligatoire. C’est selon les moyens financiers et physiques de la personne. «Si la personne a besoin de demander un crédit pour effectuer le hadj, cela montre qu’elle en n’a pas les moyens. Donc, par conséquent, ça ne marche pas, et Allah est plus Savant», a-t-il affirmé.
Pour Yacine, fonctionnaire, «le hadj doit être accompli si l’on en a les moyens. Pourquoi donc proposer des crédits bancaires ?», s’est-il interrogé. «Au lieu de proposer des crédits hadj, pourquoi ne pas penser à aider les jeunes à investir dans des projets scientifiques, économiques et sociaux. A mon avis, il y a d’autres priorités que de financer le hadj», a-t-il ajouté.
Il convient de rappeler que l’Autorité générale de l’aviation civile d’Arabie saoudite vient de publier les conditions que doivent respecter les pèlerins pour accomplir les rites du hadj pour cette année 2022. Ainsi, les pèlerins doivent avoir moins de 65 ans et justifier d’un schéma vaccinal complet contre la Covid-19. Ils devront aussi présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures avant la date de départ.
Par ailleurs, l’Office national du hadj et de la omra a dévoilé la liste des agences de tourisme agréées qui se chargeront d’organiser les voyages vers La Mecque. Les premiers avions devraient décoller à la date du 15 juin. Mais avant de s’envoler pour les Lieux saints, les pèlerins devront accomplir quelques procédures administratives. Ils doivent d’abord acquérir un certificat de qualification les autorisant à accomplir les rites du hadj.
Puis, ils se rendront aux établissements de santé pour subir un examen médical et obtenir ainsi un certificat médical. Les pèlerins non vaccinés doivent se faire vacciner avec l’un des vaccins reconnus par le système de santé du Royaume.
Concernant les pèlerins vaccinés, ils devront se présenter également dans les établissements de santé de proximité, munis de leur passeport et de leur carte d’identité nationale, afin de se faire délivrer leur pass sanitaire contenant un QR Code. Et pour finir, les voyageurs dont le passeport a expiré ou est sur le point d’expirer doivent se faire délivrer un nouveau passeport.
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