Grève dans les écoles: les syndicats disposés au dialogue

Les quatre syndicats officiellement agrées de l’éducation nationale, à savoir le CNAPESTE, le SNAPEST, le CELA et l’Organisation des enseignants du moyen ont observé, ce lundi, leur grève, comme annoncé précédemment. Le parti d’El-Bina El-Watani appelle à la raison et à accélérer les consultations entre la tutelle et les syndicats, sans aucune exclusion.
L’appel à la grève par la Coalition des syndicats des enseignants a fait réagir la direction du mouvement El-Bina, sous la direction d’Abdelkader Bengrina, qui appelle les syndicats à faire preuve de sagesse et de retenue, et d’éviter d’exacerber les tensions sociales à cette période charnière. La direction d’El-Bina considère que la protestation, sous cette forme, « peut être perçue comme une surenchère et risque d’aggraver les tensions dans un secteur vital ».
Le mouvement El-Bina estime plus raisonnable de renoncer à la grève et de privilégier le dialogue pour la satisfaction de la plate-forme de revendications.
« Cette grève intervient à un moment très sensible sur le plan scolaire. Nos élèves doivent bientôt passer le BEM et le baccalauréat. Elle précède également un événement important, à savoir la prochaine élection présidentielle, qui incite tous les citoyens à mettre l’intérêt national au-dessus de tout autre considération, y compris les revendications sociales », a insisté le mouvement El-Bina.
Pour le parti de Bengrina, il y a de nombreux moyens de transcender le conflit entre le ministère de l’Education nationale et les partenaires sociaux.
Pour sa part, la Coalition des syndicats autonomes des enseignants, qui est passée à l’action, ne ferme pas la porte au dialogue avec le ministère de tutelle. Celle-ci, en conclusion de son préavis de grève, avait souligné « être prête et ouverte à tout dialogue pour l’intérêt de l’école algérienne ».
Les initiateurs de ce mouvement se félicitent, toutefois, de la forte adhésion des enseignants au niveau national, au premier jour. « Les enseignants des trois paliers, primaire, moyen et secondaire, ont massivement répondu à l’appel de leurs syndicats respectifs », selon le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), Messaoud Boudiba.
Contacté hier par le Jeune Indépendant, le syndicaliste s’est félicité de la mobilisation des enseignants pour cette action de contestation. Selon lui, le mouvement de grève a été massivement suivi dans les trois paliers confondus. « Pour le cycle secondaire, le taux de suivi oscillait entre 70 et 80%, tandis que pour le moyen le taux a atteint les 60 %. Pour le primaire, le taux de participation oscillait entre 30 et 40 % », a-t-il estimé. « Nous nous attendons à un taux plus élevé le deuxième jour de grève », a-t-il ajouté.
Ainsi, le CNAPESTE, le CELA, le SNAPEST et l’Organisation des enseignants de l’enseignement moyen exigent, à travers ce mouvement de grève, l’application « des orientations du président de la République relatives à la valorisation du statut des enseignants », et rappellent que « l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire ».
Dans un communiqué commun, les quatre organisations syndicales insistent « sur la nécessité de valoriser le statut de l’enseignant et de protéger les acquis du professeur, notamment ceux liés à la promotion dans les nouveaux grades (professeur principal et professeur formateur) et de préserver leurs parcours respectifs ». Ils appellent également à accélérer l’élaboration du statut des enseignants en vue d’améliorer leur pouvoir d’achat, déjà en berne.
Aussi, les syndicats signataires du communiqué réclament la « révision du régime indemnitaire, avec la participation de tous les partenaires sociaux ».
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