Guendouzi : «L’économie algérienne est sur la bonne lancée»
Les réformes engagées par l’Algérie pour redresser son économie ont été passées en revue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son discours sur l’état de la nation, prononcé dimanche dernier devant les deux Chambres du Parlement réunies.
L’amélioration des principaux indicateurs de l’économie, évoquée par le chef de l’Etat, font que « l’économie algérienne est sur la bonne lancée ». C’est le constat du professeur de commerce et d’économie, Brahim Guendouzi, qui dit que l’économie du pays a entamé, depuis 2021, un processus qui lui a permis d’enregistrer des résultats positifs.
Avec une balance des paiements équilibrée, une balance commerciale excédentaire, une croissance estimée à 4,2 %, des exportations hors hydrocarbures en hausse et un niveau de réserves de change appréciable, « l’économie algérienne est sur la bonne lancée », a affirmé M. Guendouzi, lequel a signalé la nouvelle vision avec les réformes juridiques qui ont touché les lois économiques importantes, à savoir la loi sur l’investissement, la loi sur la monnaie et le crédit et celle sur le foncier économique. Ce cadre juridique est en mesure de donner plus de « visibilité » et de « transparence ».
Ce qui est attendu, selon le professeur d’économie et de commerce, c’est l’incidence de ce cadre juridique et de ces réformes sur l’attractivité de l’investissement, qui est le moteur de la croissance. « Le cadre qui est mis en place encourage l’investissement privé, public et étranger.
Chose qui va amener une nouvelle dynamique qui touchera la diversification de l’économie algérienne et permettra de densifier le tissu économique », a-t-il indiqué, soulignant le besoin en entreprises nouvelles et en innovation ainsi qu’une exportation diversifiée. « Ces aspects vont faire en sorte que l’économie algérienne se porte bien », a noté M. Guendouzi, lequel a tenu à mettre l’accent sur l’importance du secteur minier, compte tenu du potentiel minier que recèle le pays.
Identifié comme un secteur stratégique et prometteur, le secteur a bénéficié d’un grand intérêt de la plus haute autorité du pays. Les réalisations et perspectives dans ce secteur ont été évoquées par le président de la République, affirmant que les pouvoirs publics ont lancé nombre de projets structurants pour booster le développement. L’instruction est aussi donnée à tous les responsables du secteur des mines d’éviter l’exportation des matières à l’état brut mais de les exporter après transformation.
« L’Algérie aspire à produire 5 millions de tonnes de fer », a-t-il souligné, mettant en exergue l’importance que revêt la mine de Gara Djebilet. L’économiste a ainsi signalé l’investissement important consenti, lequel sera sanctionné par des résultats considérables qui vont découler de la transformation du minerai de fer au sud-ouest du pays. « Cette activité peut faire de l’Algérie un important producteur d’acier », a-t-il précisé, évoquant le projet stratégique du phosphate dans la wilaya de Tébessa. « C’est un potentiel énorme pour l’Algérie, car il y a une très forte demande à l’international pour l’engrais phosphaté, qui est très utilisé dans l’agriculture », selon M. Guendouzi.
Interrogé sur la ferme conviction exprimée par le Président Tebboune de ne pas recourir à l’endettement extérieur, lequel a fait savoir que « les réserves de change dépassent les 70 milliards de dollars grâce aux cours du pétrole mais aussi aux nationalistes qui ont remédié à toutes les failles relevées dans notre économie », l’économiste a affirmé que ce choix est dicté par l’expérience vécue par l’Algérie. « Le pays a vécu une période d’endettement extérieur grave dans les années 1980 et 1990 avec ses répercussions économiques, sociales et politiques. On ne veut pas revivre le même scénario et s’endetter à nouveau », a-t-il expliqué, notant que l’Algérie a remboursé sa dette par anticipation au début des années 2000.
Le professeur d’économie a ainsi cité l’expérience de plusieurs pays africains qui « sont étranglés par l’endettement extérieur » sans que leur situation économique ne soit améliorée. Cette « leçon » fait que le pays est dans le refus de l’endettement extérieur, selon l’économiste, qui n’exclut pas le recours à cet endettement dans le futur. « Cela peut évoluer dans le temps. En cas de besoin dans les années futures, et en fonction de l’évolution de l’économie mondiale et nationale, on peut éventuellement revenir à certains aspects de l’endettement extérieur qui peuvent apporter du positif au fonctionnement de l’économie et des entreprises », a-t-il expliqué.